Une récente étude de l’Agence nationale française de sécurité en médicament et des produits de santé (ANSM) indique que de plus en plus d’enfants de moins de 2 ans sont victimes d’intoxication accidentelle au cannabis en France. Au Canada, il est légal de consommer de la marijuana récréative depuis le 17 octobre. Cette légalisation pose des risques pour les enfants.
RCI avec Radio-Canada et des informations de l'ANSM
Accessibilité facilitée par la légalisation?
Avec l’entrée en vigueur de la Loi C-45, les familles canadiennes peuvent cultiver jusqu’à 4 plants de cannabis et chaque membre de 18 ans et plus peut posséder jusqu’à 30 grammes.
Ainsi, la sécurité des jeunes enfants est-elle compromise?
Selon des informations du service des urgences du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine à Montréal, de cinq à six enfants intoxiqués au cannabis y sont reçus chaque année depuis 2008. Avec la légalisation qui facilite l’accessibilité à cette substance, il faut prévoir une hausse de ces chiffres, comme c’est le cas au Colorado, qui a légalisé la marijuana récréative en 2014. Le nombre d’enfants de moins de 10 ans hospitalisés pour intoxication au cannabis a doublé dans cet État.
Les produits comestibles à base de cannabis ne sont pas encore légalisés au Canada, pourtant plusieurs cas d’intoxications d’enfants ayant consommé ces produits sont rapportés. Photo : Radio-Canada/Allison Van Rassel
L’attrait des enfants pour les friandises : un facteur élevé de risque
Les produits de consommation à base de cannabis ne sont pas encore légalisés au Canada, pourtant des cas d’intoxication d’enfants ayant consommé certaines friandises contenant cette substance ont été rapportés au pays. En Nouvelle-Écosse, une fillette de 4 ans a notamment été hospitalisée il y a près de trois mois après avoir ingéré une tablette entière de chocolat au cannabis, soit une quantité 15 fois supérieure à la limite de consommation fixée pour un adulte.
Il y a près de six mois, un autre cas d’intoxication avait également été rapporté en Estrie, au Québec, à la suite de la consommation par une jeune élève de jujubes en forme d’ourson contaminés au THC. Les paquets de jujubes en cause avaient été saisis et analysés par la Sûreté du Québec, ce qui avait permis de constater que la concentration de THC dans les oursons était telle que l’absorption d’un ou deux jujubes était suffisante pour entraîner une intoxication. Des cas identiques ont été aussi rapportés sur l’île de Vancouver et en Ontario.
L’hôpital pour enfants d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, qui reçoit depuis deux ans un signalement en moyenne par mois, concernant un enfant ayant ingéré du cannabis accidentellement, se prépare à accueillir de plus en plus d’enfants intoxiqués à cette substance.
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| Un enfant malade Photo : iStock |
Dépistage du THC et importance d’un meilleur entreposage
Le premier geste que posent généralement les médecins est le dépistage du THC, le composant actif du cannabis. La substance se trouve généralement dans l’urine et dans le sang.
Les signes avant-coureurs chez les jeunes victimes sont entre autres la somnolence, la démarche titubante, les convulsions et le coma.
L’étude de l’Agence française, réalisée sur 33 mois, indique qu’entre 2015 et 2017, ce sont près de 200 enfants qui ont été victimes de ces accidents domestiques.
Au Canada, il est recommandé aux parents de ranger leur cannabis dans des étagères situées en hauteur ou dans des endroits inaccessibles aux enfants.
Le premier ministre du Canada a toujours dit que la légalisation du cannabis vise entre autres à protéger les enfants, en rendant la substance moins accessible pour eux. Justin Trudeau a plusieurs fois soutenu qu’avec la légalisation, le marché sera mieux contrôlé, ce qui éloignera les mineurs des circuits de distribution.
Santé Canada a mis en place un Programme national de surveillance de la consommation de produits de cannabis chez les enfants.
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