Le lanceur d’alerte Louis Robert a été congédié par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). On lui reproche d’avoir transmis des documents confidentiels aux médias pour dénoncer l’ingérence du secteur privé dans les recherches scientifiques sur les pesticides. Le ministre André Lamontagne a réagi à la controverse soulevée par ce congédiement, soutenant qu’il n’a pas voulu s’immiscer dans un dossier qui existait déjà à son arrivée et qu’il a fait confiance à l’équipe d’enquêteurs.
RCI avec Radio-Canada et Facebook
Indépendance et transparence du processus?
Malgré le malaise causé par le congédiement de Louis Robert, le MAPAQ persiste sur le fait que sa position est tout à fait en harmonie avec la volonté ultime de l’équipe d’enquêteurs.
André Lamontagne affirme qu’il n’a pas voulu influer sur l’enquête ouverte à la demande du précédent gouvernement libéral.
Les objectifs de l’enquête étaient d’identifier et de sanctionner celui qui avait transmis les documents à Radio-Canada dans le but de tenir les médias au courant de l’ingérence du secteur privé dans les recherches publiques sur les pesticides.
Depuis mon arrivée au ministère, on m’a informé des faits suivants :
• que des employés du ministère avaient fait l’objet d’une enquête par des inspecteurs indépendants portant sur la fuite d’un document confidentiel et qu’un rapport à cet égard avait été remis au MAPAQ;
• que des rencontres entre les employés concernés par cette enquête et l’administration du MAPAQ avaient eu lieu, en présence de représentants syndicaux et en tout respect des conventions collectives, afin de discuter des conclusions du rapport d’enquête;
• qu’à la lumière du rapport d’enquête et des échanges ayant eu lieu lors des rencontres avec les employés, une décision sur les sanctions appropriées serait prise en début d’année par l’administration du MAPAQ.
Louis Robert, agronome au MAPAQ et spécialiste des sols, s’adresse à un groupe lors de la journée « Caravane des sols » du 12 juillet 2018 à la ferme de Martin Berger, de Saint-Aimé, près de Sorel. Photo : Radio-Canada
Plus qu’un fait reproché au lanceur d’alerte?
La décision de licencier Louis Robert a semé la controverse au ministère de l’Agriculture et alimenté différentes chroniques dans les médias, les journalistes s’interrogeant sur la protection dont les lanceurs d’alerte devraient bénéficier au sein de la société, surtout de la part du gouvernement.
L’Union des producteurs agricoles (UPA) de Rouville a envoyé une lettre au ministre de l’Agriculture André Lamontagne, dans laquelle elle fait part de ses inquiétudes concernant cette affaire.
Le ministre de l’Agriculture aurait-il pu aller à l’encontre de la décision de l’équipe d’enquêteurs en rejetant purement et simplement l’option de renvoyer Louis Robert?
Ses propos face à la presse et dans les médias sociaux, jeudi, laissent croire que non. M. Lamontagne a soutenu qu’il n’a fait que suivre les recommandations formulées dans le rapport d’enquête, et que sa décision « n’est certainement pas un désaveu envers les lanceurs d’alerte ».
Je fais le point sur le congédiement d'un employé du MAPAQ sur ma page Facebook : https://t.co/6p15oq4jE9
— André Lamontagne (@andrelamontagn2) January 30, 2019
Par ailleurs, le ministre de l’Agriculture aurait soutenu qu’il n’était pas seulement reproché à Louis Robert le fait d’avoir fourni des documents aux médias. Il y aurait un deuxième grief que le ministère n’a pas encore divulgué. Radio-Canada rapporte que le syndicat a formellement démenti l’existence d’une deuxième faute imputée au lanceur d’alerte.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.