Des rêves de diamants

Matos_diamond_cuttingPour s’adonner à sa passion, Matevos Harutyunyan doit traverser le Canada depuis Yellowknife, la capitale des Territoires du Nord-Ouest, jusqu’à Montréal.

Matevos est un expert de la taille et du polissage des diamants, mais depuis que l’usine Arslanian Cutting Works de Yellowknife a fermé ses portes il y a deux ans, ses brefs séjours à Montréal sont les seules occasions d’exercer son art.

En effet, c’est là que ses amis et anciens collègues, Gevorg Mkhitaryan, Gagik Tamrazyan et Vardan Sukiasyan ont fondé Melisende Diamonds ltée, un petit atelier de polissage de diamants qui a ouvert ses portes en 2010, dans le centre-ville de Montréal, avec l’ambition de se hisser parmi les chefs de file de l’industrie naissante du traitement des diamants au Canada.

« Cela me manque, confie Matevos en pressant contre une meule à polir un diamant serré dans un étau spécial. J’ai fait cela durant 15 ans, c’est devenu une partie de moi. »

Matevos Harutyunyan et ses amis faisaient partie d’un groupe de 60 tailleurs et polisseurs de diamants arméniens engagés pour travailler à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, dans le secteur en plein essor du traitement des diamants.

Sous le régime soviétique, l’Arménie était l’un des pôles du traitement des diamants en URSS. Elle a donc acquis une expertise de classe mondiale dans le domaine de la taille et du polissage de ces pierres précieuses. Or, après l’effondrement de l’Union soviétique, l’Arménie déchirée et ravagée par les séismes est entrée dans une période de troubles économiques.

Les tailleurs de diamants arméniens, très recherchés dans des pays tels que le Botswana et le Canada, se sont joints à l’exode massif de la main-d’œuvre spécialisée; en effet, près d’un tiers de la population du pays a émigré, en quête de meilleures conditions de vie.

À 41 ans, Matevos Harutyunyan est aujourd’hui chauffeur de taxi à Yellowknife. Il regrette l’époque où les tailleurs de diamants arméniens formaient une communauté très soudée. La plupart ont grandi ensemble et travaillé à l’usine de diamants de Nor Hachn, leur ville natale en Arménie.

« Ce ne sont pas des travailleurs individuels, mais une grande famille qui a immigré à Yellowknife, au Canada, se souvient-il. Nous nous entraidions, nous nous protégions mutuellement. Nous échangions des nouvelles de l’Arménie et de nos familles. Ça me manque vraiment. »

Le Canada, une superpuissance de l’extraction des diamants?

Aerial_view_of_Ekati_MineL’extraction des diamants est un secteur relativement nouveau au Canada. De Beers, chef de file mondial du diamant, a commencé la prospection au Canada au début des années 1960. En 1987, Brad Wood, un étudiant de deuxième année en géologie au service de la société, a découvert par hasard de la kimberlite, une roche volcanique qui renferme parfois des diamants, tandis qu’il pêchait dans la rivière Attawapiskat, dans les basses-terres de la baie de James, au nord de l’Ontario. Le site est aujourd’hui occupé par la mine Victor.

Mais c’est seulement en 1991 que l’Arctique canadien a révélé la richesse de son sous-sol, lorsque deux entrepreneurs géologues, Stewart Blusson et Chuck Fipke, ont mis au jour de vastes gisements de diamants dans la région du lac de Gras, dans les Territoires du Nord-Ouest.

Le géant minier anglo-australien BHP Billiton a démarré en 1998 l’extraction de diamants à la mine Ekati, située dans la région du lac de Gras, à quelque 300 km au nord-est de Yellowknife (Fipke et Blusson détiennent chacun une part de 10 pour cent dans la mine). En 2003, Rio Tinto, un autre géant britannico-australien des produits miniers et des métaux, a ouvert la mine Diavik à proximité de la mine Ekati. Puis, en 2008, c’est au tour de De Beers à creuser sa première mine canadienne au lac Snap, à environ 220 km au nord-est de Yellowknife.

L’Ontario est entré dans le cercle des producteurs de diamants canadiens en 2008, année où De Beers a démarré l’exploitation commerciale de la mine de diamants Victor, à quelque 90 km à l’ouest de la collectivité des Premières nations d’Attawapiskat, dans le nord de la province.

En moins de dix ans, le Canada s’est propulsé dans la ligue majeure des extracteurs de diamants et se classe désormais au troisième rang des producteurs dans le monde, selon la valeur des pierres brutes, derrière le Botswana et la Russie.

Les diamants, richesse de Yellowknife

Cependant, la création d’une industrie durable du traitement des diamants a donné beaucoup de fil à retordre au Canada.

