La stéatose hépatique non alcoolique non diagnostiquée ou prise en charge à temps peut favoriser le développement de la fibrose et de la cirrhose, éventuellement d’un cancer du foie ou d'une insuffisance hépatique. Photo: iStockphoto

Stéatose hépatique non alcoolique : maladie du foie menant au cancer et ignorée par la moitié de la population

Un sondage de la Fondation canadienne du foie (FCF), mené en décembre, en prévision au mois de mars consacré à la santé du foie, tire la sonnette d’alarme sur une maladie du foie fréquente au pays et ignorée par la moitié de la population : la stéatose hépatique non alcoolique. Dans le cadre des activités au menu du mois, la Fondation a lancé la campagne Vérifiez votre moteur. Elle y compare le corps humain à un véhicule à haute performance et le foie au moteur du véhicule, avec pour but de motiver les individus et leurs familles à éviter les risques associés à la maladie du foie et à adopter de saines habitudes de vie.

RCI avec la Fondation canadienne du foie

Une maladie liée à l’excès de graisse dans le foie

Le taux de stéatose non alcoolique au pays est suffisamment important pour susciter une prise de conscience collective.

La Fondation canadienne du foie attire l’attention sur la nécessité de prendre en considération les ravages de cette maladie, dont la cause principale est l’accumulation de la graisse dans le foie.

Toutes les classes sociales sont concernées par cette maladie souvent sous-estimée, qui frappe aussi bien les hommes, les femmes que les enfants.

Au sujet du sondage et de la stéatose non alcoolique

La stéatose hépatique non alcoolique touche 1 Canadien sur 5 (ce qui fait plus de 7 millions de personnes), tant les adultes que les enfants; celle-ci se produit quand un excès de graisse s’accumule dans le foie d’une personne qui ne boit pas d’alcool ou très peu.

Cette maladie ne présente généralement aucun symptôme et elle est le plus souvent liée à l’obésité, à de mauvaises habitudes alimentaires, à un manque d’exercice et au diabète de type 2.

Un nombre important de Canadiens (89 %) n’ont que peu, si ce n’est aucune connaissance de la stéatose hépatique non alcoolique.

Le nombre de Canadiens touchés par cette maladie ne cesse d’augmenter.

« C’est vraiment choquant que la stéatose hépatique non alcoolique reste sous-estimée par les Canadiens, compte tenu du mal considérable qu’elle peut infliger aux individus et à leur famille à travers tout le pays, » explique Gary Fagan, Président de la FCF. « Il s’agit d’une maladie qui, selon les projections, va surpasser l’hépatite C en tant que cause principale des transplantations hépatiques; pourtant, elle demeure méconnue de la personne moyenne qui pourrait supposer que seul l’alcool est une menace pour le foie. »

Des cellules cancéreuses

Des cellules cancéreuses Photo: iStock

L’importance du diagnostic précoce

Lorsqu’elle n’est pas diagnostiquée à temps, la stéatose hépatique non alcoolique peut avoir des conséquences irréversibles sur le foie et conduire à la mort.

Elle peut évoluer vers la stéatohépatite non alcoolique (SHNA), une maladie qui se manifeste par le développement de la fibrose et de la cirrhose (lésions irréversibles dans le foie) susceptibles d’entraîner éventuellement un cancer du foie ou une insuffisance hépatique.

  • 90 000 des patients atteints de la stéatose hépatique peuvent développer un cancer;
  • 20 % des personnes obèses au Canada sont atteintes d’une SHNA;
  • 11 % des patients souffrant d’une SHNA sont susceptibles de mourir en raison d’une insuffisance hépatique;
  • Des enfants de deux ans peuvent être atteints d’une stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD);
  • Il est prévu que les taux de la NAFLD et de la SHNA augmentent au-delà de 2030. C’est pourquoi les experts se soucient de l’impact qu’elles auront sur d’autres complications comme le cancer du foie.

Le cancer du foie est la quatrième cause des décès attribuables au cancer dans le monde. Depuis 1970, le nombre de cas de cancers du foie a triplé chez les hommes et a doublé chez les femmes. À la suite d’un diagnostic de cancer du foie, seulement 20 % des patients survivent dans les cinq années suivantes. Plus de la moitié de tous les patients atteints d’un cancer du foie ne peuvent faire l’objet de traitements efficaces avec les thérapies existantes.

Pour se mettre à l’abri de la stéatose hépatique, de la NAFLD et du cancer du foie, les experts recommandent d’introduire de réels changements dans nos habitudes de vie : les familles peuvent par exemple pratiquer de petites marches ensemble, faire les courses à pied, ainsi qu’un minimum de deux heures d’exercices par semaine, et privilégier une saine alimentation axée notamment sur les légumes et les fruits.

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