Des soldats se protègent des tirs des terroristes sur le complexe hôtelier DusitD2, à Nairobi. Photo : AFP/Getty Images / RAPHAEL AMBASU

Quel rôle le Canadien Guleid Abdihakim a-t-il réellement joué dans l’attaque qui a tué 26 personnes au Kenya?

Un complexe hôtelier de Nairobi, la capitale du Kenya, a été l’objet cette semaine d’une attaque à main armée d’un commando constitué de plusieurs hommes parmi lesquels figurerait un Canadien.

RCI avec Reuters

Comparution devant le tribunal

Cinq hommes étaient en cour pour répondre aux questions du juge dans le cadre de cette attaque qui a causé la mort de 21 personnes mardi.

Ils devront rester en détention pendant une trentaine de jours, le temps que l’enquête permette d’établir les responsabilités dans cette attaque qui a d’ores et déjà été revendiquée par le groupe islamiste Al-Shabaab, une composante du groupe Al-Qaïda.

Selon les informations en provenance du tribunal de Nairobi, le Canadien Guleid Abdihakim aurait contribué, aux côtés de quatre autres personnes, à l’attaque en apportant notamment une aide aux assaillants qui se sont infiltrés dans le complexe hôtelier pour semer la terreur.

En réaction à cette information, Affaires mondiales Canada a indiqué que le pays est au courant de l’arrestation de son ressortissant et que les agents consulaires sont en contact avec les autorités kényanes pour recueillir des informations supplémentaires.

« Les services consulaires sont fournis à la famille de l’individu. En raison des dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels, aucune autre information ne peut être divulguée », a mentionné Affaires mondiales Canada.

L’identité des quatre autres suspects a été révélée. Il s’agit de Joël Nganga Wainaina, Olivier Kanyango Muthee, Gladys Kaari Justus et Osman Ibrahim. Ce sont en tout 11 personnes qui ont été arrêtées jusqu’à présent.

Le procureur général du Kenya, Noordin Haji, a indiqué qu’il y a des raisons de poursuivre l’enquête concernant tous les suspects, dont certains seraient toujours au Kenya et à l’extérieur du pays.

Un kamikaze s’est tué pendant l’assaut, tandis que les forces de l’ordre ont abattu quatre autres personnes.

Au stade actuel de l’enquête, il est établi que les assaillants se sont servis de plusieurs numéros de téléphone somaliens et que le père de l’un d’entre eux serait un officier de police. Ce dernier sera d’ailleurs entendu par la police pour en savoir davantage sur les activités et les antécédents de son fils.

Une scène de l’attaque du complexe hôtelier situé dans un quartier chic de Nairobi. Crédit : Reuters

Un environnement d’insécurité permanente

Les conditions de sécurité dans cette sous-région d’Afrique de l’Est, comme ailleurs en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, se sont considérablement dégradées au cours des dernières années en raison de l’infiltration de multiples groupes terroristes engagés dans une véritable escalade de violence, aux conséquences désastreuses pour la population locale comme étrangère.

Au Kenya particulièrement, Al-Shabaab a déjà sévi plusieurs fois. Il a entre autres attaqué le centre commercial Westgate Mall de Nairobi, le 24 septembre 2013. Il avait alors tué 68 personnes et en avait blessé 200 autres.

Ce groupe, qui a vu le jour dans les années 2000, a également revendiqué l’attaque de l’Université Garissa, au Kenya, le 2 avril 2015. À ce jour, il a mené plus de 360 attaques en Somalie. Pour la seule année 2016, son bilan s’élève à plus de 4000 morts, ce qui en fait le groupe le plus meurtrier en Afrique, devant le groupe Boko Haram du Nigeria.

L’attaque de mardi dernier vient démontrer qu’Al-Shabaab, qui signifie en arabe « Jeunes » du fait qu’il recrute principalement parmi les jeunes, reste redoutable et peut continuer à sévir en tout temps, au nom de son nationalisme affirmé et de son idéal d’instauration d’un État islamique.

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