La force tranquille de Kimberly Hyacinthe

Photo: Raina Wilson
Photo: Raina Wilson

Entrevue et texte : Paloma Martínez

 

« Est-ce que ça fait une différence d’être Noir? Je ne sais pas! (rires)  C’est sûr qu’il y a une prédominance en sprint… en fait, en sprint, en longue distance, en saut!  il y a une prédominance des Noirs. Je ne sais pas! Je ne pourrais pas dire oui ou non, mais peut-être à cause de l’esclavage cela fait des personnes plus fortes, plus endurantes… En fait, je ne pourrais pas répondre, j’ai aucune réponse pour ça ! »

 

Cette réponse à la fois rieuse et dubitative de la coureuse québécoise Kimberly Hyacinthe n’est pas étonnante. Il serait difficile en effet de trancher la question sans en faire un débat long et controversé. Cependant, ce que le fait d’être Noire apporte à cette jeune athlète dans son sport va bien au delà de ce que l’on voit à l’œil nu :

« Mes ancêtres c’est dans mon sang. Le peuple haïtien est le premier à avoir clamé son indépendance pour ne plus être un peuple d’esclaves. Ça prend des personnes fortes pour faire ça. Donc, je me dis qu’en moi j’ai des ancêtres forts, des résilients, des persévérants, des battants. Je crois que ça se reflète dans ma vie quotidienne et dans l’athlétisme. »

 

L’Haïti en moi

Kimberly est née à Montréal, Québec où elle a grandi. Sa mère, qui est, pour sa part, née en Haïti, façonne à plusieurs niveaux la relation que Hyacinthe garde avec ce pays.

 

« J’ai pas été élevée en Haïti, donc je suis canadienne, québécoise, mais avec une origine haïtienne avec une culture haïtienne. J’ai été élevée par des parents haïtiens donc c’est sûr que la culture est  en moi. La nourriture c’est sûr, j’adore la nourriture haïtienne, c’est la meilleure au monde dans ma tête. C’est sûr que c’est un peu plus gras et à cause de l’athlétisme j’en mange moins souvent! Donc la nourriture, la culture, je comprends très bien le créole. Simplement c’est ça, je ne me crois pas plus haïtienne, mais c’est en moi. »

 

Mise à part sa mère, parmi les personnes qui ont contribué à ce que Kimberly devienne celle qu’elle est aujourd’hui, il y a d’autres femmes de sa famille qui sont très importantes à ses yeux. 

« Ma grand-mère, mon arrière grand-mère, ma mère, la cousine de ma mère, ma tante, on est toutes des personnes persévérantes. Ma mère m’a eue très jeune et m’a élevée pour devenir qui je suis. Je me dis que c’est impossible qu’on puisse vivre pire que d’avoir un enfant à 17 ans. Ma grand-mère aussi a eu ma mère à 20 ans. Ce sont des personnes qui n’ont pas nécessairement commencé leur vie adulte de manière conventionnelle mais qui ont bien réussi. »  

 

Sa carrière

Kimberly Hyacinthe, qui a une personnalité tout à fait énergique et assurée, se prépare pour aller aux Jeux olympiques depuis bien longtemps. Ayant participé à ses premiers Championnats du monde en 2011, Kimberly a aussi fait partie de l’équipe canadienne du relais 4×100 m aux Championnats du monde de 2013 où elle a établi un nouveau record canadien. Également en 2013, lors des Championnats de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) elle a qualifié le Canada pour Rio 2016.

Malgré ces succès et malgré que le sport soit arrivé dans sa vie de façon naturelle, elle dit que son chemin vers les Jeux Olympiques n’a pas été facile.

Infos pêle-mêle sur Kimberly Hyacinthe

Le plat (ou aliment) qu’elle aimerait manger plus souvent :

« Il y en a tellement qui me viennent en tête… mais, la poutine! Pas le choix, c’est la poutine! »

La musique qu’elle écoute à l’entraînement ou avant une compétition :

« Souvent en compétition j’écoute du hip-hop. J’aime le ‘beat’,  je n’écoute pas vraiment les paroles, c’est le rythme du rap que j’aime. » 

Son porte-bonheur :

«  Ce n’est pas vraiment un porte-bonheur mais quand je cours je porte toujours une chaîne que ma mère m’a donnée. Ma mère me donne toujours de chaînes et à chaque fois que j’en perds une elle m’en donne une autre et je la porte toujours. »  

Ce qu’elle souhaite pour Rio 2016 :

« De me rendre jusque là et de faire du mieux que je peux »   

Pour en savoir plus sur d’autres athlètes noirs canadiens qui se préparent en vue de Rio 2016.

 

2 réponses à “La force tranquille de Kimberly Hyacinthe”

  1. […] Hyacinthe Photo: Raina Wilson Consultez le reportage[/caption]JENNIFER ABEL : UNE FIERTÉ DE […]

  2. Turenne dit :

    Kimberley Hyacinthe, selon moi, danse sa vie en toute franchise avec une simplicité et une authenticité que j’adore

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Luc Simard
– Directeur, Diversité et Relations Citoyennes de Radio-Canada

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