Michael Spavor et Michael Kovrig sont tous deux détenus en Chine avec un accès consulaire limité. (Associated Press/International Crisis Group/Canadian Press)

Les Canadiens détenus en Chine y subissent jusqu’à quatre heures d’interrogatoire chaque jour

L’ambassadeur du Canada en Chine, John McCallum, révèle que deux Canadiens détenus en Chine par la justice de pays, depuis décembre dernier, font face à jusqu’à quatre heures d’interrogatoire chaque jour et qu’ils n’ont pas même pas accès à un avocat. Selon M. McCallum, les détenus n’ont accès aux services consulaires qu’une fois par mois.

L’ambassadeur du Canada en Chine, John McCallum, écoute une question après avoir participé à une table ronde à la réunion du Cabinet libéral à Sherbrooke, au Québec. (Paul Chiasson/La Presse Canadienne)

Michael Kovrig et Michael Spavor ont tous deux été arrêtés en Chine à la fin de l’année dernière. Les hommes, qui ont été arrêtés peu de temps après l’arrestation par le Canada de Meng Wanzhou, dirigeant de Huawei, à la demande des États-Unis, sont accusés d’atteintes à la sécurité nationale.

Au sujet des interrogatoires, l’ambassadeur John McCallum estime que « cela pourrait durer jusqu’à six mois dans le système chinois. C’est ce qu’ils appellent un système extrajudiciaire, ce sont les conditions dans lesquelles ils sont détenus. »
L’ambassadeur a fait ces commentaires alors qu’il était en visite à Sherbrooke, non loin de Montréal, mercredi, pour participer à une réunion du Cabinet du gouvernement canadien.

M. McCallum indique qu’il a rendu visite aux deux hommes et parlé avec leurs familles, et qu’il a également rendu visite à Robert Schellenberg, ce Canadien qui vient d’être condamné à mort, lundi, en Chine pour trafic de drogue. L’ambassadeur dit qu’il doit aussi parler avec le père de Schellenberg jeudi.

Le gouvernement canadien de Justin Trudeau a obtenu l’appui des États-Unis mercredi, pour qui la peine de mort de Robert Schellenberg est « motivée par des considérations politiques ». Le secrétaire d’État américain a publié une déclaration plus tôt dans la journée. PHOTO : CN

Ce n’est pas bon pour l’image de la Chine dans le Monde

L’ambassadeur affirme que le gouvernement canadien prenait des mesures sur «de nombreux fronts » pour obtenir l’appui des dirigeants mondiaux et des ministres des Affaires étrangères de différents pays dans ce dossier, mais ce n’est  » que le début « . Il déclare que les chefs d’entreprise et les médias doivent également agir pour accroître la pression sur Pékin.

« Je pense que nous devons faire participer (à la discussion) les hauts dirigeants chinois et les persuader que ce qu’ils font n’est pas bon pour l’image de la Chine dans le monde ni pour l’image des entreprises chinoises dans le monde, et je pense que nous devons toujours travailler avec nos alliés des États-Unis, a-t-il dit.

À la question de savoir s’il est temps pour le premier ministre Justin Trudeau d’entrer en contact direct avec le président chinois Xi Jinping, M. McCallum a déclaré : « Je pense que le moment viendra où ce sera le plus approprié. »

L’ambassadeur du Canada en Chine témoignera devant le comité permanent des affaires étrangères de la Chambre des communes vendredi sur la situation des Canadiens incarcérés en Chine.

Justin Trudeau et Xi Jinping en décembre 2017 à Pékin.

RCI avec CBC News, La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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