L’art inuit à l’honneur dans un musée de la plus grande ville du Canada

L’exposition Tunirrusiangit a lieu du 16 juin au 12 août. (Radio-Canada)
Le Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO) présente sa nouvelle exposition, Tunirrusiangit, consacrée à l’art inuit, du 16 juin au 12 août. Il s’agit d’une première pour le musée, situé à Toronto, qui a choisi sa plus grande salle pour mettre en valeur les œuvres de deux artistes.

« L’exposition s’appelle Tunirrusiangit, ce qui signifie les cadeaux [en Inuktitut] », explique Taqralik Partridge, l’une des quatre commissaires de l’exposition. Ce nom a été choisi pour remercier les deux artistes dont les œuvres sont au coeur de l’exposition.

Il s’agit de Kenojuak Ashevak (1927-2013), considérée comme la « grand-mère de l’art inuit » et de son neveu, Tim Pitsiulak (1967-2016). Ils ont été les premiers artistes inuits à se faire connaître sur la scène internationale.

Les quatre commissaires sont tous inuits. Ce sont eux qui ont trouvé la centaine de tableaux exposés. L’AGO en possédait certains et le reste provient d’emprunts auprès de collectionneurs.

Les commissaires de l'exposition
– Koomuatuk Curley
– Taqralik Partridge
– Jocelyn Piirainen
– Laakkuluk Williamson Bathory

Selon Shirin Divanbeigui, qui travaille au Centre d’apprentissage de la famille Weston au musée, c’était primordial que cette exposition soit présentée « à travers la perspective d’Inuits ».

Shirin Divanbeigui, Centre d’apprentissage de la famille de l’AGO. (Paul St-Onge/Radio-Canada)
« C’est une étape vers l’avenir, parce que cela permet d’ouvrir une conversation avec le point de vue inuit. »

Shirin Divanbeigui, Centre d'apprentissage de la famille, AGO
« L’art vient de la vie »

Pour installer les oeuvres, les commissaires ont concentré leurs efforts sur le fait de « faire entrer dans un monde, d’absorber la culture et l’art inuits ». De sentir, comme le dit une citation de Kenojuak Ashevak écrite sur un mur de l’AGO, que « l’art vient de la vie ». C’est aussi pour cela que les descriptifs de chaque oeuvre sont écrits en deux langues : anglais et inuktitut.

Outre les oeuvres de deux artistes, séparées en deux parties distinctes, l’une consacrée à Kenojuak Ashevak, l’autre à Tim Pitsiulak, chacun des commissaires propose une installation immersive : vidéo, musique ou entrevues filmées avec des Inuits.

Taqralik Partridge a pour sa part choisi de recréer un Qarmaq, une maison de terre traditionnelle. Sur les murs de celle-ci se trouvent des pages de journaux américains et canadiens, datant de 1890 à nos jours.

Reconstitution d’un Qarmaq tapissé de journaux. (Radio-Canada)
« Mon idée, c’était d’encourager les gens à poser des questions et à s’en poser à eux-mêmes : comment les Inuits ont-ils été représentés dans les médias? Est-ce que cela a changé et comment? Qu’est-ce qui n’a pas changé? Comment les gens voient-ils les Inuits? »

Taqralik Partridge, commissaire de l'exposition
Susciter des conversations

Quant à savoir si les arts autochtones et inuits sont davantage représentés dans les musées canadiens, Mme Partridge rappelle que cette exposition n’est qu’un premier pas et que d’autres devront suivre.

Elle se réjouit toutefois que cela puisse susciter des conversations au sein du public.

L’AGO a ouvert son département des arts autochtones et inuits en octobre 2017. Il s’agit de sa première exposition. Le prix du billet est identique à une entrée pour l’exposition permanente.

Taqralik Patridge, commissaire de l’exposition Tunirrusiangit. (Paul St-Onge/Radio-Canada)
Les oiseaux de la « grand-mère de l’art inuit »

La plupart des œuvres de Kenojuak Ashevak représentent des animaux et, particulièrement, des oiseaux. Parmi ces derniers, elle aimait surtout dessiner des hiboux.

Oeuvre de Kenojuak Ashevak. (Radio-Canada)

 

Kenojuak Ashevak faisait des dessins très colorés, mettant principalement en scène des animaux et particulièrement les oiseaux. (Radio-Canada)

Camille Feireisen, Radio-Canada

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