École à la maison : une option possible pour les francophones du Yukon

Les trois filles de Catherine Forest ont toujours été éduquées à domicile. (CATHERINE FOREST)
Les trois filles de Catherine Forest ont toujours été éduquées à domicile. (CATHERINE FOREST)
La Commission scolaire francophone du Yukon souhaite peaufiner son programme d’éducation à domicile, Nomade, qui en est à sa deuxième année d’existence. Elle pose des questions aux parents pour avoir leur avis.

Le programme, créé pour permettre aux parents francophones d’avoir accès à un programme semblable à celui offert en anglais par le ministère de l’Éducation, compte cette année huit élèves comparativement à 12 élèves l’an dernier.

Un mode de vie
Les trois filles croient apprendre tout autant qu'à l'école à travers les expériences que leur offrent leurs voyages. (CATHERINE FOREST)
Les trois filles croient apprendre tout autant qu’à l’école à travers les expériences que leur offrent leurs voyages. (CATHERINE FOREST)

Catherine Forest enseigne à ses trois filles depuis sept ans. « Ça a commencé naturellement. Le désir ou le non-désir de retourner travailler et de les mettre à la garderie, pour moi, ça ne faisait aucun sens, je n’avais aucune envie de me séparer de mes bébés. Alors je suis restée à la maison et j’ai commencé à faire des contrats de traduction. […] De fil en aiguille, c’est devenu un style de vie, on s’est rendu compte qu’on aimait ça, qu’on voulait ça. »

La petite famille voyage dans leur caravane toute l’année et passe du temps avec d’autres familles qui font également l’école à domicile.

Toute sorte de monde qui font l’école à la maison pour toute sorte de raisons. Des parents qui veulent des enfants plus performants, plus avancés que ce que le système peut offrir, à d’autres qui préconisent le unschooling, donc un apprentissage libre où on est facilitateur de l’enthousiasme de l’enfant, en passant par ceux qui le font avec un curriculum religieux ou tout à fait alternatif.

Catherine Forest, qui opte pour l’école à domicile

Catherine Forest a développé au fil des années une expertise qu’elle partage sur un blogue de façon à faciliter la préparation d’autres parents. Elle admet toutefois avoir besoin de soutien supplémentaire maintenant que ses filles les plus vieilles ont atteint la septième année.

Le directeur de la CSFY, Marc Champagne, est d'avis que la commission scolaire a le devoir d'offrir un programme d'éducation à domicile équivalant à celui offert en anglais. (CLAUDIANE SAMSON / RADIO-CANADA)
Le directeur de la CSFY, Marc Champagne, est d’avis que la commission scolaire a le devoir d’offrir un programme d’éducation à domicile équivalant à celui offert en anglais. (CLAUDIANE SAMSON / RADIO-CANADA)
Programme en développement

Pour pouvoir profiter du programme Nomade, les parents doivent présenter un plan d’enseignement pour chaque enfant. La commission scolaire offre 1200 $ par enfant par année pour l’achat de matériel, comme des livres ou des outils électroniques, et l’accès à deux conseillers pédagogiques.

Le directeur de la Commission scolaire francophone du Yukon, Marc Champagne, affirme que l’enseignement à domicile n’est pas adapté à tous les parents. « On a beaucoup de familles qui aiment voyager et faire l’école à domicile. […] Ce n’est pas nécessairement un choix à vie, c’est un choix pour voyager. »

Beaucoup de ce qu’un parent va faire à la maison va ressembler à ce qu’un enseignant va faire en salle de classe. C’est certain que le groupe est normalement petit, c’est souvent du un à un. Il y a toutes sortes de possibilités qui s’offrent au parent qui ne s’offriraient pas à un enseignant, au niveau de l’expérientiel par exemple.

Marc Champagne, directeur, CSFY

Catherine Forest souhaite que le programme Nomade puisse lui offrir du soutien, par vidéoconférence par exemple, particulièrement dans des domaines comme les mathématiques : « Je veux pouvoir continuer à offrir le plus de français possible à mes filles donc je veux travailler avec une commission scolaire francophone qui est au courant des besoins, des réalités, des défis d’enfants qui grandissent dans des communautés francophones minoritaires. »

« C’est sûr que c’est un peu dommage parce que les curriculums que j’utilise, que je me vois forcée à utiliser parce qu’il n’existe rien en français dans ce que j’ai besoin pour mes filles, ne sont pas couverts parce que c’est en anglais. C’est beaucoup de frais. »

Marc Champagne affirme que la commission scolaire recueille cette année les commentaires des parents de façon à améliorer le programme même s’il n’est pas question de traduire pour l’instant du matériel scolaire. « On va continuer de travailler avec les familles, s’ajuster avec les besoins des parents. Déjà, on offre quelque chose qui est comparable au service qui est offert aux anglophones. »

Claudiane Samson, Radio-Canada

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