Des préposés dans un centre de santé. Crédit: Radio-Canada archives

9000 $ par candidat tunisien pour espérer une entrevue et travailler au Québec : simple malentendu, clame le recruteur

Un imbroglio implique en ce moment le Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de la région Chaudière-Appalaches, la firme Cozy Immigration et l’agence-conseil en immigration, Succès Canada.

De l’argent contre entrevue et contrat  à l’étranger ?

Non, relève Mohamed Regaïeg, consultant en immigration à Succès Canada, qui tient à rétablir sa réputation dans le cadre de cette affaire de recrutement d’aides-soignants, à l’étranger, pour répondre au déficit de la main d’œuvre qui frappe durement le CISSS de Chaudière-Appalaches, comme bien d’autres structures au Québec.

Mohamed Regaïeg, consultant en immigration à Succès Canada. Crédit: Succès Canada

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Le CISSS avait confié à l’organisme Cozy Immigration la tâche de recruter une quarantaine de préposés aux bénéficiaires en Tunisie. Cozy avait à son tour fait appel au sous-traitant, Succès Canada, qui est en activité dans la région de Montréal depuis environ cinq ans.

La démarche de recrutement de cette compagnie est remise en question, à la suite de la dénonciation d’un candidat, Mohamed Ali Bouazizi, qui aurait fait parvenir au Soleil un courriel décrivant un stratagème conjoint de Cozy Immigration et de Succès Canada visant à monnayer la sélection des candidats à l’embauche.

Le Tunisien y affirme, selon le Soleil, que « Seuls les candidats qui payaient 9000 $ canadiens à Succès Canada étaient convoqués en entrevue avec les représentants du CISSS ».

Cette somme trop importante aurait laissé plusieurs candidats en dehors du processus, car ils étaient tout simplement incapables de payer. Dans son courriel, M. Bouazizi réclamerait la mise en place d’un processus plus transparent et plus accessible.

C’est faux, clame Mohamed Regaïeg qui soutient que cet argent était collecté, après le processus de sélection, pour aider les futurs travailleurs dans leurs démarches, en vue de l’obtention de la résidence permanente au Canada.

Une préposée aidant une bénéficiaire dans un CHSLD. Photo : Radio-Canada

Le CISSS, dans doute, met en demeure Cozy immigration

Informé de la situation, le CISSS de Chaudière-Appalaches, par l’entremise de la responsable du projet, Julie Gauthier, a entrepris un certain nombre de démarches :

  • Vérification des procédures de sélection
  • Vérification de tous les arguments avancés pour justifier la collecte de 9000 $ par candidat

Si le CISSS a dit sa satisfaction quant aux compétences des 36 aides-soignants retenus dans le cadre de ce processus, l’établissement a émis des doutes sur les motifs invoqués pour la collecte des fonds.

Selon le Soleil, le recruteur aurait initialement élargi l’utilisation des fonds, en plus de l’accompagnement des travailleurs dans leurs démarches en vue de l’obtention de la résidence permanente, à l’achat d’un billet d’avion, au paiement des frais des examens médicaux, à l’assistance une fois au Québec, etc.

De nouvelles informations mises à la disposition du CISSS seraient venues jeter du discrédit sur la qualité du travail du recruteur Succès Canada, ce qui a justifié la décision de l’établissement de mandater une firme d’Avocats pour enquêter sur les pratiques de cette firme. C’est dans cette foulée que le CISSS a décidé d’envoyer une mise en demeure à Cozy International, avec pour objectif :

  • se mettre à l’abri d’éventuelles poursuites de la part des candidats à l’emploi qui s’estimeraient victimes et lésés.
  • exiger que toutes les victimes soient remboursées

Le CISSS a également porté plainte contre Succès Canada, auprès du Conseil de réglementation des consultants en immigration canadienne (CRCIC).

Cozy international a depuis rompu tout lien avec son sous-traitant, Succès Canada, à qui il a remis une mise en demeure, en dénonciation de ses pratiques questionnables sur le plan éthique, au regard des abus auxquels auraient été exposés certains candidats.

C’est pour donner sa version des faits, et dire sa vérité dans cette affaire, que le consultant de Succès Canada a souhaité s’exprimer.

Ce dossier reste à suivre, étant donné que le travail de la firme d’avocats permettra d’y voir plus clair, alors que le représentant de Succès Canada se dit victime d’une incompréhension malheureuse qui vient ternir l’image de sa compagnie.

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