Un couple atteint par le virus de la grippe. Crédit : Istock

De belles perspectives s’ouvrent dans le traitement de la grippe grâce à un modérateur lipidique appelé LTB4

C’est un groupe de scientifiques de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) qui a découvert ce modérateur lipidique qui joue un rôle important dans la stimulation de la défense de notre système immunitaire, en situation d’attaque par le virus de l’influenza.

Le chercheur Erwan Pernet Crédit : CUSM

Erwan Pernet est un boursier postdoctoral à l’IR-CUSM. Il fait partie de l’équipe du Pr Maziar Divangahi, qui a mené l’étude qui vient d’être publiée dans la revue Nature Microbiology.

Il fait état d’une avancée majeure avec l’utilisation possible des médiateurs lipidiques d’une personne pour éliminer ou limiter les lésions des tissus attribuables au virus de l’influenza.

Il explique les mécanismes de cette forme d’immunothérapie sur le système immunitaire des patients, et laisse entrevoir de belles perspectives dans le traitement de la grippe.

Le virus de l’influenza touche un milliard de personnes chaque année et tue de 290 000 à 650 000 victimes, à cause des problèmes respiratoires qui en découlent. (Source OMS et communiqué de presse)

« Le virus de la grippe ne constitue pas la seule menace : la réponse immunitaire de l’hôte est principalement responsable de la mise en péril de la survie de ce dernier. Il s’avère par conséquent essentiel de comprendre les mécanismes de régulation qui maintiennent l’équilibre délicat entre l’immunité protectrice et l’immunité préjudiciable », a-t-il affirmé, en sa qualité de premier auteur de l’étude, dans le communiqué de presse.

Écoutez

La saison de la grippe au Canada atteint normalement son sommet au cours des mois de janvier et février. Photo : Radio-Canada/CBC

Selon les explications du chercheur, deux possibilités s’offrent à une personne atteinte par le virus de l’influenza :

  • elle peut l’éliminer totalement;
  • elle peut développer des lésions dans ses poumons.

Dans le dernier cas, ce sont ses propres cellules immunitaires qui sont responsables des lésions qui accroissent le taux de mortalité. Ces cellules immunitaires font partie d’un sous-type dénommé macrophages dérivés de monocytes inflammatoires. C’est son accumulation qui cause en fait les lésions.

Les chercheurs se sont intéressés au médiateur lipidique LTB4, et ils ont procédé à des expériences sur des souris dépourvues de récepteur du LTB4. Ils ont pu noter des améliorations importantes, en ce qui a trait à l’élimination du virus et à la réduction des lésions, ce que le chercheur a qualifié de « réseau de mécanismes régulateurs maintenant l’équilibre délicat entre l’immunité protectrice et l’immunité préjudiciable ».

Les mêmes observations ont été faites chez l’humain, ce qui permet de dire que l’avenir s’annonce prometteur, en ce qui a trait à la lutte contre la grippe. Il reste à voir si ces résultats sont extrapolables à d’autres maladies inflammatoires ou auto-immunes.

Sur le même sujet :

Le 6 mai 2009, l'Organisation mondiale de la santé annonçait le décodage génétique du virus de la grippe H1N1. Avec le Laboratoire national de microbiologie, la communauté scientifique de Winnipeg a été à l'avant-plan de cette crise de santé publique.
Catégories : Santé
Mots-clés : , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.