La fin des soins de santé gratuits pour tous les réfugiés

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Des manifestants en 2014 devant la colline du Parlement du Canada pour dénoncer la réforme des soins de santé aux réfugiés. Photo : PC/Sean Kilpatrick

Le Canada a retiré depuis 2012 sa politique de soins de santé gratuits pour tous les réfugiés.

Avant le 1er juillet 2012, tous les demandeurs d’asile et tous les revendicateurs du statut de réfugié au Canada avaient accès gratuitement à la majorité des soins de santé prodigués aux Canadiens.

Le gouvernement canadien remboursait simplement leurs soins aux provinces, qui, au Canada, ont la responsabilité d’administrer les soins de santé aux Canadiens.

Depuis la réforme du programme, des réfugiés ont perdu plusieurs avantages

La couverture médicale des demandeurs d’asile ne touche plus que les soins urgents. Les traitements non urgents et les soins dentaires et oculaires ne sont plus couverts par le Canada.

Le nouveau programme prévoit pour les demandeurs d’asile provenant de plusieurs pays jugés sûrs et sécuritaires ou « pays désignés », un niveau de couverture de soins de santé inférieur à celui qui est prévu pour ceux qui ne proviennent pas de pays d’origine désignés.

Plusieurs médecins de première ligne affirment que cette réduction des services est excessive dans certains cas et compromet la santé, la sécurité et parfois même la vie de certains enfants de réfugiés.

Le docteur Alexander CAUDARELLA de l’hôpital St-Michaels de Toronto

Il est le porte-parole d’une coalition de médecins dans une cinquantaine de villes canadiennes, et dénonce cette nouvelle politique canadienne de soins aux réfugiés.

Des manifestants contre la réforme des soins de santé aux réfugiés, devant la colline du Parlement, à Ottawa  Photo :  PC/FRED CHARTRAND

Des manifestants contre la réforme des soins de santé aux réfugiés, devant la colline du Parlement, à Ottawa Photo : PC/FRED CHARTRAND

 

Des provinces canadiennes ont décidé de défier le gouvernement canadien

À l’automne 2014, un peu plus de deux ans après l’entrée en vigueur du régime réduit d’assistance médicale gratuite à certains réfugiés, six des dix provinces canadiennes, dont l’Ontario et le Québec, avaient décidé de prendre la relève en assumant elles-mêmes temporairement les coûts des soins de santé des demandeurs d’asile.

Mais les médecins qui soignent ces réfugiés doivent se faire rembourser par l’intermédiaire de la Croix-Bleue. La démarche est compliquée et bureaucratique, ce qui décourage souvent les réfugiés, de l’avis des groupes qui protestent contre ces changements, comme les médecins.

Me Raoul Boulakia

Il est avocat à Toronto et spécialiste de l’Aide aux réfugiés

Traitement « cruel » pour des réfugiés malades au Canada

La Cour fédérale du Canada jugeait à l’été 2014 que la réduction, par le gouvernement de Stephen Harper, de la couverture de soins de santé de plusieurs demandeurs d’asile viole les articles 12 et 15 de la Charte des droits et libertés du Canada et constitue un traitement cruel.

Selon la Cour, on ne doit pas décider d’un niveau de couverture médicale en se basant sur l’origine nationale d’un demandeur d’asile. Cette pratique n’est pas constitutionnelle, selon la Cour fédérale du Canada.

Le tribunal ordonnait au ministère canadien de la Citoyenneté et de l’Immigration de rétablir sa couverture initiale en soins de santé.

Cependant, le gouvernement canadien décidait dans les heures suivantes d’interjeter appel de cette décision. Il affirme depuis le départ que cette réduction de services de soins de santé a réduit presque de moitié le nombre de faux réfugiés qui frappent aux portes du Canada.

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