Kristel Ngarlem, sport et joie de vivre métissés

Kristel Ngarlem dans le gymnase au Centre Claude-Robillard de Montréal. © Radio-Canada / Paloma Martinez
Kristel Ngarlem dans le gymnase au Centre Claude-Robillard de Montréal. © Radio-Canada / Paloma Martinez

Entrevue et texte : Paloma Martínez

C’est avec un grand sourire aux lèvres et une évidente fierté que Kristel Ngarlem ouvre la porte du gymnase d’haltérophilie du Centre Claude-Robillard de Montréal où elle s’entraîne depuis l’âge de 10 ans. C’est là que la jeune athlète nous donne rendez-vous pour l’entrevue. 

Ce local est l’endroit où Kristel dit avoir grandi en tant que personne et athlète. C’est aux portes de ce même local que la mère de Kristel a frappé lorsqu’elle lui a demandé de faire ce sport. 

Kristel Ngarlem à 10 ans, lors d'une de ses premières compétitions
Kristel Ngarlem à 10 ans, lors d’une de ses premières compétitions

Malgré son emplacement au deuxième sous-sol du centre sportif et son manque de lumière, ce gymnase a contribué au rayonnement de Kristel, une jeune femme dont la personnalité brillante se retrouve jusque dans la pratique de son sport. Elle se définit elle-même ainsi  :

L’Équipe Métisse

Team Métisse du Club d'haltérophilie de Montréal
Team Métisse du Club d’haltérophilie de Montréal

Récemment, pendant le temps des fêtes, l’Équipe Métisse (Team Métis) du club d’haltérophilie de Montréal est née. Kristel explique que ce qui a commencé comme une blague est peu à peu devenu un constat : sa fierté en tant que femme métisse était bel et bien là et elle a senti pour la première fois qu’elle pouvait aussi être une inspiration pour d’autres. Écoutez Kristel nous le raconter :

Les conférences que Kristel donne se font dans le cadre du programme Jouez gagnant de l’Institut national du sport et, tout comme Kristel, plusieurs autres athlètes en font partie.

Ses parents 

kristel maman

Gabriel Ngarlem, père de Kristel, est tchadien; et sa mère, Lise Lavallée, est québécoise. Ses origines métissées ont toujours été un atout pour cette athlète qui ne les a jamais vues comme un handicap. De son propre aveu, ses origines africaines la rendent unique, autant comme  personne que comme athlète. Il n’y a que très peu d’athlètes noirs qui pratiquent son sport et encore moins nombreux sont ceux qui arrivent aux compétitions de haut niveau. Voici ce que nous en dit  Kristel :

Par ailleurs,après les Jeux Olympiques, l’un de ses plus grands rêves serait d’aller en apprendre davantage sur elle-même en visitant le pays où son père est né.

Des projets plein la tête

Au delà du sport, Kristel Ngarlem a d’autres projets et intérêts qui la motivent. Elle étudie en victimologie à l’Université de Montréal. Elle dit qu’on lui demande souvent en quoi consiste cette discipline et elle est fière de dire que c’est exactement le contraire de la criminologie. Dans son programme d’études, on se concentre sur les victimes et non pas sur les criminels. On essaie entre autre de comprendre comment des gens peuvent tomber dans les griffes des criminels. Elle a décidé de faire ces études en vue de préparer son avenir. Kristel veut être policière un jour et elle croit que cette formation lui permettra d’avoir une meilleure compréhension du phénomène de la délinquance, mais surtout de se démarquer dans cette autre carrière aussi.

 

Infos pêle-mêle sur Kristel Ngarlem

Le plat (ou aliment) qu’elle aimerait manger plus souvent :

« De la crème glacée et des bâtonnets de fromage. La friture et le fromage c’est non pour moi! »

La musique qu’elle écoute à l’entraînement ou avant une compétition :

« J’aime beaucoup le rap, mais le rap français parce que je peux mieux comprendre les paroles. Mais vu que j’aime énormément danser, j’écoute souvent de la musique populaire. Chez moi, j’écoute beaucoup de musique latine et de la musique instrumentale. Ma musique africaine préférée est celle de Magic System. »

Son porte-bonheur :

« J’ai un bracelet à ma cheville que je n’ai pas enlevé depuis mon premier voyage en Colombie il y a cinq ans. Dernièrement  j’ai su que ma qualification olympique aura lieu en Colombie, donc je ne veux pas l’enlever d’ici là. Par contre, je dois toujours l’enlever quand je me fais peser avant les compétitions et à chaque fois ça me fait un peu de peine. Ce sera mon porte-bonheur jusqu’à ma qualification olympique en juin. »

Ce qu’elle souhaite pour Rio 2016 :

« Premièrement, je me souhaite de faire partie de l’équipe. Il y a très peu de places en haltérophilie féminine. Il ne reste qu’une place dans ma catégorie et j’aurai la chance d’essayer de me qualifier pour Rio pendant les Championnats panaméricains en juin 2016 en Colombie. Et si je réussis à me qualifier, on peut me souhaiter de faire ma plus belle compétition. »

Des personnes inspirantes :

« Michaëlle Jean, parce que je lui ressemble un peu et je me vois beaucoup en elle. Elle est une femme de couleur qui a réussi de belles choses. Aussi Bruny Surin :

Photos de Kristel
Pour en savoir plus sur d’autres athlètes noirs canadiens qui se préparent en vue de Rio 2016.

2 réponses à “Kristel Ngarlem, sport et joie de vivre métissés”

  1. Lucia Cloutier Paquette dit :

    Je ne pouvais lire cet article sans te laisser un petit mot. Je vois dans ton visage tout le courage et la détermination qui modèlent les champions. Le même regard déterminé qu’avait Bruni, mon ancien petit voisin de la rue St-Dominique. Puisses-tu vivre tes rêves et sois assurée que tu auras une fan qui Applaudira tes efforts….

  2. Agathe Lauzon Poirier dit :

    Super bel exemple de détermination et de tenacité. Félicitations pour tes exploits, ne lâche pas. Nous avons besoin de personne comme toi qui sont dos idoles pour notre jeunesse, il faut toujours voir plus haut plus loin. Bravo

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