3200 kilomètres en luge d’eau sur le fleuve Yukon

La descente du fleuve Yukon en luge d'eau. ICI.Radio-Canada.ca
La descente du fleuve Yukon en luge d’eau. ICI.Radio-Canada.ca
Le Québécois Denis Morin a réussi son pari de parcourir en luge d’eau tout le fleuve Yukon, soit 3200 kilomètres de Whitehorse au détroit de Béring.

Parti de Whitehorse le 25 mai dernier, l’adepte du riverboard a atteint le village d’Emmonak en Alaska le 9 août. Au cours de ce périple, il est demeuré dans l’eau en moyenne six heures par jour. Des 75 jours sur l’eau, une dizaine de jours ont été passés à se reposer.

L'aventurier a documenté son voyage par de nombreuses photos et vidéos. (PHOTO : DENIS MORIN)
L’aventurier a documenté son voyage par de nombreuses photos et vidéos. (PHOTO : DENIS MORIN)

« Ma grande fierté c’est d’avoir complété sans aucune blessure. Je pense avoir bien géré le tout et ça a été une magnifique aventure pour moi », conclut l’homme de 54 ans.

La luge d’eau, ou planche d’eau vive, se pratique habituellement dans les rapides de rivière avec des palmes aux pieds et une courte planche de flottaison. Les expéditions de longue distance sont rares, selon l’adepte, qui affirme avoir complété avec cette expédition la troisième plus longue descente au monde, après les fleuves Amazone en Amérique du Sud et Mékong en Asie.

Les gens qui me voyaient dans l’eau, certains m’ont pris pour des ours, d’autres pour des orignaux, d’autres pour quelqu’un en détresse parce qu’ils se disaient: « Il a perdu son canot!­ »

Denis Morin

L’homme de 54 ans a quitté sa carrière dans les technologies de l’information il y a trois mois. « Pour transiter vers la nouvelle vie de voyage, j’ai choisi de faire [le fleuve] Yukon en riverboard parce que je savais que ça allait m’aider à changer mon rythme de vie. Donc c’était une raison personnelle au départ. »

L’aventurier a tiré avec lui ses bagages : deux sacs hermétiques de 68 kg contenant son équipement de camping et assez de nourriture pour trois mois.

Le fleuve Yukon « sécuritaire »

Il y a deux ans, Denis Morin a complété une descente en luge d’eau de la rivière Nahanni, située dans les monts Mackenzie à la frontière entre le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest. Cette rivière, selon lui, comportait beaucoup plus de risques que le fleuve Yukon, bien qu’elle soit moins longue, parce qu’elle est plus isolée.

« Pour moi [le fleuve] Yukon est excessivement sécure parce qu'il y a de la vie et des villages tout le long. » (PHOTO : DENIS MORIN)
« Pour moi [le fleuve] Yukon est excessivement sécure parce qu’il y a de la vie et des villages tout le long. » (PHOTO : DENIS MORIN)
« À chaque deux ou trois jours maximum, j’avais accès à une communauté qui, dans les cas de sécurité, aurait pu m’aider et il y a des aéroports partout. Si on pense à la rivière George dans le nord du Québec que j’ai fait il y a plusieurs années, ou encore la rivière Nahanni, c’est beaucoup plus isolé et il n’y a personne qui vit le long de la rivière. »

Les résidents qu’il a croisés au début du trajet, dit-il, ne croyaient pas qu’il arriverait à compléter son défi. « Ils me disaient: « Je pense qu’on va te revoir à Whitehorse bientôt » ». Une fois en Alaska toutefois, l’aventurier était reçu, explique-t-il, par les résidents qui se signalaient d’un village à l’autre son arrivée.

Des sections difficiles

Le fleuve Yukon n’aura toutefois pas été de tout repos. Au nord de Whitehorse, le fleuve s’élargit pour former le lac Laberge et les rives deviennent alors difficiles à discerner. Les températures à la fin du mois de mai étaient par ailleurs encore froides.

La section près de Circle en Alaska a représenté un défi particulier. Là, le fleuve se divise en une multitude de canaux dans lesquels on peut vite se perdre, a expliqué Denis Morin.

Mission accomplie pour Denis Morin qui a complété le fleuve Yukon en luge d'eau le 9 août 2016. (PHOTO : DENIS MORIN)
Mission accomplie pour Denis Morin qui a complété le fleuve Yukon en luge d’eau le 9 août 2016. (PHOTO : DENIS MORIN)

« Parce que moi j’ai pas de GPS. Je n’aime pas les choses qui fonctionnent avec des batteries parce que je vis dans l’eau, donc je fabrique mes cartes et je me considère bon navigateur. »

À l’embouchure du fleuve, ce sont les vents qui ont créé des vagues de plus de deux mètres, ralentissant la progression du nageur.

L’aventure aura été à la hauteur des attentes de Denis Morin qui a été reçu, raconte-t-il, à bras ouverts à son arrivée à Emmonak en Alaska. « Les gens venaient me voir pour que je leur raconte l’histoire et me partageaient des aventures qu’ils avaient vécues aussi sur le fleuve. Ils ont été d’un accueil exceptionnel, j’en garde un souvenir mémorable. »

 

Claudiane Samson, Radio-Canada

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