Aventure et tragédie : l’expédition Franklin au Musée canadien de l’histoire

Plusieurs des artefacts présentés dans la nouvelle exposition du Musée canadien de l’histoire, dont cette partie de gouvernail, ont été remontés par des plongeurs de Parcs Canada. (Radio-Canada)
Des objets provenant des épaves de l’expédition Franklin seront présentés pour la première fois au public au Musée canadien de l’histoire (MCH). L’exposition Périr dans les glaces : le mystère de l’expédition Franklin présente, avec 200 artefacts, un compte rendu détaillé de cette mission britannique ambitieuse qui a coûté la vie à 129 hommes, en 1845.

La grande aventure d’exploration, qui a commencé en Angleterre, s’est soldée par une tragédie humaine dans le cercle arctique près du Grand Nord canadien.

En mai 1845, Sir John Franklin a pris les commandes de deux navires, le HMS Erebus et le HMS Terror dans l’espoir de traverser le passage du Nord-Ouest. Mais le Britannique et les 128 membres de son équipage ont disparu peu après leur passage dans la baie de Baffin, entre le Groenland et les côtes du Nunavut.

Quelque 200 objets font partie de l’exposition. (Radio-Canada)

En 2014, Parcs Canada annonçait avoir repéré l’épave du HMS Erebus, et deux ans plus tard celle du HMS Terror. Certaines de leurs trouvailles, fruit de plus de huit ans de plongées sous-marines, seront présentées pour la première fois au public, au MCH.

« On présente des objets qui viennent directement des épaves, qui ont été remontés à la surface par Parcs Canada. […] C’est assez fascinant de voir certains objets dans quel état ils sont. Parce que certains d’entre eux sont en très bon état, d’autres sont plus fragiles », explique Bianca Gendreau, gestionnaire aux groupes de recherche du Canada contemporain, qui agit à titre de porte-parole francophone pour l’exposition consacrée à l’expédition Franklin.

L’expédition vue par les Inuits
Les Inuits sont venus en aide à l’équipage de Franklin, quand les navires sont restés coincés dans les glaces. (Radio-Canada)

D’entrée de jeu, le visiteur est immédiatement transporté dans le Grand Nord grâce à un enregistrement de vent soufflant fort et aux murs blancs sur lesquels dansent des lumières bleutées. Le tout rappelle les glaces dans lesquelles les navires de Sir John Franklin sont restés coincés, et le moment où les membres de l’équipage ont abandonné les bateaux et ont rencontré des Inuits.

D’ailleurs, l’exposition est ponctuée d’enregistrements audio d’Inuits qui relatent l’histoire de l’expédition. On voit aussi comment le peuple a amélioré ses propres outils en utilisant des objets, dont certains en métal, laissés derrière par Franklin et ses hommes.

Le quotidien et le cannibalisme

Dans une autre pièce, les créateurs de l’exposition ont dessiné au sol les mesures des navires pour donner une idée aux visiteurs de la petite taille des navires et de l’espace étroit qui a été partagé par 129 hommes. Le visiteur peut donc observer des loisirs qui ont occupé les marins pendant leur mission, notamment le piccolo, et de la présence d’un chien prénommé Neptune.

Un autre volet de l’exposition explore la question du cannibalisme.

Grâce à des squelettes retrouvés, des chercheurs ont pu démontrer que les membres de l’équipage étaient si affamés et désespérés après avoir passé deux hivers dans les glaces qu’ils ont pratiqué le cannibalisme pour survivre.

En somme, l’exposition s’avère bien présentée et bien racontée. Elle permet aux visiteurs de comprendre non seulement la grande ambition de cette expédition, mais aussi sa grande tragédie.

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