NWT_Premier_Bob_McLeodDans son spacieux bureau à l’assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest, à Yellowknife, le premier ministre Bob McLeod souligne que, dès le départ, le gouvernement territorial a insisté pour que les mines de diamants destinent environ 10 pour cent de leur production aux usines de traitement à Yellowknife.

« Nous voulions vraiment établir un secteur secondaire du diamant, qui crée de la valeur ajoutée, car la plupart des bénéfices [de l’extraction minière] du territoire sont remis au gouvernement fédéral, sous forme de redevances », explique-t-il.

La solution semblait simple. Face au scandale des diamants de la guerre, ou diamants du sang, qu’ont dénoncé les médias du monde entier, et même Hollywood (notamment dans le film Blood Diamond, avec Leonardo DiCaprio et Jennifer Connelly), les autorités canadiennes ont saisi l’occasion de promouvoir les diamants « éthiques » canadiens.

Des experts ont estimé que certains consommateurs étaient prêts à payer jusqu’à 10 ou 15 pour cent plus cher pour se procurer des diamants produits au Canada, sans aucune effusion de sang ni exploitation du travail des enfants. Le gouvernement a même eu l’idée de créer une image de marque : un minuscule ours polaire gravé au laser sur les diamants issus de Yellowknife.

Le savoir-faire des Arméniens

Armenian_diamond_cutters_in_YellowknifeEn l’absence de main-d’œuvre expérimentée au pays, le Canada a engagé des tailleurs et des polisseurs de diamants étrangers pour ses toutes nouvelles usines de diamants.

Zakar Hovhannisyan était parmi les premiers tailleurs de diamants arméniens à débarquer à Yellowknife, en octobre 2000.

Diplômé du prestigieux Institut de physique et de technologie de Moscou, l’équivalent soviétique du MIT, Zakar Hovhannisyan a entrepris une carrière d’astrophysicien à l’observatoire de Byurakan, en Arménie, situé en haute altitude.

Mais après l’effondrement de l’Union soviétique en décembre 1991, le financement de la recherche s’est tari, et Zakar est retourné à Nor Hachn, sa ville natale.

Dans les années 1970, la petite ville de Nor Hachn, située à 20 km au nord de la capitale, Yerevan, était devenue le centre de l’industrie du traitement des diamants en Arménie. Au début des années 1990, grâce à l’effet conjugué de l’accès à une main-d’œuvre qualifiée, de la nature même du procédé de traitement des diamants et des fonds investis par des entrepreneurs de la diaspora arménienne, l’industrie du diamant a été l’une des rares à réussir sa transition vers l’économie de marché.

Zakar Hovhannisyan s’est fait engager comme programmateur à l’usine de traitement des diamants de Lori, à Nor Hachn, qui appartenait au diamantaire arménien établi en Belgique, Chahé Arslanian. Zakar a participé à la création d’un logiciel de contrôle des stocks de diamants pour l’usine.

Or, une fois le logiciel au point, Zakar Hovhannisyan s’est vu dans l’obligation de chercher un nouvel emploi.

« Les seuls emplois à pourvoir étaient des postes de tailleurs de diamants, dit-il. J’ai donc convaincu le directeur de m’engager à ce poste. »

Puis, en 2000, profitant de l’essor du secteur de l’extraction des diamants au Canada, Chahé Arslanian a ouvert Arslanian Cutting Works à Yellowknife.

Zakar Hovhannisyan a été recruté pour aider à l’installation de l’usine et de son logiciel de gestion des stocks de diamants.

À leur apogée, soit de 2003 à 2006, les quatre usines établies dans le quartier des diamants à Yellowknife (Sirius, Arslanian Cutting Works, Laurelton et Canada Dene Diamonds) employaient environ 200 personnes.

La dure réalité du marché

Selon Zakar Hovhannisyan, les usines de taille des diamants de Yellowknife ont souffert de la concurrence des usines indiennes et thaïlandaises, exploitées pour une fraction du coût. À ce problème s’ajoutait celui du taux élevé de roulement du personnel dans ces usines.

« C’est un problème qui touche toutes les entreprises de l’hémisphère Nord », affirme Zakar, qui a quitté l’industrie du traitement des diamants pour apprendre la comptabilité et qui est aujourd’hui contrôleur à la société Det’on Cho, l’antenne commerciale de la Première nation des Yellowknives Dénés. « Les gens n’étaient simplement pas prêts à suivre la formation exigeante de polissage de diamants, et beaucoup trouvaient le travail trop pénible. »

Bob Bies, ancien directeur à Arslanian Cutting Works, estime que les propriétaires de l’usine ne disposaient pas des moyens financiers suffisants pour survivre dans l’impitoyable industrie du diamant. En effet, les entreprises de traitement des diamants devaient verser des avances de plusieurs millions de dollars aux sociétés minières pour acheter la pierre brute, alors qu’ils devaient attendre parfois jusqu’à six mois pour encaisser le produit de la vente des diamants polis, explique-t-il.

