Le défunt programme de l’ancien joueur de hockey Joé Juneau au Nord-du-Québec « mérite de continuer », selon une étude

L’étude commandée par Joé Juneau estime qu’« il est clair que l’ensemble du [programme] mérite une chance de continuer à fonctionner et doit être évalué de manière équitable et correcte ». (Laurence Niosi/Radio-Canada)
L’ancien joueur de hockey Joé Juneau a dévoilé jeudi le résultat d’une étude indépendante qui vante les mérites de son défunt programme de hockey mineur au Nunavik. Il s’agit d’un nouveau rebondissement dans ce dossier qui a pourtant nourri de grands espoirs à ses débuts.

Le Programme de développement des jeunes du Nunavik axé sur le hockey (PDJNH) a été lancé en 2006 par M. Juneau, en partenariat avec la Société Makivik et l’Administration régionale Kativik, pour lutter contre le décrochage scolaire, inculquer aux jeunes de saines habitudes de vie et prévenir la criminalité.

Or, une étude commandée par les anciens partenaires inuits de Joé Juneau en 2017 révélait que le programme, aboli en novembre, n’avait pas donné les résultats escomptés en matière de prévention de la criminalité et de décrochage scolaire. Au contraire, le temps passé par les jeunes aux entraînements de hockey représenterait un obstacle à la réussite scolaire, selon le rapport.

« Remettre les pendules à l’heure »

Avec cette nouvelle étude présentée en point de presse jeudi et menée par le professeur John Cairney, de l’Université de Toronto, le joueur de hockey à la retraite espère offrir un contrepoids aux résultats de l’évaluation du bureau de conseillers en gestion Goss Gilroy.

« Le rapport vient remettre les pendules à l’heure », résume Joé Juneau.

Le professeur Cairney, qui s’intéresse dans ses recherches à la relation entre le sport et la santé, a assisté en mars au camp final de l’équipe élite à Inukjuak et a interviewé des leaders communautaires et des parents.

Sans nécessairement conclure que le programme a un effet sur la prévention de la criminalité, le rapport affirme que le projet de Joé Juneau est « un bon programme de hockey, dirigé par un personnel très compétent et dévoué ».

Par ailleurs, l’étude estime qu’« il est clair que l’ensemble du PDJNH (sélect et récréatif) mérite une chance de continuer à fonctionner et doit être évalué de manière équitable et correcte ».

Les raisons de l’abolition du programme de hockey

L’étude souligne également les mérites du volet « sélect » du programme, qui offrait aux joueurs les plus talentueux la possibilité de disputer des matchs contre d’autres équipes du sud du pays. Ce volet « répondait aux besoins de formation et de développement des jeunes Inuits » en plus d’avoir une forte « valeur symbolique », lit-on dans le rapport.

Joé Juneau se dit « extrêmement déçu » de la disparition de son programme de hockey, qui s’est d’abord vu amputé de son volet « sélect » au début 2017, puis a été aboli au complet.

La Société Makivik et l’Administration régionale Kativik estiment pour leur part que l’abolition du programme ne représente que la plus récente étape d’un plan de transformation du hockey mineur au Nunavik, entamé depuis l’année passée.

Le programme n’est pas mort

Joé Juneau n’a pas laissé cet épisode le décourager. Il compte exporter son programme dans d’autres communautés du Québec, à l’aide d’une nouvelle fondation qu’il vient de mettre sur pied.

En mars, l’ancien hockeyeur compte organiser un camps d’entraînement à Kawawachikamach, une communauté naskapie située dans le Nord-du-Québec.

« Oui, le Nunavik avait besoin [du programme], mais d’autres communautés aussi, pas nécessairement autochtones », dit-il.

Laurence Niosi, Radio-Canada

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