Représentation artistique d'une supernova Photo : NASA

Le cycle d’une superbe nova capté pour la première fois par des Canadiens

L’astronome canadienne Catherine Lovekin, qui a participé à la découverte, estime que l’information recueillie ouvre la fenêtre sur le fonctionnement de l’univers et va faire progresser l’étude des étoiles.

Catherine Lovekin – Photo : Université Mount Alilsson

Cette professeure de physique à l’Université Mount Allison, dans la ville de Sackville au Nouveau-Brunswick, a procédé à l’enregistrement inédit de la naissance et du déclin d’une nova, sur une période de plus de 150 jours. Ce type d’explosion marque la dernière étape de la vie des étoiles.

Mme Lovekin fait partie de l’équipe internationale liée aux satellites « BRITE-Constellation », qui captent la lumière des étoiles les plus brillantes.

Son équipe est composée de chercheurs du Canada, d’Autriche et de Pologne. Depuis 2013, ces astronomes ont observé et documenté ensemble plus de 550 étoiles visibles à l’oeil nu depuis le sol. Mais c’est la première fois que tout le cycle de vie d’une nova a été capturé.

À la différence des supernovae, les novae sont des explosions qui ne conduisent pas (ou rarement) à la destruction d’une étoile en fin de vie ou qui ne produisent pas une étoile à neutrons ou un trou noir. La luminosité de l’étoile est alors multipliée par 10 000 pendant quelques jours. Le processus peut ou pas se répéter.

Le saviez-vous?
Les novae ou supernovae sont des événements astronomiques rares à l’échelle humaine
Vue depuis la Terre, une supernova ou une nova apparaît donc souvent comme une nouvelle étoile, alors qu’elle correspond en réalité à la disparition d’une étoile.
Les supernovae sont cependant des événements très rares à l’échelle de notre galaxie : leur taux est estimé à environ une à trois par siècle dans notre Voie lactée.
En fait, aucune supernova n’a été observée dans notre galaxie depuis l’invention du télescope. La plus rapprochée observée depuis est SN 1987A, survenue dans une galaxie voisine, le Grand Nuage de Magellan.

La supernova SN 1994D (point blanc brillant en bas à gauche de l’image), dans la partie externe du disque de la galaxie spirale NGC 4526 (photo datant de 1994).


Une chance inouïe pour l’astronome canadienne

« Les choses deviennent vraiment brillantes et chaudes, puis elles s’estompent rapidement et tout le processus recommence. Et c’est ce que nous avons attrapé par pure coïncidence », confie Catherine Lovekin.

Selon elle, ce qui se produit normalement, c’est que les satellites conventionnels détectent la trace de nouvelles radiations et envoient des notifications aux astronomes afin qu’ils pointent leurs télescopes dans la bonne direction, mais il faut quelques jours avant que les chercheurs puissent orienter ses télescopes.

« Nous ne trouvons pas [les explosions des supernovae] à temps, nous n’arrivons pas à organiser les télescopes de façon à ce que les supernovae puissent être examinées assez rapidement pour voir tous les détails que nous avons déjà manqués au moment où nous avons détecté l’explosion. Mais celui-là, on l’a attrapé au tout début », ajoute-t-elle.

Voyez pourquoi observer une supernova est un rêve pour les astronomes…

D’autres Canadiens étudient aussi les novae 2000 mètres sous terre

Le détecteur de neutrinos SNO+ est situé deux kilomètres sous terre à Sudbury. Photo : SNOLAB

Les supernovae sont aussi l’objet d’étude du physicien Clarence Virtue, de l’Université Laurentienne, dans le nord de l’Ontario, qui tente de comprendre ce phénomène stellaire, non pas en scrutant le ciel avec un télescope, mais d’une caverne creusée à plus de deux kilomètres sous la surface.

Les neutrinos sont libérés en grande quantité lorsqu’une étoile explose.

Ces particules infiniment légères et sans charge, contrairement à la lumière et à d’autres rayons cosmiques, traversent pratiquement tous les obstacles célestes dans leur voyage vers la Terre sans être altérées.

Le physicien Clarence Virtue dans le laboratoire souterrain du SNOLAB, devant le détecteur de neutrinos HALO Photo : SNOLAB

Grâce à cette propriété, les neutrinos arrivent pratiquement intacts de leur voyage cosmique à la surface de la Terre et un détecteur sous-terre permet de filtrer tous les autres types d’interférences et de bruit de fond.

Clarence Virtue étudie ce phénomène depuis 20 ans grâce à un détecteur de neutrinos, l’un des premiers dans le monde.

« C’est fascinant, la quantité d’informations qu’on a réussie à tirer de la dernière supernova au cours des dernières années », dit-il avec satisfaction.

RCI avec La Presse canadienne et la contribution d’Alain Labelle, Martine Blanchard, Alison Vicrobeck et Miriane Demers-Lemay de Radio-Canada, Wikipédia et les informations de CBC News

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