Représentation d’un cerveau humain © iStockphoto

Liens soupçonnés entre les troubles du sommeil et la mémoire troublée par l’alzheimer

Le Canada est l’un des chefs de fil mondial dans l’étude des répercussions sur la santé du manque de sommeil.

À l’Institut royal de recherche en santé mentale d’Ottawa, Stuart Fogel mène des recherches cliniques sur des adultes en santé pour mieux comprendre comment le sommeil influe sur la mémoire motrice. Il espère déterminer si des thérapies du sommeil pourraient aider à ralentir l’apparition de la démence ou de la maladie d’Alzheimer chez les Canadiens.

Stuart Fogel s’intéresse tout particulièrement aux répercussions des troubles du sommeil sur les personnes plus âgées et des troubles de la mémoire, même légers, qui y sont souvent associés.

« C’est ce que nous pensons être l’ingrédient important… Les changements liés à l’âge dans le sommeil ne permettent pas que la réactivation et le renforcement des traces de mémoire aient lieu de la même façon que lorsque vous êtes plus jeune », dit le chercheur.

Stuart Fogel espère déterminer si la thérapie du sommeil pourrait aider à ralentir l’apparition de la démence. (Christian Patry/CBC)

Le manque de sommeil empêche  votre « disque dur » de fonctionner

Bien qu’il reste encore beaucoup à apprendre sur la façon dont le sommeil pourrait être lié à la maladie d’Alzheimer et à d’autres formes de démence, Stuart Fogel, professeur au laboratoire de recherche sur le sommeil de l’Université d’Ottawa, tient à découvrir en détail la relation entre la mémoire et les brèves poussées d’activité cérébrale qui se produisent pendant le sommeil profond.

Ces impulsions électriques d’une à deux secondes se produisent jusqu’à 1000 fois par nuit et peuvent être mesurées sur un électroencéphalogramme (EEG).

Or, les chercheurs croient que cette activité cérébrale permet à notre cerveau de saisir ce que nous apprenons chaque jour et de le déplacer de l’hippocampe, un espace limité où nous conservons des souvenirs récents, vers le cortex préfrontal, sorte de « disque dur » du cerveau, où nous stockons des souvenirs importants pour référence future.

Un manque de sommeil limiterait ce nettoyage et la rétention de nouveaux souvenirs le jour suivant. « Ce qui est intrigant, c’est que la perte de sommeil aura un impact sur votre capacité à retenir tout ce que vous apprenez de nouveau », indique Stuart Fogel.

À l’heure actuelle, c’est un problème, car les adultes canadiens dorment environ une heure de moins en moyenne qu’en 2005, selon Statistique Canada.

La recherche se poursuit un peu partout au Canada

Des chercheurs de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, affilié à Université McGill de Montréal, et de l’Université de Berne en Suisse ont été, il y a deux ans, les premiers à démontrer que la consolidation de la mémoire était fortement influencée par le sommeil paradoxal.

Le sommeil paradoxal est cette phase pendant laquelle un dormeur expérimente des rêves détaillés. Cette phase est connue sous le nom de REM (Rapid Eye Movement) qui souligne les nombreux mouvements oculaires rapides sous les paupières closes du dormeur.

Sylvain Williams a supervisé la recherche dont l’auteur principal est Richard Boyce, doctorant à l’Université McGill

Sylvain Williams, professeur au département de psychiatrie de l’Université McGill et chercheur à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, donnait en 2016 quelques détails sur cette étude qu’il a supervisée.

Il expliquait que non seulement le sommeil ne se résume pas à une activité passive, sa suppression bouleverse également l’équilibre physiologique et sa perturbation nuit bel et bien à la mémoire à long terme.

Trop de sommeil tout comme pas assez nuiraient au cerveau, selon une étude canadienne, la plus vaste du genre dans le monde

Les conséquences du manque de sommeil seraient donc beaucoup plus graves que la somnolence, l’épuisement et la prise de poids…

Le manque de sommeil en cause dans la maladie d’Alzheimer - Photo Istock

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Un sondage révèle que 39 % des professionnels canadiens perdent des dizaines de minutes, parfois des heures, de sommeil en raison des préoccupations liées au travail.

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Duncan McCue de CBC News et les informations d’Arnaux Decroix et d’Isabelle Craig de Radio-Canada

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