Mounia Chadi, auteure et metteur en scène de la pièce Hâgar et la Source, lors de l'entretien avec la journaliste, Alice Chantal Tchandem. Rcédit: RCI / ZOUBEIR JAZI

« Hâgar et la source » : pièce axée sur la résilience et l’intemporalité des défis de la femme au fil des générations

Mounia Chadi présente sa pièce de théâtre Hâgar et la source du 8 au 10 février, à 14 h et à 20 h, au Quartier des spectacles à Montréal.

 Une histoire inspirée de la mythologie arabo-orientale

L’auteure et metteuse en scène fait appel à plusieurs répertoires historiques et anthropologiques dans sa pièce pour mettre de l’avant le courage et la détermination d’une femme.

Hâgar est son nom. Son parcours renvoie à l’histoire mainte fois soulignée, inspirée de la mythologie arabo-orientale, de la servante de Sarah, épouse d’Abraham. Parce que Sarah avait des difficultés à concevoir un enfant, elle recommanda à son mari d’aller vers Hâgar afin d’obtenir d’elle une progéniture. C’était sans compter avec le fait que Sarah allait recevoir la bénédiction divine et enfanter à son tour Isaac. Puis, elle a demandé que Hâgar soit renvoyée avec son enfant Ismaël.

Mounia Chadi bâtit une histoire inspirante autour du combat de celle qui se retrouve humiliée, abandonnée et chassée dans le désert avec son fils.

Mêlant la peinture, la musique, la danse et l’art d’une façon générale, la pièce de théâtre de l’auteure d’origine marocaine pose plusieurs problèmes des temps anciens qui sont plus que jamais actuels :

  • les droits de la femme dans la société,
  • la polygamie,
  • le concubinage,
  • la procréation pour autrui,
  • le libre choix, dans le contexte du scandale « #MoiAussi »,
  • l’immigration.
Écoutez l’entretien de Mounia Chadi avec Alice Chantal Tchandem

 Hâgar et la source ou comment rendre l’impossible possible

Au-delà d’une simple représentation à voir, la dramaturge donne une véritable leçon de vie avec sa pièce d’un féminisme avéré, qui souligne l’endurance et la persévérance de son héroïne. Hâgar est de ces figures féminines légendaires qui, comme le roseau, « plie, mais ne rompt  pas », malgré l’intensité de l’adversité du choc qui peut être particulièrement traumatique lorsqu’une femme se trouve prise dans un triangle amoureux et en sort bafouée, rejetée, contrainte à la captivité, sans le moindre sou.

Hâgar, qui immigre avec son fils vers le désert aride, réussit tout de même l’exploit de continuer à assumer son rôle de mère, faisant preuve de bravoure et d’abnégation pour survivre autour du seul puits d’eau qui s’ouvre à elle. Elle parviendra même à subvenir aux besoins des indigents qu’elle croise sur son chemin. Elle se relèvera en définitive pour devenir la mère de tout un peuple : les musulmans.

Une histoire captivante qui mène à l’élévation de l’esclave égyptienne au rang de prophétie… à titre posthume.

Cette histoire est celle de l’enfermement et de l’humiliation des femmes, de leur résistance et de leur lutte pour la liberté. Trois femmes y symboliseront la quête de sens par les femmes du désert. Elles portent le même nom : Hâgar!

Avec :
Julia Lozano, Silvio Orvieto, Roxanne Depratto Tremblay, Johanne Ductan-Petit,
Lorna Kidjo, Schelby Jean-Baptiste, Laurent Pitre
Création : La Narratrice Al-Rawiya
Production : Théâtre Meraki
Contact : Mounia Chadi. 514-507 5659. lanarratrice.alrawiiya@gmail.com

Catégories : Société
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