Selon un communiqué transmis par le gouvernement canadien, le premier ministre Justin Trudeau et Donald Trump ont discuté lundi au téléphone de « la détention arbitraire de deux Canadiens en Chine », depuis le 10 décembre, exhortant Pékin à les libérer.
Les deux politiciens ont également « discuté de la demande d’extradition que les États-Unis ont faite au Canada », dans le dossier de l’arrestation de la directrice financière du géant chinois des télécommunications, Huawei.
Michael Spavor et Michael Kovrig ont été arrêtés en Chine. (Associated Press / International Crisis Group / Presse canadienne)
De nombreux observateurs jugent que la détention du Canadien Michael Kovrig, employé par l’organisme de réflexion International Crisis Group, et de Michael Spavor, un consultant canadien fréquemment en relation avec la Corée du Nord, constitue une mesure de rétorsion après l’interpellation début décembre à Vancouver de Meng Wanzhou, à la demande de la justice américaine.
Washington la soupçonne de complicité de fraude pour contourner les sanctions américaines contre l’Iran.
Elle a été libérée à Vancouver sous strictes conditions dans l’attente d’une nouvelle comparution début février durant laquelle la justice canadienne doit étudier la demande américaine.
Fille du fondateur de Huawei, elle encourt plus de 30 ans de prison si elle est jugée devant un tribunal américain.
Toujours selon le cabinet du premier ministre Trudeau, les deux dirigeants « ont réaffirmé l’importance de respecter l’indépendance judiciaire et la primauté du droit » dans ce dossier.
D’autres pays solidaires avec le Canada
Le Canada est soutenu dans ses tentatives de faire libérer deux de ses citoyens en Chine non seulement par les États-Unis, mais aussi par plusieurs pays européens, dont la France et l’Allemagne, qui ont appelé à plusieurs reprises, depuis un mois, à la libération immédiate de MM. Kovrig et Spavor.
La Chine, qui ne décolère pas après l’arrestation de Mme Meng, a fait part de son « opposition catégorique » à une telle remise en liberté.
Plusieurs observateurs estiment que le gouvernement Trudeau se retrouve au coeur de cette crise diplomatique majeure un peu malgré lui, otage de la guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine depuis plusieurs mois.
Le Canada, victime de la guerre commerciale entre Washington et Pékin Crédit : NICOLAS ASFOURI / AFP
L’appel entre Trump et Trudeau ne produit aucun mouvement sur les tarifs sur l’acier
Justin Trudeau et Donald Trump ont aussi discuté lundi des tarifs douaniers de Washington sur l’acier et l’aluminium canadiens, mais aucune discussion sur la levée des sanctions n’est prévue, selon une source canadienne familière avec la question.
Après la conversation entre Trudeau et Trump, le cabinet du premier ministre a publié une déclaration dans laquelle il est mentionné que les deux dirigeants avaient « discuté des prochaines étapes à franchir dans le dossier des tarifs sur l’acier et l’aluminium ».
La source canadienne, qui a demandé l’anonymat étant donné le caractère délicat de la situation, a dit que l’expression « prochaines étapes » était plutôt une expression générale. « Il n’y a pas de négociations spécifiques en cours, et aucune négociation spécifique n’est prévue. Le premier ministre en parle au président chaque fois qu’ils se parlent »,a déclaré la source.
RCI avec Agence France-Presse, CBC News et la contribution de Radio-Canada
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