Des États-Unis au Nunavut, le long périple des oies blanches

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Une envolée d’oies blanches à Baie-du-Fèbvre. (Radio-Canada)
C’est tout un concert qu’on entend, ces jours-ci, lorsqu’on se promène en bordure du fleuve. Les oies blanches sont de retour et, pour les riverains que nous sommes, leur spectacle époustouflant coïncide avec l’arrivée du printemps. Toutefois, leur passage chez nous n’est qu’une escale au cours d’un long voyage qui les mènera vers le nord.

Imaginez un périple de 4000 kilomètres dans les airs, de la côte est États-Unis jusqu’en Arctique. C’est cette distance que parcourent les oies blanches, au printemps, pour se rendre du lieu où elles hivernent jusqu’à l’endroit où elles se reproduisent.

Si elles arrivent chez nous en avril, leur voyage commence habituellement en mars, où elles quittent le New Jersey et la Caroline du Nord. Elles font ensuite halte chez nous pendant environ un mois, principalement pour manger et prendre des forces avant de poursuivre leur voyage.

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Carte de la migration de la grande oie des neiges. (Radio-Canada)
Pourquoi les oies blanches migrent-elles?

Selon Pierre Legagneux, qui étudie l’oie des neiges depuis une dizaine d’années, la raison pour laquelle les oies se déplacent l’été n’est pas claire. Cependant, plusieurs hypothèses existent :

[On pense qu’elles migrent] pour avoir 24 h de jour et pouvoir s’alimenter tout le temps; [il se pourrait aussi qu’elles migrent pour] éviter les prédateurs, c’est quelque chose de très important car il y a beaucoup moins de prédateurs quand on monte au nord.

Pierre Legagneux, chercheur postdoctoral à l’Université du Québec à Rimouski

La population d’oies des neiges est estimée à un million d’individus et tend à augmenter, c’est pourquoi, depuis la fin des années 80, la chasse à l’oie est permise pendant toute la durée de leur migration, au printemps comme en automne.

« On cherche à diminuer ou maintenir la population à un million, parce que si la population explose, […] ça peut avoir un impact très négatif sur l’habitat au nord », explique Pierre Legagneux.

Une surabondance d’oies peut notamment contribuer à dégrader la toundra que l’on trouve en Arctique et dont les oies se nourrissent.

L'oie des neiges...
  • peut voler à une vitesse atteignant 95 km/h
  • peut parcourir jusqu’à 1000 km lors d’un vol sans interruption
  • a des ailes pouvant atteindre 1,5 mètre d’envergure lorsqu’elles sont déployées

Source : Fédération canadienne de la faune

Où et quand les observer?
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Des oies blanches en vol observées sur le littoral du fleuve Saint-Laurent, au Québec. (Julie Tremblay/Radio-Canada)

Le secteur de Baie-du-Febvre, près de Trois-Rivières, le lac Saint-Jean et le cap Tourmente, près de l’île d’Orléans, font partie des endroits où les concentrations d’oies blanches sont les plus élevées. Toutefois, elles sont aussi très nombreuses le long du littoral du Saint-Laurent.

Comme elles quittent souvent les bordures du fleuve pour aller s’alimenter dans les champs pendant la journée, le matin et la fin de la journée sont à privilégier si on souhaite les contempler sur le littoral.

Ne manquez pas le spectacle, car si « elles arrivent au printemps/ sur les ailes du vent/ par les routes de l’air », comme le chante Mes Aïeux, elles seront bientôt prêtes à partir à nouveau et la prochaine fois que vous les verrez…. ce sera déjà l’automne!

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