Canada : De nombreux membres des Premières Nations n’ont pas accès à de l’eau potable

En septembre 2014, des membres de la communauté autochtone de Shoal Lake en Ontario voulaient déjà attirer l’attention du public sur leur problème d’eau potable. (Pierre Verrière/ICI Radio-Canada)
En septembre 2014, des membres de la communauté autochtone de Shoal Lake en Ontario voulaient déjà attirer l’attention du public sur leur problème d’eau potable. (Pierre Verrière/ICI Radio-Canada)
Une situation que dénonce Human Rights Watch (HRW) après avoir mené une enquête dans cinq communautés de la province de l’Ontario.

Cette organisation internationale de défense des droits de la personne y a rencontré plusieurs personnes souffrant de divers problèmes liés à des infections de la peau : eczéma, psoriasis, et autres qui, selon eux, étaient associés à la qualité de l’eau dans leurs maisons.

« L’eau contaminée et les installations défectueuses dans les réserves des Premières Nations en Ontario mettent en péril la santé des résidents, engendrent une surcharge de travail pour les parents et les personnels soignants, et exacerbent d’autres problèmes dans les réserves », constate Amanda Klasing, chercheuse et auteure d’un rapport sur cette problématique, publié mardi.

Dans certaines communautés, les gens doivent d’ailleurs faire bouillir l’eau qu’ils consomment depuis plus de 20 ans, c’est le cas des membres de la Première Nation Neskantaga.

Des familles ont affirmé qu’elles limitaient le nombre de bains ou de douches que prenaient leurs enfants afin d’éviter l’exposition à de l’eau insalubre.

Selon Santé Canada, en mars 2016, 133 avis concernant la qualité de l’eau potable étaient en vigueur dans 89 communautés des Premières Nations à l’échelle du Canada, en excluant la Colombie-Britannique où les responsabilités en matière de conception, de gestion et de prestation des programmes de santé à l’intention des Premières Nations sont de responsabilité provinciale depuis 2013.

Maggie Sakanee, membre de la Première Nation Neskantaga, se verse un verre d’eau. Sa communauté ontarienne est sous un avis de faire bouillir l’eau depuis plus de 20 ans. (Martine Laberge/ICI Radio-Canada)
Maggie Sakanee, membre de la Première Nation Neskantaga, se verse un verre d’eau. Sa communauté ontarienne est sous un avis de faire bouillir l’eau depuis plus de 20 ans. (Martine Laberge/ICI Radio-Canada)
L’eau potable, un droit fondamental

L’organisation internationale de défense des droits de la personne accuse les gouvernements fédéral et provinciaux de s’être dédouané de leur obligation de garantir l’accès à l’eau potable aux Premières Nations et leur demande de « prendre des mesures urgentes pour assumer leur rôle dans cette crise ».

Dans son rapport, HRW précise que le Canada « s’est abstenu d’adopter des réglementations pour les réserves des Premières Nations, ou de fournir une surveillance équivalente, alors que tous les autres Canadiens bénéficient de ces protections [ce qui] est discriminatoire et viole les droits des personnes des Premières Nations à l’égalité devant la loi ».

L’enfant de 5 mois a des irritations et des lésions sur tout le corps. (Derek Stephen/Facebook)
L’enfant de 5 mois a des irritations et des lésions sur tout le corps. (Derek Stephen/Facebook)

« Des générations d’habitants des réserves des Premières Nations ont grandi sans eau propre, saine et potable » Amanda Klasing, chercheuse et auteure du rapport.

Mme Klasing ajoute que le nouveau gouvernement fédéral dirigé par Justin Trudeau doit passer à l’action après avoir affirmé sa détermination à changer les choses.

Les cinq communautés de l’Ontario visitées par Human Rights Watch sont: Shoal Lake, Neskantaga, Grassy Narrows, Batchewana et Six Nations of the Grand River.

RCI avec Radio-Canada

Manque d’eau potable : 65 % des Premières Nations touchées

Anne-Marie Yvon

Née en France, j'arrive au Canada à 12 ans avec mes parents et mes six frères et sœurs … sur une ferme. Ferme d’où je garde la ferme conviction de vouloir voir le monde, ce que j'ai fait. À Radio-Canada depuis 31 ans, je touche à tout : télévision, radio et Web. En 1999, alors à RCI, j'ai reçu un prix international, décerné par l’URTI, l’Union Radiophonique et Télévisuelle Internationale pour un documentaire radio sur les métiers en voie d’extinction. Passionnée de l’autre, j'adore qu’on me raconte des histoires de vies. C’est pourquoi je m’intéresse tellement à la vôtre.

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