D’après Bob McLeod, les usines de traitement des diamants se plaignaient que les sociétés minières ne leur envoyaient pas assez de grosses roches, en dépit du quota de 10 pour cent.

DIAMONDS_-_Yellowknife_BROSHA_Apr-10_096Pour Vahe Agopian, propriétaire du diamantaire Lugaro Jewellers, à Vancouver, il est crucial que les sociétés minières garantissent aux tailleurs de diamants canadiens un accès privilégié aux pierres de dimension et de qualité supérieures, afin d’assurer l’avenir de l’industrie du traitement du diamant, non seulement dans les Territoires du Nord-Ouest, mais partout au Canada.

M. Agopian, qui travaille dans le secteur du diamant depuis plus de 25 ans, estime que cela relève de la simple logique mathématique. Les facteurs qui ont le plus de poids dans l’établissement du prix des diamants sont les coûts des diamants bruts et de la main-d’œuvre. Les producteurs canadiens n’ont simplement aucune chance de rivaliser avec les producteurs indiens, qui offrent à leurs travailleurs environ le centième du salaire des tailleurs de diamants canadiens. Grâce aux salaires peu élevés et à l’énorme bassin de main-d’œuvre (l’industrie vaut 23 milliards de dollars, et les usines de polissage et de traitement des diamants à Gujarat et à Maharashtra comptent environ trois millions d’employés), l’Inde domine le marché des petits diamants. Or, la part relative des coûts de la main-d’œuvre chute de façon draconienne pour les pierres de dimension et de qualité supérieures; c’est sur ce terrain que le Canada l’emporte.

Cependant, les mines de diamants des Territoires du Nord-Ouest ont une clientèle européenne établie de longue date qui met la main sur les meilleures pierres brutes, laissant peu de grosses gemmes aux producteurs canadiens.

L’absence d’image de marque aggrave le problème des producteurs canadiens, observe Vahe Agopian. Bien qu’il salue le gouvernement territorial pour avoir créé la marque distinctive de ses diamants, le fameux ours polaire, il déplore son manque d’efforts pour promouvoir la marque.

« Les clients ne sont pas disposés à payer un diamant plus cher au simple motif qu’il provient du Canada », soutient-il.

Il manque un petit je ne sais quoi* aux producteurs de diamants canadiens pour vendre leurs gemmes, à l’instar des producteurs français qui vendent leur eau-de-vie au prix fort pour la simple raison que Cognac n’est pas seulement une région, c’est une marque de renommée mondiale, illustre-t-il.

Face à ces problèmes, l’une après l’autre, les usines de traitement des diamants de Yellowknife ont fermé leurs portes et mis au chômage des dizaines de tailleurs de diamants hautement qualifiés.

L’unique survivante

Aujourd’hui, il ne subsiste plus à Yellowknife qu’une seule usine de taille et de polissage des diamants. Celle-ci est exploitée par Crossworks Manufacturing, une société de Vancouver, en Colombie-Britannique, et elle emploie à peine une douzaine de tailleurs de diamants d’origine vietnamienne.

Crossworks possède une autre usine beaucoup plus grande à Sudbury, où elle traite des diamants bruts en provenance de la mine Victor.

Grâce à une entente conclue entre le gouvernement de l’Ontario, De Beers Canada et sa division de marketing et de distribution, Diamond Trading Company, Crossworks reçoit jusqu’à 10 pour cent de la production de diamants bruts de la mine Victor.

Des diamants à Montréal?

Gevorg_polishing_diamondHarry Ohanessian, président de Melisende Diamonds, espère que le gouvernement du Québec reproduira ce modèle lorsque la mine Renard, dans le centre-nord du Québec, entrera en exploitation en 2015.

« À l’instar des Territoires du Nord-Ouest et de l’Ontario, nous souhaitons que les diamants bruts de nos mines soient taillés ici, au Québec », déclare M. Ohanessian.

La mine Renard est la propriété de Stornoway Diamond, une société de Vancouver, et de la province, qui en détient 37 pour cent des parts. Elle est un élément clé du Plan Nord, un projet d’exploitation minière dans le nord du Québec proposé par le premier ministre Jean Charest. Le gouvernement entend aussi dépenser 330 millions de dollars pour le prolongement de la route 167, qui assurerait toute l’année un accès aux mines à partir des collectivités de Chibougamau et de Mistissini.

