Crédit: Yao Assogba

Le parcours narré d’un québécois qui s’épanche sur deux mondes

Yao Assogba, auteur et ancien professeur de sociologie à l’Université du Québec en Outaouais, convie les lecteurs à la découverte de son ouvrage autobiographique intitulé Des collines d’Atakpamé aux collines de la Gatineau – Le parcours d’un enfant ifè.

Nostalgique des hautes terres qui l’ont vu naître?

Son récit prend plusieurs tournures en fonction de l’angle sous lequel il veut bien le décliner.

L’auteur, qui a reçu le titre de professeur émérite au terme d’une carrière bien remplie à l’UQO, apparaît tantôt nostalgique, tantôt fier.

Nostalgique des collines qui l’ont vu naître à Atakpamé, ville togolaise prospère, 5e en importance au pays, avec ses plus de 80 000 habitants.

Nostalgique des années 1970 où il a posé ses valises au Québec pour commencer une nouvelle vie.

Yao Assogba : professeur émérite, Université du Québec en Outaouais. Crédit : Yao Assogba

Son ouvrage est un condensé de ses expériences multiples dans son pays d’accueil, où il tente de comparer les collines de la région de Gatineau où il vit une retraite paisible, à celles de son pays natal. Il y a forcément des similitudes, étant donné qu’il s’agit avant tout de collines, mais il y a aussi des disparités, selon qu’elles peuvent être souvent recouvertes ou non de neige ou de verglas, en fonction des saisons.

Pendant près de cinq décennies, l’ancien étudiant de l’Université Laval a vécu plusieurs tempêtes de neige, différents moments politiques, économiques et sociaux majeurs au sein de la société québécoise et canadienne.

Certaines des expériences sont très positives, d’autres le sont moins. Le chemin de Yao Assogba a croisé ceux de plusieurs familles québécoises accueillantes pour l’immigrant déboussolé qu’il a été à son arrivée au Canada.

Grâce à leur appui, il a pu trouver ses repères et réussir son insertion socioprofessionnelle. Malgré cela, il n’oublie pas de mentionner les difficultés qui ont été les siennes, et qui sont communes aux immigrants qui ont toujours du mal à occuper un emploi à la hauteur de leurs qualifications et de leurs compétences.

C’est pourquoi, dans son livre, il donne quelques clés aux nouveaux arrivants pour les éclairer sur le chemin long et souvent parsemé d’embûches qui mène vers une vie et une carrière réussies.

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Crédit : Yao Assogba

Redonner à sa société d’accueil : au-delà de la volonté, un devoir de mémoire

L’enseignant et chroniqueur, qui a diversement contribué à l’enrichissement de la société québécoise et canadienne, continue d’y apporter son expertise. Malgré la retraite au bout de 27 ans de carrière, il est engagé dans la prévention du suicide chez les jeunes.

Cet engagement s’inscrit évidemment au chapitre des expériences positives, dont Yao Assogba est fier, mais il ne perd pas de vue l’épisode douloureux qui en constitue le socle.

En 2000, son fils de 18 ans s’est enlevé la vie, malgré les aides multiples des instances sociales pour essayer de le mettre à l’abri. Depuis, la famille a mis en place la Fondation Lani, en mémoire de cet enfant, et c’est par l’entremise de cette fondation que le combat contre le suicide des jeunes est mené.

L’argent issu de la vente de l’ouvrage sera entièrement dédié à cette cause.

Une soirée d’échanges avec l’auteur est prévue le 21 février au Centre Afrika à Montréal. Ce sera l’occasion d’aborder plusieurs problématiques propres aux communautés africaines de différentes générations au Québec, mais aussi le lieu de questionnement sur le sens à donner à l’engagement de l’intellectuel en exil pour une société inclusive.

Le public pourra également avoir accès à l’ouvrage de Yao Assogba à l’occasion du Congrès des écrivains noirs, à la Maison d’Haïti,  à Montréal, le 10 février. Un moment de célébration, de réflexion et de commémoration soulignant le 50e anniversaire de ce Congrès lancé en 1968, autour d’une trentaine d’auteurs, d’activistes et d’artistes.

Crédit: Centre Afrika

Catégories : Société
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