Le caribou ne goûte plus la même chose

Les chercheurs ont appris qu’au cours des dernières décennies, les Inuits ont constaté bien des changements dans le Nord. (iStock)
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C’est la constatation que font les « détenteurs du savoir », des aînés inuits interrogés par des chercheurs de quatre universités canadiennes entre 2007 et 2010.

Ces derniers voulaient étudier l’impact des changements climatiques sur la flore et la faune dans l’Arctique canadien et, du même coup, sur le mode de vie traditionnel des gens qui l’habitent.

Ils sont donc partis à la rencontre de 145 Inuits âgés de 44 à 92 ans dans huit collectivités du Nunavut, un territoire bordé à l’ouest par les Territoires du Nord-Ouest et au sud par le Manitoba, du Nunavik, un territoire québécois situé au nord du 55e parallèle, et du Nunatsiavut, un territoire autonome géré par les Inuits de Terre-Neuve-et-Labrador qui comprend une partie du territoire du Labrador à l’est du Québec.

Changements

Les chercheurs ont appris qu’au cours des dernières décennies, les Inuits ont constaté bien des changements : les saisons ne sont plus les mêmes, la végétation est plus abondante, de nouvelles espèces de plantes sont apparues, les petits fruits ne mûrissent plus au même moment et n’ont plus le même goût, les animaux ont changé leurs habitudes de déplacement, ce qui oblige certains à consommer autre chose.

C’est le cas du caribou qui, dans certaines régions, est passé de la consommation de lichen à celle d’arbres. Conséquence : le caribou n’a plus le même goût, d’où le titre de l’ouvrage qui a été publié à la suite de cette vaste étude : « The Caribou Taste Different Now », dont nous parle José Gérin-Lajoie, professionnelle de recherche pour les projets en milieu nordique:

«The Caribou Taste Different Now: Inuit Elders Observe Climate Change », est édité par José Gérin-Lajoie, Alain Currier et Laura Siegwart Collier et est publié par le Nunavut Arctic College.

Si les changements ne sont pas uniformes partout en Arctique, une chose est sûre, tous les Inuits ont observé des changements.

L’ouvrage est actuellement publié en inuktitut, tel qu’on le parle sur l’île de Baffin, et en anglais.

Les prochaines versions seront publiées dans les autres dialectes parlés par les Inuits interrogés ainsi qu’en français.

Au-delà des rapports scientifiques, le livre se veut une voix aux Inuits qui vivent sur ces territoires, en présentant leur perception des changements climatiques.

S’il sert d’outil éducatif dans les communautés, il a aussi pour mission de faire mieux connaitre ces peuples.

Anne-Marie Yvon

Née en France, j'arrive au Canada à 12 ans avec mes parents et mes six frères et sœurs … sur une ferme. Ferme d’où je garde la ferme conviction de vouloir voir le monde, ce que j'ai fait. À Radio-Canada depuis 31 ans, je touche à tout : télévision, radio et Web. En 1999, alors à RCI, j'ai reçu un prix international, décerné par l’URTI, l’Union Radiophonique et Télévisuelle Internationale pour un documentaire radio sur les métiers en voie d’extinction. Passionnée de l’autre, j'adore qu’on me raconte des histoires de vies. C’est pourquoi je m’intéresse tellement à la vôtre.

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