Le Grand Nord, nouvelle frontière du crime organisé

Le centre-ville de Whitehorse, au Yukon. (La Presse Canadienne)
Le centre-ville de Whitehorse, au Yukon. (La Presse Canadienne)
Exclusif – Des groupes criminels de l’ouest du pays profitent de plus en plus du boom économique dans l’Arctique pour envoyer des membres de leurs organisations dans le Grand Nord, révèle un rapport de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Le rapport, obtenu par Radio-Canada en vertu de la Loi d’accès à l’information, souligne que les gangs de rue autochtones sont présents depuis longtemps sur ce territoire. Mais, de plus en plus, les motards criminels, dont les Hells Angels, recrutent des gens du coin pour vendre de la drogue au profit de leurs organisations au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, selon la GRC.

Pour la première fois, on apprend que le crime organisé originaire du Moyen-Orient fait aussi son apparition dans l’Arctique canadien, où se développent à toute vitesse les mines d’or, de diamant et d’uranium, de même que les projets de pipeline.

Ce qui attire ces groupes criminels, c’est l’augmentation de la demande pour les drogues avec l’arrivée de nombreux jeunes travailleurs, selon le spécialiste de l’Arctique Robert Huebert. « Quand on voit autant de jeunes travailleurs s’établir dans une région en plein boom économique, on peut s’attendre à ce genre de problème », explique-t-il.

Le prix élevé des drogues explique aussi l’intérêt du crime organisé pour l’Arctique canadien, selon la GRC. Le gramme de marijuana est parfois vendu 10 fois plus cher que dans le sud, soit jusqu’à 100 $. Le trafic d’alcool serait aussi extrêmement rentable. Le prix de 1,75 litre de vodka de contrebande peut atteindre 600 $ dans certaines communautés autochtones, où l’alcool est interdit, rapporte la GRC.

L’expert en crime organisé Mark Totten confirme que plusieurs groupes criminels de la Colombie-Britannique et de l’Alberta veulent tirer profit de ce marché. Il ajoute que certains de ces groupes vont aussi vers le nord pour échapper aux forces policières, beaucoup plus présentes dans le sud.

C’est ce qui est arrivé avec le gang 856, originaire de la Colombie-Britannique. Ébranlé par une opération menée par la GRC en 2007, le gang a migré au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest. Selon la police, ses membres ont ensuite établi un nouveau réseau de vente de cocaïne et de marijuana dans ces régions.

D’après un reportage de Guillaume Dumont, Radio-Canada Saskatoon

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