Les électrochocs sont des techniques de traitement de problèmes mentaux qui produisent les effets de décharges électriques dans le cerveau. Crédit Istock.

Électrochocs : des pratiques controversées en santé mentale vivement dénoncées

L’usage des électrochocs en santé mentale est-il toujours de mise malgré la controverse? Oui, répond le porte-parole du Comité pare-chocs, dont les membres se sont mobilisés en fin de semaine pour dénoncer ces pratiques qui cibleraient davantage les plus vulnérables de la société.

Ghislain Goulet Crédit : Goulet

Ghislain Goulet, porte-parole du Comité pare-chocs, a mobilisé des militantes et des militants, en fin de semaine, pour exiger la fin, partout dans la province, de ces techniques connues aussi sous la dénomination électroconvulsivothérapies.

Il souligne qu’il s’agit de techniques particulièrement traumatisantes, auxquelles les psychiatres font appel pour traiter des cas de dépression et autres troubles mentaux chez les patients qui ne répondent plus aux traitements à base de médicaments.

Ces techniques produisent des chocs convulsifs au passage du courant électrique dans le cerveau. Ils entraînent dans certains cas des nausées, des maux de tête et des pertes temporaires ou définitives de la mémoire chez les patients.

Ces patients sont recrutés généralement dans la clientèle féminine âgée et vulnérable, soutient M. Goulet, qui lance un véritable cri du cœur en vue de l’abolition de ces pratiques qui datent d’un autre siècle, dont les dangers ont été maintes fois soulignés depuis leur introduction en 1938.

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Des manifestants du Comité pare-chocs le 11 mai 2019. Crédit : G.Goulet

Des pratiques inefficaces et lucratives pour les psychiatres?

Pare-chocs n’est pas le seul organisme au Canada à décrier le recours à cette approche thérapeutique.

Dans les années 1960, il y avait déjà eu de vives controverses autour de ces pratiques, et la mobilisation sociale en occident avait entraîné la réduction de la fréquence de leur utilisation.

En 2010-2011, la Commission des citoyens pour les droits de l’homme au Canada avait également remis en cause l’efficacité de ces techniques, étant donné la possibilité d’une perte définitive de la mémoire.

Toujours durant ces années, l’Association des psychiatres du Canada avait justifié l’usage sur une base fréquente des électrochocs par la volonté de prévenir les rechutes chez les patients.

À noter que chaque séance d’électrochocs coûtait à ce moment-là entre 80 et 95 $, ce qui signifie en clair que la pratique est lucrative. Il n’en demeure pas moins qu’elle reste controversée et qu’elle oppose ses adeptes qui soulignent son caractère sécuritaire et ses détracteurs qui montrent du doigt les risques physiques, cérébraux et cognitifs.

Avec le Comité pare-chocs, Radio-Canada et un rapport de l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (AETMIS).

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