Selon Nicolas Bégin, porte-parole du ministère des Ressources naturelles du Québec, la stratégie minière de la province prévoit également que 10 pour cent des diamants bruts extraits de la mine Renard soient traités au Québec.

Or, lorsqu’on l’interroge à ce sujet, Matt Manson, président et chef de la direction de Stornoway Diamond, refuse de donner des chiffres.

« Nous nous concentrons sur le financement et l’exploitation de la mine, c’est notre priorité », écrit-il dans un courriel lapidaire.

Harry Ohanessian, 40 ans, croit qu’il y a encore une forte demande pour les diamants canadiens. Il entend engager les meilleurs tailleurs de diamants du Canada, non seulement pour les faire travailler à son usine de Montréal, mais aussi pour qu’ils forment la relève.

« À l’heure où je vous parle, nous avons six tailleurs et un bruteur (le brutage consiste à affûter la pierre brute pour lui donner sa forme) », indique-t-il. Mais après l’ouverture de la mine Renard, et si le ministère des Ressources naturelles insiste pour réserver 10 pour cent ou toute autre part des diamants aux producteurs québécois, il nous faudra au moins 18 à 24 tailleurs. »

Ces emplois sont bien rémunérés, précise-t-il. Un tailleur expérimenté gagne de 50 000 à 60 000 $ par an.

Il souhaite aussi voir le Québec établir son propre processus de certification des diamants produits dans la province et créer un logo distinctif, comme celui de l’ours polaire gravé sur les gemmes des Territoires du Nord-Ouest.

« Nous avons même inventé une nouvelle coupe de diamant rond, qui sera encore plus brillante que la coupe HCA (Holloway Cut conseiller) », se félicite M. Ohanessian.

Red_hot_diamondPour l’heure, ses associés et lui achètent leurs pierres du Brésil et d’Afrique. Une fois taillées, elles sont expédiées à New York pour y être certifiées par le Gemological Institute of America.

À leur retour, les diamants certifiés par le GIA sont vendus à des bijoutiers, qui les sertissent dans des alliances, des boucles d’oreilles, des bracelets, des colliers ou tout autre bijou, selon la fantaisie de leurs clients.

Grâce à ses tailleurs de diamants parmi les meilleurs, la société Melisende peut rivaliser avec l’Inde et la Thaïlande, qui emploient une main-d’œuvre à bon marché.

« C’est très simple, explique M. Ohanessian, la valeur des diamants polis ne dépend pas de la main-d’œuvre, mais de la coupe. »

Un diamant de coupe « excellente » selon le GIA vaut des milliers de dollars plus cher qu’un diamant semblable de coupe « bonne », un écart bien supérieur à celui des salaires payés en Inde par rapport au Canada, fait-il observer.

Diamonds_on_displayLe premier ministre McLeod espère lui aussi que le secteur secondaire du diamant prendra un nouvel essor dans les Territoires du Nord-Ouest.  

« Nous sommes en pourparlers avec cinq ou six entreprises ou particuliers qui manifestent toujours de l’intérêt, et nous espérons conclure une entente qui nous permettra de soutenir le secteur », annonce-t-il.

Matevos Harutyunyan et ses collègues espèrent aussi voir réapparaître les emplois de tailleurs de diamants avant d’être contraints de quitter le territoire.

« J’aimerais beaucoup retourner à l’usine de polissage des diamants, confie-t-il. Pas seulement pour faire le travail que j’aime, ni pour bien gagner ma vie, mais parce que tous mes collègues me manquent. Aujourd’hui, nous pouvons passer des mois sans nous voir. »

Correction: Ce texte de reportage a été attribué à son auteur original qui est Levon Sevunts et non à Khady Beye comme indiqué précédemment.

Levon Sevunts, Radio Canada International

Originaire d’Arménie, Levon a commencé sa carrière en journalisme en 1990 en couvrant les guerres et les conflits civils au Caucase et en Asie centrale.

En 1992, Levon a immigré au Canada après que le gouvernement arménien eut mis fin au programme télévisé pour lequel il travaillait. Il a appris l'anglais avant de poursuivre sa carrière en journalisme, d'abord dans la presse écrite puis à la télévision et à la radio. Les affectations journalistiques de Levon l'ont mené du Haut-Arctique au Sahara en passant par les champs de la mort du Darfour, des rues de Montréal aux sommets enneigés de Hindu Kush, en Afghanistan.

De son parcours, il dit : « Mais surtout, j’ai eu le privilège de raconter les histoires de centaines de personnes qui m’ont généreusement ouvert la porte de leur maison, de leur refuge et de leur cœur. »

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