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Pas plus d’un hamburger par semaine au nom de la santé mondiale

EAT (manger), un groupe de pression indépendant basé à Stockholm qui cherche à améliorer le système alimentaire, vient de publier dans la revue médicale Lancet un rapport. Ce dernier conclut qu’un hamburger par semaine, pas plus, devrait être le maximum de viande rouge que nous devrions manger pour notre santé et celle de la planète.

Grand émetteur de gaz à effet de serre, trop gourmand en eau, consommateur d’antibiotiques, l’élevage intensif montre ses limites environnementales. Photo : Fondation Heinrich-Böll

Le rapport préparé par le groupe d’experts en nutrition, en agriculture et en environnement recommande une alimentation à base de plantes, basée sur des études déjà publiées qui ont établi un lien entre la viande rouge et un risque accru de problèmes de santé.

Elle s’inscrit également dans le cadre d’études récentes sur l’impact des habitudes alimentaires sur l’environnement. La production de viande rouge nécessite de la terre et de la nourriture pour élever le bétail, qui émet également du méthane, un gaz à effet de serre.

Un autre rapport récent des Nations unies indiquait, notamment, que le bétail est responsable d’environ 15 % de toutes les émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Le groupe d’experts de Stockholm affirme qu’une grande transformation alimentaire est nécessaire d’urgence d’ici 2050, et que le nombre d’œufs devrait aussi être limité à moins de quatre par semaine environ. Les produits laitiers devraient pour leur part être d’une seule portion par jour, ou moins.

Donald Trump mange au moins un hamburger par semaine, selon les cuisiniers de la Maison-Blanche, et il lui arrive d’en acheter 1000 d’un seul coup! – Photo : AP

Le monde a besoin d’un régime alimentaire avec moins de bœuf et plus de haricots

Dans l’ensemble, le régime alimentaire proposé par EAT encourage les grains entiers, les haricots, les fruits et la plupart des légumes. Il indique que la consommation de viande rouge en moyenne doit être réduite de moitié à l’échelle mondiale, bien que les changements nécessaires varient d’une région à l’autre et que les réductions devraient être plus importantes dans les pays plus riches comme en Amérique du Nord.

Il ne sera toutefois pas facile de convaincre les consommateurs de limiter leur consommation de viande, de fromage et d’œufs, surtout dans les endroits où ces aliments font partie intégrante de la culture et de l’industrie, comme dans l’est du Canada.

Avant même de tenir compte des implications environnementales ou sociales, le rapport cherchait à esquisser à quoi ressemblerait le régime alimentaire le plus sain pour les citoyens. Heureusement, les Canadiens ont déjà commencé à limiter de façon importante la quantité de viande qu’ils mangent.

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Les Canadiens sont de moins en moins carnivores. Photo : Istock

Les Canadiens de moins en moins carnivores

Les Canadiens sont de moins en moins carnivores. Voilà la principale conclusion d’une enquête menée, en septembre dernier, par la Faculté de management et d’agriculture de l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse.

Sylvain Charlebois Photo : Radio-Canada/Jonathan Villeneuve

Selon son coauteur, le professeur Sylvain Charlebois, on peut estimer que 6,4 millions de Canadiens (sur 36 millions) restreignent, au quotidien, leur consommation de viande ou l’éliminent complètement de leur assiette, au nom surtout d’une meilleure santé. Selon l’enquête, 7,1 % d’entre eux se disent végétariens, alors que 2,3 % se décrivent comme étant végétaliens.

« C’est beaucoup plus qu’on pensait et ça va augmenter », croit Sylvain Charlebois, qui précise que 40 % des Canadiens ne mangent de la viande qu’une à deux fois seulement par semaine.

Les résultats de ce sondage web bilingue pancanadien réalisé en septembre 2018 auprès de 1027 Canadiens avec une marge d’erreur estimée à 3 %, 19 fois sur 20, nous apprennent toutefois qu’un Canadien sur deux affirme toujours consommer de la viande quotidiennement.

Le végétarisme à des ailes au Canada, même s’il s’offre souvent des ailes de poulet

Les Canadiens âgés de moins de 35 ans sont trois fois plus susceptibles de se dire végétariens ou végétaliens que ceux âgés de 49 ans et plus. Photo : Istock

Le nombre de végétariens risque d’augmenter dans les prochaines années, souligne Sylvain Charlebois, dont l’étude confirme le fait que les jeunes consommateurs sont plus nombreux à adopter une alimentation sans viande.

« On voit vraiment qu’il y a un momentum et c’est difficile de voir comment ça va diminuer avec le temps. On risque de voir le nombre de Canadiens adopter une diète végétalienne ou végétarienne augmenter. »

L’enquête révèle les limites de ce végétarisme. Si plus de 17 % des Canadiens suivent un régime alimentaire qui bannit la viande ou en réduit l’importance, un peu plus de 10 % d’entre eux sont en vérité des flexitariens, c’est-à-dire des végétariens qui mangent occasionnellement de la viande ou du poisson.

Quant aux végétaliens, c’est-à-dire des gens qui ne consomment strictement aucun produit animal, il sont encore très rares. L’enquête révèle qu’ils sont à peine 2,7 % et ce sont essentiellement de jeunes personnes. Et 63 % des végétaliens ont moins de 38 ans, selon l’étude.

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Crédit photo : iStock

RCI avec The Associated Press, La Presse canadienne et la contribution de Bis Petitpas, Doris Labrie, Martine Blanchard, Yves-Gérard et Francis Reddy de Radio-Canada

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Catégories : Environnement et vie animale, International, Santé
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