Participation de la police au défilé de la Fierté. à Toronto, ON, Canada, le 3 juillet 2016.

Les policiers en uniforme ne pourront pas prendre place au défilé de la Fierté LGBTQ de Toronto

Après avoir lancé en novembre dernier une invitation au Service de police de la ville pour participer au défilé de la Fierté LGBTQ, Pride Toronto fait volte-face et désinvite le corps policier de la métropole canadienne à cet événement de renom international. 

La décision de les tenir à l’écart a été prise par un vote de 163 pour et de 161 contre, mardi soir, lors d’une consultation auprès des membres de l’organisme.

Pride Toronto est un organisme sans but lucratif qui présente un festival annuel pour célébrer l’histoire, la diversité et la créativité de la communauté LGBTQ à Toronto.

(Photo : iStock/constantgardener)

La relation entre Pride Toronto et la police municipale s’est détériorée ces deux dernières années. En 2016, le groupe Black Lives Matter a brusquement interrompu le défilé de la Fierté en présentant plusieurs revendications, dont celle que les policiers en uniforme et leurs chars allégoriques soient exclus.

Le groupe a cité des tensions entre le corps policier et les citoyens noirs en raison du profilage racial qui, selon l’avis de Black Lives Matter, est exercé par les agents de la paix.

Les officiers en uniforme ont été interdits de défilé pour la première fois en 2017 et de nouveau en 2018 à la suite des critiques formulées à l’encontre de la police de Toronto qui n’aurait pas pris au sérieux les disparitions de plusieurs hommes dans le village gai.


En premier plan du dessin de cour, on voit Bruce McArthur. (Photo : © Pam Davies)

En janvier 2018, alors que la communauté LGBTQ sonnait l’alarme depuis des années, un jardinier de la ville de Toronto, Bruce MacArthur a été arrêté et accusé d’avoir tué, démembré, puis enterré près d’une dizaine d’hommes. Des hommes gais, originaires principalement du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud, disparaissaient du quartier sans laisser de traces. C’est en octobre que la police de Toronto a mis sur pied une unité spéciale pour les personnes disparues. La mesure avait été demandée depuis longtemps par des militants et des membres de la communauté LGBTQ de la métropole canadienne, qui accusaient la police d’avoir trop attendu avant de prévenir le public de la présence d’un possible tueur en série.

Consultez le dossier journalistique sur l’affaire préparé par nos collègues d’ICI Radio-Canada Ontario

Le 29 novembre 2018, le groupe Pride Toronto écrivait sur sa page Facebook : 

Inviter de nouveau la police à participer au défilé ne semble pas être une capitulation, mais plutôt le point de départ d’une conversation sur une stratégie à long terme visant à changer les problèmes que nous vivons […] Le Service de police de Toronto, de concert avec les nombreux organismes qui ont une incidence sur toutes les communautés de couleur, doit travailler pour réaliser le changement. C’est pourquoi nous les avons invités à poser leur candidature. Nous cherchons à établir une nouvelle relation, avec des résultats réels et positifs, en faisant le travail qu’il faudra pour apporter le changement que nous souhaitons tous. Déclaration titrée : Pride Toronto and Police Participation (Facebook)

Dans un communiqué publié mardi, la police de Toronto affirme qu’elle « reste engagée à maintenir un dialogue avec Pride Toronto ainsi qu’avec l’ensemble de la communauté LGBTQ pour fournir des services de maintien de l’ordre qui sont inclusifs et adaptés aux besoins de la collectivité, sans égard à l’âge, au sexe, à l’origine ethnique ou encore au résultat d’un vote ou d’un événement particulier.

Avec les informations de La Presse canadienne, Pride Toronto et ICI Radio-Canada Ontario. 
Catégories : Société
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