Vancouver : des excuses officielles de la Ville au sujet des torts commis envers la population chinoise

Le maire de Vancouver, Gregor Robertson présentera des excuses officielles aux descendants d’immigrants chinois qui ont été victimes de discrimination des autorités municipales au début du XXe siècle.

Vancouver, Colombie-Britannique (Encyclopédie canadienne)

Ces excuses officielles reconnaîtront le mal qui a été fait à ces immigrants à cause de la législation, de règlements et de politiques adoptés par le conseil municipal à cette époque.

Gregor Robertson, maire de Vancouver (Photo : Radio-Canada)

« This is an important day for council to come together in recognition of the historic discrimination that took place against Chinese residents. In order to move forward, we must first acknowledge the harm that was committed and how this unfortunate chapter in Vancouver’s history continues to impact the lives of Chinese-Canadians. »

(Trad. : C’est aujourd’hui une importante journée pour le conseil municipal qui reconnaît officiellement la discrimination historique des citoyens chinois. Pour aller de l’avant, nous devons d’abord reconnaître les torts commis et prendre conscience des effets ressentis encore de nos jours par les Sino-Canadiens.)

Gregor Robertson, maire de Vancouver

22 avril

Le maire Robertson prononcera son allocution le 22 avril prochain. Son message s’inscrira dans le cadre de la journée culturelle du Chinatown, le quartier chinois de Vancouver.

Les conseillers Bill Yee et Maggie Ip prononceront aussi ces mots en mandarin et en cantonais, notamment.

Des études préparatoires

En 2016 et 2017, Vancouver avait mis sur pied des groupes formés d’experts chinois et non chinois et de leaders communautaires. Ils avaient pour mission de guider le conseil et le maire dans la conception et la rédaction du texte officiel d’excuses, texte qui a été approuvé par le conseil en novembre dernier.

Interdiction de vote

On a rappelé entre autres que les citoyens vancouvérois d’origine chinoise n’avaient pas le droit de vote lors de l’incorporation de la ville en 1886 et que cette interdiction a perduré jusqu’en 1948, alors que d’anciens combattants des deux conflits majeurs du XXe siècle faisaient pression pour l’obtenir.

La Ville de Vancouver, par la voix de son conseil municipal, approuvait sans réserve la loi de l’immigration chinoise du Canada, la federal Head Tax, tout en excluant tout Chinois d’origine de la fonction publique municipale, de 1890 à 1952.

(Bibliothèque et Archives Canada)

D’autres pratiques discriminatoires ont aussi été mises en place, telles que la ségrégation en milieu scolaire, les zones interdites aux Chinois dans les parcs et les piscines, l’interdiction de résidence, achat ou location, dans certains quartiers, le refus d’admission dans certains hôpitaux, etc.

Il y a même eu des cas qui se sont appliqués aux cimetières, forçant les Chinois d’ici à renvoyer leurs morts en Chine pour leur inhumation.

Des excuses provinciales

En 2015, la première ministre de Colombie-Britannique d’alors, Christy Clark, avait présenté des excuses officielles au nom de la province en dénonçant plus d’une centaine de règlements, de lois et de politiques de gouvernements passés.

Mme Clark avait mis en lumière tout l’apport des immigrants chinois lors de la construction du chemin de fer transcanadien, en soulignant qu’un travailleur chinois perdait la vie pour chaque mille (1,6 km) entre Vancouver et Calgary (970 km, ou plus de 600 milles).

2006, des excuses nationales

En 2006, le gouvernement fédéral présentait ses excuses officielles au sujet de la Head Tax imposée aux immigrants chinois et donnait 20 000 $ aux familles de leurs descendants.

Des milliers de Chinois sont venus au Canada comme travailleurs pour la construction du chemin de fer dès 1880. En 1885, le gouvernement canadien imposait sa Head Tax, 50 $ par personne immigrante chinoise, une taxe qui est passée à 500 $ au début des années 1900.

RCI, CP

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