Une foule de personnes. Crédit Istock

La population québécoise est-elle en déclin avec un nombre plus important de décès et un indice de fécondité en baisse?

La question se pose avec les données que vient de publier l’Institut de la statistique du Québec sur les naissances, les décès et les mariages dans la province.

Les indices observés ces derniers temps, en ce qui a trait à la pénurie généralisée de la main-d’œuvre au Québec, pourraient être symptomatiques d’une situation de tarissement progressif de ressources humaines dans la province.

C’est du moins ce que nous suggèrent les données issues du Registre des événements démographiques tenu par l’Institut, peut-on lire dans le communiqué de presse, où il est également précisé qu’il s’agit de données provisoires.

Il en ressort clairement que si on observe une certaine stabilité pour ce qui est des naissances et des mariages, il n’en est pas de même en ce qui concerne les décès.

Il y a eu 68 600 morts au Québec l’année dernière, c’est 3,5 % de plus qu’en 2017. Il convient de préciser malgré tout que la situation est loin d’être alarmante.

Le contexte actuel de vieillissement de la population expliquerait cette tendance à la hausse du nombre de décès.

Il s’agit généralement de personnes ayant dépassé le cap des 80 ans, soit un niveau quasi semblable au niveau de l’espérance de vie qui est de 80,7 ans chez les hommes et de 84,2 ans chez les femmes. Ces niveaux sont restés stables au cours des trois dernières années.

Ce qui peut paraître quelque peu préoccupant, c’est la baisse constatée de l’indice de fécondité. Si la courbe actuelle des décès se maintenait chez les personnes âgées, alors que la population ne se renouvelle pas rapidement, à travers l’augmentation des naissances, ou l’ouverture à de nouveaux arrivants, le déclin tant redouté risquerait-il de s’abattre véritablement sur le Québec?

Cette crainte n’a pas lieu d’être, car le déclin en question n’existerait pas, du moins pour le moment, soutient Chantal Girard, démographe à l’Institut de la statistique du Québec.

Étant donné que parallèlement, au cours de la même période, soit durant l’année 2018, les naissances ont été supérieures aux décès, la population se trouve en situation de croissance. Une croissance également soutenue par les mouvements migratoires, avec plus de gens qui entrent que de gens qui sortent du Québec, a-t-elle expliqué.

Faut-il pour autant se rassurer de cette croissance et se réjouir des incidences sur la situation de pénurie de la main-d’œuvre que connaît la province? Si tel n’est pas l’objet de la publication de l’Institut, Mme Girard reconnaît tout de même qu’une nuance s’impose, car il faut aussi tenir compte de l’importante population de baby-boomers qui s’apprête à quitter le marché de l’emploi.

Écoutez

Deux aînés marchant dans un parc. Crédit : iStock

Selon les données :

  • Il y a eu 83 800 naissances au Québec en 2018, contre 83 855 en 2017 et 88 933 en 2012.
  • L’indice de fécondité est passé de 1,60 enfant par femme en 2017 à 1,59 en 2018, alors qu’il était à 1,73 en 2008 et 2009.
  • La fécondité est en déclin chez les femmes de moins de 30 ans.
  • La naissance du premier enfant survient de plus en plus tard, soit vers l’âge de 29 ans, contrairement à 1975 où elle arrivait autour de 24-25 ans.
  • L’âge moyen de la maternité se situe de nos jours autour de 30,7 ans.
  • Le nombre de mariages célébrés est resté stable, soit 22 800 en 2018, contre 22 883 en 2017, dont plus de 700 mariages entre des personnes du même sexe.

Naissances, décès et mariages, Québec, 1940-2018 (Groupe CNW/Institut de la statistique du Québec)

Source : communiqué de presse.

Catégories : Société
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