Obama lors de son passage à Winnipeg plus tôt cette semaine. PHOTO JOSH EDELSON, ARCHIVES AFP

Barack Obama oscille entre l’espoir et l’alarme devant des foules en adoration au Canada

Dans une allocution à Vancouver, mardi soir, en conclusion de sa tournée au Canada, l’ancien président américain Barack Obama a alterné entre de terribles avertissements et l’assurance aux 3500 spectateurs que les choses allaient s’arranger dans son pays et dans le monde.

L’ancien président américain Barack Obama s’adresse à une foule au Centre des congrès de Vancouver le 5 mars 2019, dans le cadre d’un événement organisé par le Greater Vancouver Board of Trade. (Chambre de commerce du Grand Vancouver)

« Ne vous inquiétez pas trop de ce que vous entendez aux nouvelles », a déclaré l’ancien président américain mardi soir, à la fin de son discours d’une heure.

« C’est bon », a-t-il précisé, faisant rire avec un peu de nervosité son auditoire constitué surtout de politiciens locaux et de gens d’affaires.

Tout au long de sa prestation et de ses échanges avec Iain Black, le directeur général du Greater Vancouver Board of Trade (Chambre de commerce de la région du Grand Vancouver), il a maintenu la tension en s’interrogeant sur la capacité des États-Unis d’éviter la crise.

M. Obama a aussi parlé du Canada et des États-Unis qui font face à de sérieux défis, qu’il s’agisse du réchauffement de la planète ou de la nécessité de faire profiter la classe moyenne des avantages de la mondialisation. Selon lui, l’inaction de nos dirigeants a de graves conséquences.

« Si deux milliards d’Indiens et de Chinois brûlent [les gaz à effet de serre] à notre rythme, la planète sera littéralement inhabitable », a-t-il dit.

Obama n’a jamais parlé directement de Donald Trump. Mais il a déclaré au début de son discours : « Je suis fier que nous soyons partis sans scandale et j’ai longuement parlé de l’évolution du parti républicain depuis que Sarah Palin a été nommée vice-présidente du parti en 2008. »

L’ancien président Barack Obama partage un rire avec Iain Black, directeur général de la Chambre de commerce du Grand Vancouver, lors de sa présentation au Vancouver Convention Centre. (Photo : Chambre de commerce du Grand Vancouver)

En visite à Calgary, Obama appelle à agir pour le climat

Le premier président noir des États-Unis a été chaudement accueilli à Calgary. Photo : TINEPUBLIC / Greg Paupst

Plus tôt, l’ancien président des États-Unis avait livré un autre discours devant une salle comble dans la province voisine de l’Alberta, où il avait déclaré qu’un échec dans la transition vers des sources d’énergie plus propres conduirait à un désordre mondial dont la voie serait difficile à inverser. Mais il se disait optimiste à l’idée que des économies axées sur les combustibles fossiles, telles que celles de l’Alberta, puissent amorcer ce virage à temps.

L’ex-président a fait valoir que tout le monde devrait reconnaître qu’il faudra faire des compromis sur notre façon de vivre et sur la façon dont sont structurées nos économies.

Il a rappelé que depuis la révolution industrielle, les combustibles fossiles s’étaient avérés une source d’énergie abondante et peu coûteuse. Cette remarque a attiré des sifflements et des applaudissements dans la foule.

Le public a aussi applaudi lorsque M. Obama a dit que le réchauffement climatique était un fait scientifique incontestable.

Il s’est rappelé avec un mélange d’amusement et de frustration comment, en 2015, le sénateur républicain de l’Oklahoma, James Inhofe, alors président du comité de l’environnement, avait brandi une boule de neige au Sénat pour contester la science sur le climat.

« Les orignaux, maintenant, doivent faire face à des maladies transmises par les tiques, auxquelles ils ne faisaient pas face il y a 10 ou 15 ans. J’aime vraiment les orignaux. Et j’imagine que vous, en tant que Canadiens, les aimez aussi », a-t-il soutenu.

L’ex-président américain, Barack Obama, exprime ses points de vue personnels et sa vision de la politique devant le public de Winnipeg. Photo : DWAYNE LARSON

Devant plus de 10 000 personnes à Winnipeg

Le jour précédent, devant 13 500 personnes, dans la capitale du Manitoba, sans mentionner le nom de son successeur, l’ancien président américain avait déclaré qu’il n’était pas sûr que son pays ait le leadership nécessaire pour résister à des problèmes comme une récession majeure.

« Si nous avions une crise aujourd’hui, je crains que, du moins aux États-Unis, nous n’ayons pas l’habitude d’essayer de comprendre les choses d’une manière sensée et pratique », a indiqué M. Obama lundi soir.

M. Obama a passé 65 minutes, souvent avec humour, à répondre à des questions lors de cette première étape de sa tournée de conférences au Canada, nommée Une Conversation avec le président Barack Obama.

Vêtu de son costume bleu marine, sans cravate, il a été traité comme une vedette du rock. Il est apparu sur scène sous les applaudissements nourris de la salle comble au Bell MTS Place. Certains billets coûtaient jusqu’à 500 $.

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De passage à Montréal, en 2017, l’ancien président américain Barack Obama avait notamment déploré le retrait de l’administration Trump de l’Accord de Paris sur le climat. Crédit photo : Paul Chiasson/La Presse canadienne

RCI avec CBC News, La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

En complément

Barack Obama à Winnipeg, un discours de modération et d’espoir envers la jeunesse – Radio-Canada 

Pétrole, diversité, climat social : Barack Obama s’adresse aux Calgariens – Radio-Canada 

Barack Obama speaks to Calgarians about oil and gas, climate change – CBC 

Obama questions America’s ability to stave off crisis in otherwise cheery, laid back speech to Winnipeg crowd – CBC 

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Catégories : Économie, Environnement et vie animale, International, Politique
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