C’est prouvé par plusieurs études scientifiques. Il y a une relation claire entre la fessée sur un enfant et une foule de conséquences négatives allant de l’agressivité aux problèmes de santé mentale. Mais une toute nouvelle étude de l’Université McGill de Montréal va encore plus loin en s’intéressant à la géographie et aux lois de cette réalité.
L’étude canadienne présentée au début du mois de novembre montre que :
- dans les pays où il existe une interdiction totale de tous les châtiments corporels infligés aux enfants, les jeunes se battent moins;
- tandis que dans les pays où les châtiments corporels étaient partiellement interdits (comme au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni, où les châtiments corporels ne sont pas interdits à la maison), le niveau de violence chez les jeunes hommes était similaire à celui des pays sans interdiction.
Nous avons parlé à la coauteure de l’étude Geneviève Gariépy, épidémiologiste biostatisticienne. Elle explique que les résultats obtenus sont un reflet du fait que l’interdiction légale du châtiment corporel génère aussi un changement de culture dans les sociétés. Écoutez quelques extraits de l’entrevue :
Cette étude de l’Université McGill représente la plus grande analyse de la violence chez les jeunes jamais réalisée dans le monde. Elle comprend des informations cueillies auprès de 400 000 étudiants dans 88 pays du monde. En résumé, là où l’interdiction des punitions corporelles est totale :
il y a 69% moins de bagarres chez les jeunes hommes et 42 % moins de bagarres chez les jeunes femmes par rapport aux pays où la fessée est autorisée à l’école ou à la maison.
Les chercheurs font toutefois une mise en garde parce que leur étude montre qu’il s’agit d’une association plutôt que d’une relation de cause à effet entre l’interdiction légale des châtiments corporels et la violence chez les jeunes.
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