Les parents d'Alexandre Bissonnette, Manon Marchand et Raymond Bissonnette, estime qu'avant que le gouvernement fédéral n'autorise les peines consécutives, il y a quelques années, les condamnés avaient une " lueur d'espoir " qui leur permettrait de poursuivre leur vie et leur réinsertion sociale, mais plus maintenant. (Jacques Boissinot / Presse canadienne)

40 ans pour le tueur de la mosquée de Québec : entre le « très sévère » des parents et le « pas assez » des musulmans

Vendredi dernier, un peu plus de deux ans après avoir tué par balle six hommes dans une mosquée de Québec, Alexandre Bissonnette, 29 ans, a été condamné à un minimum 40 ans de pénitencier, sans possibilité de libération. Lundi, ses parents s’interrogeaient dans une lettre ouverte sur la sévérité de cette peine qui à leurs yeux témoigne d’un « désir de vengeance ».

Les parents d’Alexandre Bissonnette (archives) Photo : Radio-Canada / Alice Chiche

Manon Marchand et Raymond Bissonnette soulignent que leur fils a été victime de harcèlement psychologique et physique qui ont été dévastateurs sur sa personnalité et sa santé mentale.

Ils estiment abusive la stratégie de la couronne qui exigeait une peine de six sentences consécutives de 25 ans d’emprisonnement. Cela aurait été la première peine du genre dans l’histoire canadienne.

« Pourquoi refuser aux condamnés le moindre espoir », disent ses parents.

Selon eux, la solution pour prévenir une autre tragédie du genre n’est pas d’« enfermer quelqu’un pour toujours, mais plutôt d’essayer de mieux comprendre et prévenir l’intimidation ».

Aymen Derbali, survivant de l’attaque, exprimant sa vive déception quelques instants après le prononcé de la peine. Photo : Radio-Canada / Maxime Corneau

Entre la compréhension et les frustrations au sein de la communauté musulmane

Hassan Guillet s’est fait connaître mondialement en 2017, lors d’un discours remarqué aux funérailles des victimes de la mosquée de Québec. Photo : Radio-Canada

L’imam Hassan Guillet du Centre culturel islamique de Québec a exprimé sa sympathie pour les parents d’Alexandre Bissonnette après le prononcé de la peine. « Ils sont aussi détruits que nous », a déclaré l’Imam vendredi dernier.

Mais les survivants de cette fusillade et les familles des hommes assassinés ont dans l’ensemble aussi exprimé leur grande déception.

Boufeldja Benabdallah, président du Centre culturel islamique de Québec, après le prononcé de la peine d’Alexandre Bissonnette, entouré de plusieurs membres de la communauté musulmane, est apparu contrarié devant les médias vendredi. « On est complètement estomaqués », a-t-il dit, visiblement soufflé par l’émotion.

Lundi, notre journaliste Didier Oti a voulu savoir si, trois jours après le prononcé de la peine, celle-ci apparaissait plus juste ou apte a décourager des crimes similaires à l’avenir.

Boufeldja Benabdallah, président du Centre culturel islamique de Québec Photo : Radio-Canada / Maxime Corneau

La lettre ouverte de Manon Marchand et Raymond Bissonnette

Dans leur lettre, Mme Marchand et M. Bissonnette dénoncent entre autres l’attitude de la Couronne, qui demandait 150 ans de prison pour leur fils, soit 25 ans pour chacun des six meurtres.

RCI avec la contribution de Didier Oti de RCI et les informations d’Alexandre Duval de Radio-Canada et d’ Elysha Enos de CBC News

En complément

Les parents d’Alexandre Bissonnette jugent sa peine très sévère – Radio-Canada 

Les parents d’Alexandre Bissonnette brisent le silence – Radio-Canada 

Sentence d’Alexandre Bissonnette : l’émotion a pris le dessus, dit Boufeldja Benabdallah – Radio-Canada 

Catégories : Société
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