Photo : Golf News

Sous l’effet du vent et des vagues, l’île de Terre-Neuve s’est littéralement mise à trembler

Les plus récentes données sismiques montrent à quel point les vents et les vagues étaient intenses, mercredi et jeudi dernier, lorsqu’une tempête a soufflé sur l’océan Atlantique au large de la côte canadienne.


Une mer déchaînée s’écrase sur la terre ferme près du cap Race, à Terre-Neuve, jeudi dernier. (Soumis par Clifford Doran)

Les vents qui se sont abattus ce jour-là sur la côte accidentée de la province de Terre-Neuve-et-Labrador ont donné naissance à des vagues d’un genre différent. Selon des représentants canadiens, il s’agissait en vérité d’une des tempêtes maritimes les plus violentes à ne jamais frapper cette région de la planète. Le vent et les vagues étaient si forts que l’île s’est mise à trembler.

Les lignes noires et sinueuses produites par un sismomètre de Ressources naturelles Canada montrent l’activité sismique causé par la violente tempête de vent qui s’est abattue sur la province mercredi et jeudi.

John Cassidy (NRCAN)

« Ce que nous avons vu au cours de ces 48 heures a été un changement assez spectaculaire, dit John Cassidy, sismologue à Ressources naturelles Canada. C’était très perceptible et dans nos données sismiques, dans nos tracés, ça sautait aux yeux. On pouvait juste voir ce tremblement. »

Alors que les plus grosses vagues du monde et des rafales de 100 km/h à 140 km/h frappaient Terre-Neuve, l’île s’est mise à trembler. « C’est la combinaison du vent, de ce vent incroyable et des vagues qui frappaient l’île », indique John Cassidy.

« Les deux, les vagues et le vent, font trembler les arbres, les rochers… Et tout cela peut être enregistré par nos sismomètres sur l’île. »

Des dommages ont été signalés à plusieurs maisons et entreprises partout dans la province.

Graphique : John Cassidy.

L’association des constructeurs d’habitations réagit

Randy Oram Photo : Paula Gale/CBC

Randy Oram, président de l’Association canadienne des constructeurs d’habitations dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador, affirme que les citoyens doivent se préparer à ce que de telles tempêtes qui font trembler la terre deviennent la nouvelle norme.

Lorsqu’on lui demande pourquoi certaines maisons sont endommagées et que d’autres sont épargnées, M. Oram répond que c’est une question de l’emplacement et de l’âge du bâtiment.

Avec le temps, ces événements météorologiques finissent par avoir un impact sur les vieilles infrastructures et ça s’effondre.

M. Oram indique que l’industrie est en train de changer ses techniques de construction à mesure que le climat se détériore. « Si vous examiniez les bardeaux que nous utilisions il y a 15 ans, vous verriez qu’ils étaient conçus pour des vents de 97 km/h. Ce que nous utilisons aujourd’hui peut résister à des vents de 210 km/h. Au fur et à mesure que le changement climatique se produit, les matériaux de construction s’adaptent. »

Ressources naturelles Canada tente maintenant de modéliser les tempêtes futures et d’établir des normes en fonction de ce qui est prévu, indique M. Oram.

Un Canadien en 2017 regarde le feu s’approcher de sa maison. Les feux de forêt plus fréquents sont l’un des phénomènes que l’on associe au réchauffement climatique. Crédit photo : David McNew/Getty Images

Un nouveau code du bâtiment bientôt adapté aux changements climatiques

En 2016, le gouvernement canadien avait annoncé que l’ensemble des provinces et des territoires au Canada avaient accepté l’idée d’adapter le code du bâtiment pour diminuer les facteurs de risques en raison des nouvelles réalités météorologiques actuelles et anticipées.

Le Conseil national de recherches du Canada (CRNC), qui est en plein travail de révision, affirmait que nos règles de construction en ce qui a trait à nos maisons et à nos autoroutes tout particulièrement doivent être réévaluées, car elles semblent maintenant désuètes.

Le CNRC précise dans un document sa nouvelle mission. « Les bâtiments et les systèmes publics d’infrastructure sont conçus selon les données historiques qui présument que le climat restera stationnaire, et n’ont pas été conçues pour s’accommoder à certains événements météorologiques extrêmes attribués aux changements climatiques. »

Dans le Nord, la fonte du pergélisol et l’érosion côtière dues à l’élévation du niveau de la mer sont déjà des défis majeurs. Plus au Sud, des chutes de neige plus abondantes, des tempêtes plus fréquentes et avec des vents plus forts ainsi que des scénarios de précipitations inhabituelles créent de nouveaux problèmes pour les bâtiments, les routes et les ponts.

Tout cela mènera à la mise à jour en 2020 du code national du bâtiment et à celui de construction des autoroutes, qui ne sont pas des lois, mais qui servent de modèles pour les provinces et les municipalités.

Photographier le Rocher Percé avant sa disparition sous les vagues

L’une des régions côtières canadiennes les plus menacées est celle de l’est du Québec, tout le long de l’estuaire du fleuve Saint-Laurent.

RCI avec CBC et la contribution de Radio-Canada

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