Au lendemain de la démission de l’ex-ministre de la Justice et ex-ministre des Anciens Combattants, Jody Wilson-Raybould, dans la foulée de l’affaire SNC-Lavalin, place au comité de la justice qui se réunit à Ottawa.
Les libéraux risquent-ils de mal paraître à la suite des travaux de ce comité?
Il se réunit au moment où Justin Trudeau est en tournée dans le pays pour annoncer les investissements en infrastructures.
Dans une conférence de presse mardi, il s’est dit déçu et surpris de la démission de Mme Wilson-Raybould.
Le travail du comité consistera à dire s’il se penchera ou non sur les allégations d’ingérence dans l’affaire SNC-Lavalin.
Il est composé en majorité de libéraux. Étant donné que le Parti conservateur et le Nouveau Parti démocratique (NPD) ont déposé une motion demandant qu’il siège en présence d’au moins neuf témoins, on s’interroge sur les incidences possibles pour le Parti libéral.
Parmi les neuf membres du comité figurent notamment l’ex-ministre Wilson-Raybould, l’actuel ministre de la Justice, le directeur des poursuites judiciaires et le chef du cabinet de Justin Trudeau.
Si l’ex-ministre est appelée à prendre la parole, que dira-t-elle? Ses propos iront-ils à l’opposé des affirmations du premier ministre qui a nié en bloc les allégations de pressions de son cabinet sur Mme Wilson-Raybould, dans le but de préserver SNC-Lavalin de tout procès?
Les libéraux majoritaires au sein du comité vont-ils rejeter la motion de l’opposition et en proposer une autre pour faire en sorte que l’issue des travaux soit moins dommageable pour eux et leur chef?
La députée libérale de Vancouver-Granville, Jody Wilson-Raybould, lors du défilé du Nouvel An lunaire, à Vancouver, le 10 février. Photo : Twitter / @Puglaas
SNC-Lavalin en difficulté
Toute cette affaire fait très mal à la compagnie SNC-Lavalin. En plus du scandale de corruption et de fraude dans lequel la multinationale se trouve empêtrée en Afrique, elle est interpellée dans une autre affaire. Il s’agit cette fois d’un problème en lien avec la réfection du pont Champlain remontant dans les années 2000.
La cote de crédit de la compagnie est à son plus bas niveau en 10 ans. Elle a revu à la baisse ses prévisions de revenus.
Ses employés sont dans une situation très difficile, et ils risquent d’être des victimes collatérales d’une tempête causée par des administrateurs qui ont été remplacés sans avoir totalement payé pour leurs fautes.
Si SNC-Lavalin doit continuer à bénéficier de contrats fédéraux, la multinationale aura besoin d’une restructuration en profondeur. En plus du congédiement de ses administrateurs fautifs, la compagnie déclare avoir changé ses pratiques en ce qui a trait à l’éthique et à la déontologie. Devrait-on espérer un accord de coopération avec elle pour tenter de sauver les emplois?
SNC-Lavalin a depuis mis sur pied un nouveau guide de bonne pratique pour ce qui est de l’éthique et de la bonne gouvernance. Elle a renouvelé toute l’équipe de direction afin de bannir toute pratique de fraude et de corruption. Cela suffira-t-il pour inciter à conclure un accord de réparation à l’amiable avec le ministère de la Justice et lui éviter des procès?
RCI avec Radio-Canada et CBC
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