L'ex-président indépendantiste de la Catalogne, Carles Puigdemont, lors d'une adresse aux médias à Bruxelles. Photo archives Reuters / Eric Vidal

Attendu au Québec pour « sa parole libératrice », Carles Puigdemont est-il une personne indésirable au Canada?

Carles Puigdemont a été invité par la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) pour une tournée censée commencer le 2 avril. Ottawa en a décidé autrement et lui a révoqué son autorisation de voyage électronique.

La SSJB a tenu à dénoncer cette interdiction, considérant qu’elle n’est autre que la résultante d’une intervention politique du gouvernement fédéral visant à empêcher l’indépendantiste catalan de venir « faire raisonner au Québec sa parole libératrice », a affirmé son président, Maxime Laporte.

Lors de son séjour au Québec, il était prévu que M. Puigdemont, qui est reconnu internationalement pour son leadership dans le dossier du séparatisme catalan, rende une visite aux parlementaires à l’Assemblée nationale.

Il faut souligner qu’après la déclaration de l’indépendance de la Catalogne, il y a deux ans, il s’était enfui en Belgique pour échapper à la poursuite judiciaire intentée contre lui par le gouvernement espagnol. Le gouvernement avait lancé un mandat d’arrêt international contre l’ex-président catalan pour son acte jugé illégal.

Depuis que ce mandat d’arrêt a été levé l’année dernière, M. Puigdemont est désormais libre de ses mouvements, mais il ne peut voyager au Canada, à cause du retrait, par le ministère fédéral de l’Immigration, de son autorisation de voyage électronique.

Susciter la levée de l’interdiction

Après avoir reçu par courriel la nouvelle de son interdiction de séjourner au Canada, Carles Puigdemont a fait appel à un avocat pour défendre sa cause. Celui-ci va déposer, lundi, une requête en Cour fédérale pour tenter d’obtenir les motivations de l’annulation de son autorisation de voyage.

Cette interdiction de voyage au Canada intervient alors que les séparatistes catalans semblent reprendre du poil de la bête en Espagne. Cinq d’entre eux, actuellement en détention à Madrid pour leur rôle présumé dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, ont été élus députés lors des élections législatives de dimanche.

Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste, Maxime Laporte Photo : Radio-Canada

Du côté de la SSJB, son président Maxime Laporte n’entend pas baisser les bras. Selon Radio-Canada, il aurait affirmé, dans un échange de courriel, qu’il ne ménagera aucun effort » pour amener Ottawa à revenir sur sa décision.

« Il est absolument honteux que le Canada se fasse encore une fois le complice de l’autoritarisme espagnol, pourtant dénoncé à l’unanimité par l’Assemblée nationale du Québec. Il est tout aussi intolérable que nous-mêmes, Québécois, continuions à poser en complices provinciaux de ce Canada qui, non seulement nie notre propre existence nationale et notre droit fondamental à l’autodétermination, mais ne se gêne pas pour appliquer en notre nom, sa médecine délétère à d’autres peuples qui aspirent à la liberté en ce monde », a déclaré M. Laporte dans un communiqué de presse.

Fondée en 1834, la SSJB a toujours milité pour la défense de la langue française et des droits du peuple canadien-français au cœur du Québec. Elle s’implique sans cesse dans des enjeux importants pour la province, dont son histoire culturelle, sociale et économique, et elle contribue activement à la définition de son identité nationale. Depuis 1968, elle a pour mandat de promouvoir l’indépendance du Québec. C’est un objectif qu’elle a en commun avec les séparatistes catalans.

RCI avec Radio-Canada et des informations de la SSJB

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