Kim Thúy : Il mio Vietnam (« Vi » en français), et un prix en Italie

Son premier roman Ru est arrivé sur les tablettes des libraires en 2009 et, presque immédiatement, cette histoire de résilience et de ténacité devant l’adversité écrit avec une économie de mots et une immense tendresse a conquis le lectorat.

Écrit sur un ton féminin, sensible et très original, Ru dénote un grand talent dans l’art de raconter, où le souvenir devient prétexte tantôt au jeu, tantôt au recueillement. L’ouvrage est composé de très courts textes liés un peu comme dans une ritournelle, ce qui permet de faire le pont entre tous les événements que la narratrice a connus et qu’elle relate avec beaucoup  d’esprit, de finesse : sa naissance au Vietnam pendant la guerre, sa fuite avec les boat people, son accueil dans une petite ville du Québec, ses études, ses liens familiaux, sa vie amoureuse, son enfant autiste… Ru présente le récit intimiste d’une survivante, oscillant entre le tragique et le comique, entre le prosaïque et le spirituel, qui contient toute la grandeur de la vie.

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Puis, ça a été Mãn, une histoire d’amour entre une femme et celles qui l’ont, tour à tour, fait naître, allaitée, élevée. Elle a été déposée dans le potager d’un temple bouddhiste sur le bord d’un des bras du Mékong par une adolescente. Une moniale l’a recueillie et nourrie d’eau, de riz et du lait des seins d’une mère voisine, avant de la confier à une autre femme – enseignante de jour, espionne en tout temps.

En 2016, toujours dans la retenue quant aux titres, paraissait Vi.

En quatrième de couverture, on peut lire ceci :

Mon prénom, Bào Vi, illustrait l’intention de mes parents de « protéger la plus petite ».
Si l’on traduit littéralement, je suis « précieuse minuscule microscopique ».
Comme dans la plupart des cas au Vietnam, je n’ai pas su être à l’image de mon nom. Souvent, les filles qui s’appellent « Blanche » ou « Neige » ont le teint très foncé, et les garçons nommés « Puissance » ou « Fort » craignent les grandes épreuves.
Quant à moi, je grandissais sans cesse, dépassant de loin la moyenne et, du même élan, me projetant en dehors des normes
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Vi devient Il mio Vietnam en Italie et remporte un prix

Vi qui devient Il mio Vietnam en italien © Narrativa nottetempo

Kim Thúy ajoute une autre distinction à la liste des prix qui s’allonge, de Monaco au Canada et de la France au Danemark, avec un prix pour Il mio Vietnam remis à l’Université de Pescara, le prix Nord Sud, remis annuellement par la Fondation Pescarabruzzo à deux auteurs pour l’excellence de leur travail.

Kim Thúy © JF Brière

Et, il ne faut pas oublier de parler du livre Le secret des Vietnamiennes, ce qu’elle fait notamment au micro de Raymond Desmarteau. Écoutez l’entrevue:


Un peu plus:

Douze heures en Italie avec Kim Thúy (Urbania)

Mãn de Kim Thúy sera adapté au cinéma (Radio-Canada)

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