Une nouvelle épicerie à grande surface bouleverse l’offre alimentaire au Yukon

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L’épicerie à grande surface Save-On-Foods est la plus récente épicerie aménagée à Whitehorse. (Dave Croft/Radio-Canada)
La scène alimentaire au Yukon est en pleine transformation : avec l’arrivée de la toute première épicerie Save-On-Foods, l’offre alimentaire au Yukon n’a jamais été aussi importante.

L’épicerie a embauché 200 employés. Le gérant Alan Kaarsemaker veut « s’assurer que [les étagères] sont remplies et que nos produits sont de bonne qualité tous les jours ».

L’expert en commerce de détail Craig Patterson croit que l’arrivée de cette nouvelle chaîne aura un impact positif pour les consommateurs, mais négatif pour la compétition locale. « Les petites épiceries locales pourraient devoir fermer. Ces grandes entreprises ont des capacités d’achat que les petites épiceries locales n’ont pas et sont capables de soutenir des bas prix artificiellement alors que les plus petites épiceries n’y arriveront pas. » L’objectif avec des bas prix est de se construire une clientèle loyale, selon l’expert.

Un impact pour les producteurs locaux
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Bart Bounds et Kate Mechan exploitent une production maraîchère, Elemental Farm, située près de Whitehorse, et vendent leurs produits au marché des fermiers hebdomadaire. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Le chef local Luke Legault remarque depuis cinq ans une nette augmentation de la production agricole locale et un intérêt de plus en plus marqué des Yukonnais pour l’achat d’aliments produits localement et de façon éthique. Il croit qu’une nouvelle épicerie peut être bénéfique en offrant de meilleurs prix, mais pour lui, la loyauté passe au-devant.

Je me soucie plus des relations [avec les producteurs ou les épiciers locaux] que du prix. Ils ne se soucient pas de savoir qu’ils empocheront 20 $ de plus cette semaine, ils se soucient de préserver une relation solide.

Luke Legault, The Wandering Bison
Kate Mechan, de la ferme Elemental Farm, ne craint pas de perdre des clients. « Nos clients reconnaissent la valeur d’une petite production familiale biologique et soutiennent une économie locale. »

Il faut que les gens comprennent la différence entre [acheter] local, biologique ou certifié biologique. Tous ces termes ont une signification différente. Ce n’est pas parce qu’on achète local qu’on soutient une production durable ou bonne pour l’environnement.

 Kate Mechan, Elemental Farm

Il faudra toutefois attendre selon elle l’été prochain pour voir si les clients au marché hebdomadaire des fermiers sont toujours au rendez-vous, mais avec leur programme de paniers de légumes prépayés, elle a bon espoir de pouvoir s’en sortir.

Des oeufs produits localement en grande quantité
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La demande pour des oeufs locaux continue d’augmenter au Yukon et Little Red Hen propose d’y répondre avec 2000 oeufs produits quotidiennement. (Cheryl Kawaja/Radio-Canada)

Al et Cathy Stannard font également le pari que les Yukonnais sauront soutenir l’offre d’oeufs produits localement. Ils sont sur le point de mettre sur le marché 2000 oeufs par jour pondus par des poules élevées en liberté. « Nous avons eu des discussions avec toutes les épiceries et elles sont toutes prêtes à offrir nos oeufs. » Leur boîte d’une douzaine devrait se détailler à environ 7 $.

Brad Barton, un employé du département de l’Agriculture du gouvernement du Yukon, croit que l’arrivée de ce nouveau producteur avicole est une bonne nouvelle pour le territoire en permettant aux consommateurs d’acheter ces oeufs à l’épicerie plutôt que sur la ferme. « Il y a un marché pour les oeufs locaux. Je ne veux pas me prononcer sur une tendance à long terme, mais nous remarquons beaucoup d’intérêt pour de la nourriture locale. »

Un festival pour célébrer les produits du terroir
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Eric Pateman de Vancouver et Chris Irving de Sydney en Australie font partie des chefs invités dans le passé par le Festival culinaire du Yukon. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Le chef vancouvérois Eric Pateman participe de nouveau cette année au Festival culinaire du Yukon en raison, dit-il, de la qualité des produits. « Les meilleures tomates que j’ai jamais mangées ont été produites à Dawson. […] Des morilles sauvages, de l’omble arctique, sont des [produits] qui parlent du territoire. Je crois qu’en partageant ce message dans le reste du monde, [le Yukon] s’apprête à devenir la prochaine grande destination au Canada. »

Le festival, créé en 2013, voulait mettre en valeur les chefs cuisiniers locaux et les produits que le territoire possède, selon Blake Rogers, le directeur de l’association touristique du Yukon. « La cuisine enrichit l’expérience des visiteurs, peu importe où l’on va. S’il y a cinq jours de mauvais temps à la plage, un bon repas peut changer tout le voyage et plusieurs visiteurs sont étonnés par la qualité de la nourriture ici et nous cherchons à développer des partenariats entre l’industrie agricole et l’industrie touristique. »

Radio-Canada

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