Le drapeau de l'Organisation internationale de la francophonie Photo : OIF

La langue française à la croisée des langues émergentes : quelles perceptions en ce Mois de la Francophonie?

Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) célèbre le français en ce mois de mars dédié à la Francophonie. C’est l’occasion de faire le point sur les outils qui concourent à dynamiser cette langue, mais aussi d’évaluer la façon dont elle et les autres langues en progression dans le monde cohabitent et s’enrichissent mutuellement.

La conversation au centre de l’intégration des nouveaux arrivants

Le défi qui se pose aux personnes nouvellement arrivées au Québec est d’abord celui de la langue, surtout pour celles qui ne sont pas langue maternelle française.

Leur insertion socioprofessionnelle en dépend. Ayant saisi cet enjeu, BAnQ a axé ses activités sur l’amélioration de l’expression française des immigrants.

Cela passe par des conversations et autres ateliers d’échanges autour de la langue.

 En 7 ans, 140 groupes rassemblant au total 2230 personnes ont participé à 1400 ateliers sous la bannière de BAnQ.

Dans cette même lancée, BAnQ entend mobiliser les jeunes et les moins jeunes autour d’enjeux reliés à la langue, à la paix et à la créativité artistique, au cours des prochains jours, pour célébrer la Journée de la Francophonie le 20 mars.

La date du 20 mars a été retenue en commémoration de la signature, le 20 mars 1970, du traité créant la première institution intergouvernementale de la Francophonie, devenue en 1998 l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF).

Voici quelques-uns des thèmes au centre de la célébration à BAnQ :

  • langue française et démocratie,
  • les jeunes disent la paix,
  • la langue et l’identité.
Au menu des activités à BAnQ, il y aura entre autres :

  • du théâtre,
  • de la danse,
  • de la littérature,
  • des contes,
  • du cinéma,
  • un concours d’écriture.

En mars, Bibliothèque et Archives nationales du Québec célèbre le Mois de la Francophonie. Plusieurs activités seront présentées à la Grande Bibliothèque et à BAnQ Vieux-Montréal. Photo : Bernard Fougères. (Groupe CNW/Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

Il y aura des prix pour les finalistes du concours de français, Conjuguons lire et écrire, et leurs textes seront lus. Ce concours s’adresse aux personnes des différentes communautés culturelles de Montréal pour lesquelles le français est une seconde langue.

Trois prix d’interprétation seront également décernés pour le défi de lecture expressive où l’on fait entendre des extraits d’œuvres d’auteurs québécois avec un accent venu d’ailleurs.

L’auteur belge Jean Marc Turine, lauréat du Prix des cinq continents de la Francophonie 2018 pour son roman La Théo des fleuves (2017), s’entretiendra avec le journaliste et écrivain Jean-Benoît Nadeau.

Le public aura également droit à la présentation de la dernière édition de l’ouvrage La langue française dans le monde par Alexandre Wolff, responsable de l’Observatoire de la langue française de l’Organisation internationale de la Francophonie, et par Richard Marcoux, professeur titulaire à l’Université Laval et directeur de l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone

Le français est au 5e rang des langues les plus parlées dans le monde, avec 274 millions de locuteurs, selon un rapport de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). 

33 millions de locuteurs dans les Amériques font vivre et rayonner la langue française autour d’eux.

« Le cœur des missions de BAnQ ramène sans cesse à la langue française. Qu’il s’agisse de conserver le patrimoine québécois ou de mettre le savoir universel à la disposition du public à la Grande Bibliothèque et en ligne, c’est sans cesse que nous contribuons à faire vivre le français », indique Jean-Louis Roy, président-directeur général de BAnQ.

Au-delà de la traditionnelle peur de disparaître, envisager l’avenir de la langue française sous un angle plus dynamique

Les langues sont très vivantes. Et parmi celles qui progressent dans le monde, il y a l’arabe, le mandarin et bien d’autres langues asiatiques, dont on parle peu ou presque pas aujourd’hui. Pourtant, elles seront bientôt portées par une démographie grandissante, pouvant dépasser les deux milliards d’individus dans plusieurs pays d’Asie.

Ainsi, Jean-Louis Roy veut qu’on envisage la cohabitation entre les langues non plus sous le prisme de la domination des unes et de l’effacement des autres, mais plutôt sous l’angle du dynamisme et du caractère vivant des langues qui s’enrichissent des emprunts les unes des autres, en s’appuyant sur différents facteurs comme la démographie, la politique, le contexte socioculturel et économique, etc.

Jean-Louis Roy, président-directeur général de la BAnQ Crédit : BAnQ

Écoutez

« Pourquoi devrait-on considérer que les langues sont une menace les unes pour les autres? Les langues vivent en parallèle, souvent en convergence. Il y a longtemps que l’idée de la lutte des langues a disparu au profit de la célébration et de la protection de la diversité des expressions culturelles et linguistiques, comme voulu par l’UNESCO », a affirmé M. Roy.

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Catégories : Société
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