Appel à la préservation d’une halte migratoire d’un oiseau de l’Arctique nord-américain

Un bécasseau semipalmé dans la vase. (Paul Reeves/Getty Images)
Dans la baie de Fundy (sud-est du Canada), on peut observer chaque année un spectacle hypnotisant : celui des bécasseaux semipalmés qui arrivent de l’Arctique et font escale dans la province de la Nouvelle-Écosse pour se nourrir.

Un organisme national de conservation de la nature veut attirer l’attention de la population sur quatre zones critiques pour la protection de cet oiseau.

On estime qu’environ un tiers de la population mondiale de bécasseaux semipalmés passe par la Nouvelle-Écosse. Le bécasseau pèse seulement 20 grammes lorsqu’il arrive de l’Arctique. Il en pèsera le double lorsqu’il sera prêt à reprendre son voyage. Il volera pendant trois à quatre jours sans s’arrêter, pour se rendre au Suriname ou en Guyane française (en Amérique du Sud).

Le biologiste à la retraite Peter Hicklin a étudié cette espèce pendant de nombreuses années au Service canadien de la faune.

Peter Hicklin, biologiste à la retraite du Service canadien de la faune. (Mélanie Léger/Radio-Canada)

« Lorsque la marée baisse, les oiseaux suivent la marée, et puis les crevettes sont exposées sur la surface de la vase », explique-t-il. « Les oiseaux se nourrissent jusqu’à la marée basse, puis remontent encore. »

Renverser le déclin de l’espèce

La population de bécasseaux semipalmés aurait diminué de plus de la moitié au cours des cinquante dernières années. On pouvait en observer plus d’un million par été dans les années 1970 à la baie de Fundy.

« Maintenant, avec tous les gens qui sont ici, sur le bord de la plage, les oiseaux vont aller autre part, parce qu’il y a trop de dérangement », explique Peter Hicklin.

Des bécasseaux au Panama, en Amérique centrale. Les bécasseaux semipalmés migrent de l’Arctique à l’Amérique du Sud. Environ un tiers de la population de cette espèce s’arrêteraient dans la Baie de Fundy, entre les provinces de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. (Arnulfo Franco/AP Photo)

En plus d’être dérangés par l’activité humaine, les bécasseaux semipalmés, à l’instar de plusieurs autres oiseaux de rivage, sont affectés par le changement climatique en Arctique, ainsi que par le développement côtier.

Pour atténuer ces nuisances, l’organisme sans but lucratif Conservation de la nature Canada (CNC) veut faire reconnaître d’ici l’automne quatre sites d’importance par un réseau international de protection des oiseaux de rivage.

« La baie [de Fundy], c’est comme un paradis pour les bécasseaux semipalmés », fait valoir Kerry Lee Morris-Cormier, de Conservation de la nature Canada.

Mme Morris-Cormier explique que l’organisme veut sensibiliser la population afin qu’elle fasse une utilisation responsable des lieux durant les quelques semaines où les bécasseaux séjournent en Nouvelle-Écosse.

Kerry Lee Morris-Cormier, de Conservation de la nature Canada. (Mélanie Léger/Radio-Canada)

« On a une responsabilité de protéger la nature », renchérit Peter Hicklin. Puisque les bécasseaux en font partie, « c’est à nous de faire quelque chose pour les protéger », insiste-t-il.

Du travail a déjà été accompli pour sensibiliser la population au respect de l’habitat de ces oiseaux.

Peter Hicklin, biologiste à la retraite, prend la parole à Grand-Pré le 30 juillet 2018. (Mélanie Léger/Radio-Canada)

On soulignait justement cette semaine à la plage Évangéline de Grand-Pré (Nouvelle-Écosse) le 30e anniversaire de la désignation du bassin des Mines comme étant un habitat d’importance mondiale pour l’espèce.

Conservation de la nature Canada rencontrera la communauté au cours des prochains mois, en particulier les propriétaires de terrains côtiers, afin de leur parler de l’importance de la baie de Fundy pour les bécasseaux semipalmés.

D’après un reportage d’Olivier Lefebvre

Radio-Canada

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