Trafic de peaux d’ours blancs entre le Canada et la Chine

Un ours blanc déambule sur les berges de la baie d’Hudson, près de Churchill, au Manitoba. (A.E. Derocher/University of Alberta)
Le trafic très lucratif entre une entreprise basée au Québec et la Chine a été démantelé par Environnement et Changement climatique Canada. Une amende salée a été imposée à la compagnie Fourrures Mont-Royal qui a reconnu ses torts.

L’ours blanc fait partie des espèces menacées d’extinction au Canada. Le trafic de cette espèce comme celui de toutes les autres espèces sauvages n’est pas du tout toléré au pays.

C’est ainsi qu’en vertu de la Loi sur la protection d’espèces animales ou végétales sauvages et de la réglementation de leur commerce international et interprovincial, Fourrures Mont-Royal a dû répondre de trois chefs d’accusation.

L’entreprise a plaidé coupable d’avoir illégalement exporté en Chine trois peaux d’ours blancs.

L’amende de 22 500 $ qui lui a été infligé sera payée au Fonds pour dommage à l’environnement.

Des précédents impliquant cette compagnie

La couronne avait déjà, auparavant, procédé à la saisie de deux peaux d’ours polaire, initialement mises en vente par cette même entreprise.

La mise en vente avait lieu dans une maison de vente aux enchères de fourrures en Ontario pour une valeur de 17 000 $.

Une troisième occasion avait permis de saisir quatre autres peaux d’ours blancs dans une entreprise qui avait mis en vente dans son commerce de détail deux d’entre elles, pour une valeur atteignant les 30 000 $.

Les agents d’Environnement et Changement Climatique Canada avaient été mis sur la piste de ce trafic en 2015.

C’est le constat de certaines incohérences au sujet de demandes présentées au Bureau des permis de la Convention sur le commerce international des espèces de flore et de faune sauvages menacées d’extinction (CITES) qui les avait incités à ouvrir une enquête.

Grâce à cette enquête, ils avaient découvert dans un premier temps, une peau d’ours blanc au Canada et observé dans les registres que des peaux avaient été auparavant exportées en Chine. Cette enquête avait permis de conclure qu’à trois reprises, l’entreprise avait frauduleusement exporté des peaux d’ours blanc à l’étranger. Cette entreprise est désormais fichée comme faisant partie des contrevenants environnementaux.

Au sujet de l’ours blanc
la-province-accepte-la-mise-en-place-dune-taxe-de-sejour-a-churchill
La chasse représente une menace à la survie de l’ours blanc. (Jonathan Hayward/La Presse canadienne)

L’ours blanc ne compterait plus que de 30 000 à 25 000 individus à travers le monde, dont plus des deux tiers habitent au Canada. L’avenir d’une bonne partie de cette espèce remarquable dans le monde semble donc dépendre grandement de l’attitude du Canada à son égard. Heureusement, le Canada vient à renouveler un accord international signé il y a 40 ans avec d’autres pays nordiques pour protéger ces ours sur son territoire.

Mais, plusieurs reprochent au Canada de ne pas prendre au sérieux la principale menace à la survie de cette espèce : le réchauffement climatique. Beaucoup de scientifiques s’accordent pour dire que la santé de l’ours blanc au même titre que les grenouilles dans les pays plus chauds est un baromètre naturel de la santé de notre planète. Ils reconnaissent que le réchauffement climatique fragilise l’habitat naturel de l’ours polaire.

D’autres soutiennent que la plus grande menace provient de la chasse. Le gouvernement américain estimait récemment que 3200 produits dérivés de la chasse à l’ours polaire sont exportés commercialement chaque année dans le monde. Une peau d’ours se vend, en moyenne, entre 2000 $ et 5000 $ pendant que les plus beaux spécimens peuvent valoir jusqu’à 12 000 $.

Les Russes, de leur côté, avancent que la flambée des prix des peaux d’ours polaire faisait en sorte qu’une peau pouvait valoir jusqu’à 50 000 $ sur son territoire. Une situation qui encourage le braconnage, selon les autorités russes.

Source: Environnement et Changement climatique Canada

Alice Chantal Tchandem Kamgang, Radio Canada International

Informer dans la simplicité. Partager dans la convivialité. Rester authentique dans ma démarche. Tel est mon dessein en tant que journaliste. Une passion depuis mon enfance. Je soumets chaque idée, chaque mot et chaque phrase à l'épreuve des faits. Ma priorité, c'est de diffuser un message exact, pertinent et captivant. Je suis titulaire d'une maîtrise en communication publique, option journalisme de l'Université Laval à Québec, d'un certificat de compétence en JRI (Journaliste reporter d'images de l'ESJ en France) et d'un baccalauréat universitaire en langue et littérature françaises. Au terme de ce baccalauréat, j'ai intégré l'ESSTIC (École supérieure des sciences et techniques de l'information et de la communication) de Yaoundé au Cameroun. Après trois ans, j'achève nantie d'un diplôme professionnel en journalisme qui me permet de travailler tour à tour au ministère de la Communication et à la télévision nationale.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *