Sheldon Elman est médecin, fondateur et chef du conseil du groupe santé Medisys. Il fait le point sur l’intérêt marqué des Canadiens pour les soins de santé virtuels, comme constaté dans une récente étude menée en collaboration avec Edelman et Legerweb.
Des économies en temps et en argent et des gains en ce qui a trait au bien-être des patients
Dans le nouveau contexte de l’économie virtuelle, tous les secteurs devraient en tirer des avantages à divers niveaux, relève Sheldon Elman.
La santé numérique permet d’avoir accès instantanément aux médecins généralistes comme aux spécialistes, sans avoir à se déplacer dans une salle de consultation.
Vingt pour cent des Canadiens attendent au moins sept jours avant de rencontrer leur médecin, et 61 % des médecins de famille affirment ne pas être en mesure d’accorder des rendez-vous médicaux d’urgence le jour même ou le lendemain, selon l’Institut canadien d’information sur la santé.
Cette démarche virtuelle est tout à fait pertinente et efficace, compte tenu du gain en temps, surtout pour les patients qui occupent un emploi et qui n’ont pas à se déplacer pour recevoir des soins. Dans 80 % des cas, la présence des patients en salle d’urgence est inutile, dit le médecin qui estime que 50 % des symptômes souvent décrits par les patients peuvent être pris en charge par téléphone.
Les nouvelles fonctionnalités des téléphones mobiles permettent de visualiser le patient face à face comme c’est le cas lors d’une consultation faite en temps réel physiquement. Cela permet en toute sécurité, avec une confidentialité assurée, de procéder au diagnostic de la maladie.
Du point de vue du bien-être des employés, il y aurait un avantage en ce qui a trait à leur santé mentale. En ayant la facilité d’accès aux applications comprenant des services de santé mentale, ils seraient plus encouragés à rechercher de l’aide concernant leur santé mentale ou émotionnelle.
De plus, cela réduirait l’absentéisme au travail avec des avantages sur le plan économique pour les entreprises.
Une autre étude menée par la Société de recherche sociale appliquée (SRSA) démontre que les technologies de santé numériques permettent aux Canadiens d’économiser collectivement de 119 à 150 millions de dollars chaque année en leur évitant des absences du travail, de même que des frais de déplacement et d’autres coûts engendrés par une visite chez le médecin. Ces technologies génèrent des avantages pour le réseau de la santé évalués entre 106 et 134 millions de dollars.
Sheldon Elman, médecin, fondateur et chef du conseil du groupe santé Medisys. Crédit : Medisys
Diriger le patient dans un cabinet médical uniquement en cas de nécessité
En prenant en compte les résultats de la consultation virtuelle, le Dr Elman propose que le patient soit dirigé vers un médecin seulement s’il faut absolument procéder à des examens plus approfondis : radiographie, tests sanguins, etc.
Le triage s’avère donc plus efficace au téléphone que dans une salle d’urgence bondée, où tout le temps d’attente peut être particulièrement éprouvant, conclut M. Elman. Il suggère que la santé virtuelle soit offerte tous les jours de la semaine, 24 h sur 24, dans tout le pays.
Au moins 40 000 Canadiens se rendent aux urgences chaque année simplement pour renouveler leurs ordonnances et ceux-ci doivent patienter en moyenne plus de quatre heures avant de rencontrer un médecin.
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