La première ministre sortante de l’Alberta lors de l’annonce de la date des prochaines élections provinciales. Crédit: (Jocelyn Boissenneault/CBC)

L’Alberta en campagne électorale pour des élections le 16 avril

Après la dissolution du Parlement, l’Alberta se lance dans une campagne en vue des élections provinciales qui auront lieu dans environ un mois.

Un contexte marqué par le ralentissement de l’économie

Les élections albertaines se dérouleront dans un contexte marqué par la chute continuelle des cours du pétrole, qui représente le socle de l’économie provinciale. Cette économie en subit les contrecoups, avec un taux de chômage qui figure toujours parmi les plus élevés du pays.

Rachel Notley, la première ministre sortante et cheffe du Nouveau Parti démocratique (NPD), affrontera principalement, dans le cadre de ces élections pour lesquelles 12 partis sont enregistrés, le chef conservateur Jason Kenney.

C’est en rangs serrés que les conservateurs se lancent dans la course. Le parti est plus unifié que lors des élections de 2015. Son chef compte bâtir son projet sur les réformes nécessaires à la remise sur les rails de l’économie de la province.

Le chef du Parti conservateur Jason Kenney Crédit : Axel Tardieu, Radio-Canada

M. Kenney souhaite réduire les impôts des entreprises d’un tiers et engager une réforme du mode de péréquation, afin que l’Alberta cesse de jouer le rôle de vache à lait pour les autres provinces.

Le chef conservateur met de l’avant la volonté de son parti d’abolir la taxe carbone et de créer de nouveaux emplois dans sa province, où règne un sentiment profond de frustration au sein de la population.

Celle-ci est affectée par les conséquences de la mauvaise santé de son économie. Elle est aussi préoccupée par les questions environnementales qui ne connaissent pas de dénouement favorable, comme prévu après l’élection de Mme Notley en 2015.

Les analystes soutiennent que cela peut représenter une belle occasion pour Jason Kenney. Ce dernier pourrait ainsi remettre en cause l’engagement pro-environnemental qui a permis la victoire des néo-démocrates.

La tâche s’annonce difficile pour le conservateur, parce l’image de son parti est ternie sur plusieurs plans, malgré les sondages qui lui sont favorables.

Ce parti fait l’objet d’une enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) dans le cadre de deux affaires. Il y a d’abord eu des allégations concernant des financements illégaux au sein du Parti conservateur uni. De plus, il y aurait eu collaboration dans le cadre des élections de 2015 entre l’équipe de campagne de Jason Kenney et celle d’un autre candidat, pour nuire à un adversaire engagé dans la course.

D’un autre côté, une candidate vedette du parti basée à Calgary a été poussée à la démission, parce qu’elle aurait partagé sur les réseaux sociaux l’idéologie des suprémacistes blancs.

Les oléoducs et l’environnement s’inviteront dans la campagne électorale en Alberta. Photo : Reuters/Todd Korol

Miser sur des attaques contre les conservateurs

C’est tout sourire que la première ministre sortante a déclenché les élections. Elle compte bien tirer avantage des problèmes du Parti conservateur.

Bien que le NPD continue d’être à la traîne dans les sondages, Mme Notley demeure confiante et n’exclut pas la possibilité d’un second mandat, car en face, elle a une équipe affaiblie.

L’enjeu principal de ces élections demeure économique et l’Alberta est toujours à la recherche de voies et moyens susceptibles de permettre l’évacuation de son pétrole vers les marchés internationaux.

Rachel Notley est enthousiaste et prône la diversification économique, tout en souhaitant aller de l’avant avec certains des projets de pipelines. Elle espère que sa personnalité et sa notoriété à titre de première ministre sortante joueront en sa faveur.

Dans son discours annonçant la date des élections, elle s’est voulue rassembleuse, en s’adressant à plusieurs auditoires : femmes, jeunes et même membres du Parti conservateur uni. Elle souhaite une Alberta plus unie et sa stratégie consistera à attaquer le chef conservateur sur le plan de l’intégrité et de l’éthique.

RCI avec Radio-Canada

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