Élections québécoises : questions-réponses avec la candidate du Parti vert du Québec dans la circonscription d’Ungava

Cristina Roos est la candidate du Parti vert du Québec dans la circonscription d’Ungava pour les élections provinciales du 1er octobre. Dans les dernières années, Cristina Roos a travaillé pour l’organisme Fusion jeunesse à Mistissini, dans le Centre-du-Québec. Elle s’implique en ce moment dans un centre d’intervention pour des jeunes de Montréal. (Alex Tyrrell/Courtoisie de Cristina Roos)
Les électeurs de la province du Québec, au Canada, se préparent à se rendre aux urnes la semaine prochaine pour élire un nouveau gouvernement.

À l’approche des élections provinciales du 1er octobre, Regard sur l’Arctique a communiqué avec chaque parti politique présentant un candidat dans la circonscription d’Ungava, qui est la plus septentrionale du Québec, pour entendre leur vision sur les enjeux qui touchent la région.

Cristina Roos est la candidate du Parti vert du Québec (PVQ), qui ne détient aucun des 125 sièges à l’Assemblée nationale.

Quel est l’enjeu électoral qui constitue votre priorité dans la circonscription d’Ungava?

Il  y a plusieurs choses qui touchent la plateforme du Parti vert. Premièrement, une des raisons pour laquelle j’ai décidé d’être candidate : j’ai travaillé dans le Nord pendant quatre ans dans les communautés cries de Mistissini, Oujé-Bougoumou et plusieurs [autres]. Un des gros enjeux, c’est la représentation professionnelle des douze communautés autochtones au Canada. Beaucoup de jeunes, quand j’ai fait ma visite il y a deux semaines, étaient quand même assez positifs envers la possibilité d’avoir une voix à l’Assemblée nationale. Une autre chose, c’est la possibilité de retourner à la gouvernance plus traditionnelle, c’est-à-dire en donnant le choix aux communautés de [former] leur propre gouvernement. Et le fait qu’on [leur] donne [de] l’autonomie sur leur territoire et [sur] leurs enjeux sociaux.

Mais quel serait pour vous l’enjeu le plus important?

C’est l’enjeu [de] la nutrition, ou l’accès à [une alimentation] abordable. Le logement et tout ça, il y a une pénurie de maisons.

Les difficultés liées à l’accessibilité aux soins de santé préoccupent particulièrement les populations au Nunavik. Quelles mesures mettriez-vous en place pour répondre à ces préoccupations?

Plus de fonds envers l’éducation et aussi l’encouragement pour que plus de personnes retournent [dans le Nord]. Encore, personnellement je n’ai pas tant d’expérience dans les communautés du Nunavik, mais je crois que c’est d’avoir quelque chose d’un petit peu plus traditionnel, qui touche tout le monde. Oui, souvent il y a [des gens] qui sont formés qui viennent de Montréal, mais ils n’ont pas nécessairement toutes les connaissances et tout le support pour être intégrés et vraiment suivre la communauté. Donc ce serait vraiment de les aider avec ça aussi.

… Mais en termes de soins de santé, quelle serait votre priorité?

Au niveau de l’accès surtout pour les jeunes envers les services de soutien psychologique, des travailleuses sociales et tout ça.

Moi je pense que la santé envers la jeunesse, c’est important. La santé mentale aussi.

Ungava

La circonscription d’Ungava, qui couvre la région du Nord-du-Québec, occupe une superficie de plus de 850 000 km2, ce qui représente environ la moitié du territoire du Québec. On y retrouve le plus grand nombre d’Autochtones de la province, soit près de 67 %. Deux communautés autochtones se partagent le territoire, à savoir les Cris et les Inuits, qui sont respectivement répartis dans 14 et 9 villages. On y retrouve aussi les Jamésiens dans cinq municipalités et trois localités. Quarante et un pour cent des 26 948 électeurs inscrits se sont rendus aux urnes lors des élections générales de 2014, ce qui équivaut au plus bas taux de participation de la province.

Sources : Commission de la représentation électorale du Québec et Élections Québec 

La circonscription d’Ungava, qui s’étend au nord du 49e parallèle, est la moins peuplée de la province, mais celle qui possède la plus grande superficie. (Commission de la représentation électorale du Québec)
Comment comptez-vous faire face concrètement à  la pénurie et au surpeuplement de logements qui sévissent au Nunavik depuis les dernières années?

Le Parti vert, dans le nouveau plan vert qu’on a, on vise de créer des nouveaux logements; 50 000 nouveaux logements au Québec. Et puis ça c’est juste pour avoir des logements abordables. Puis on va mettre en priorité les régions [dans le] besoin. C’est sûr qu’[au] Nunavik, je crois qu’il y a un manque de 800 maisons [et] puis la construction n’arrive pas assez vite en ce moment. Mais ce serait vraiment de mettre en priorité les communautés inuites et cries qui [en] ont besoin. Ça permet [aux] jeunes et surtout [aux] jeunes familles de continuer à travailler et d’être confortables s’ils veulent retourner à l’école ou faire d’autres choses, ils vont avoir l’espace pour faire ça. Parce que je pense que ça [aide] une grosse partie de la santé d’avoir une chambre où on est confortables, ou on peut fermer la porte à la fin de la journée. Ça fait partie de la qualité de vie de base que tout le monde mérite.

Quels sont vos engagements en matière d’éducation?

C’est sûr que ce serait de continuer à travailler avec les commissions scolaires, mais vraiment de [ne] pas nécessairement imposer des choses, mais de faire que ça vienne un petit peu d’un niveau local qui va chercher aussi la sagesse des aînés dans les communautés, parce que je crois que la pédagogie au Québec, juste en faisant « ok ça ce sont les contenus et on les [transpose] là-bas », ça fait quelque chose d’un petit peu difficile pour les jeunes et ce n’est pas adapté à l’environnement, ce n’est pas adapté à leurs connaissances. Et puis le contenu culturel; d’abord c’est d’avoir des choses un petit peu plus personnalisées de communauté en communauté.  Je sais qu’il y a déjà des choses qui se passent avec du monde qui travaille pour faire ces choses-là. Mais de continuer à appuyer ces affaires-là.

La question du développement économique durable préoccupe les résidents des différentes communautés du Nunavik. Quelles mesures mettrez-vous en place pour assurer le développement économique du Nord-du-Québec?

C’est sûr que la diversification de l’économie, c’est une chose qui est prioritaire parce que souvent [ce] qui arrive, des grandes compagnies de mines vont rentrer et prendre les ressources et après, quand ils partent, les villages souffrent. Ça veut dire que les compagnies remettent dans l’éducation. [Il faut] s’assurer que les compagnies remettent dans les enjeux locaux qui vont être en intérêt pour ces communautés-là, c’est-à-dire en taxant les corporations.

Les questions-réponses ont été révisées et condensées pour faciliter leur compréhension. 

Pour écouter l’entrevue de Regard sur l’Arctique avec Cristina Roos:

 

Questions-réponses avec les candidats de la circonscription d’Ungava

La candidate de Québec solidaire (QS), Alisha Tukkiapik, a annulé à trois reprises notre entrevue téléphonique. Le Parti conservateur du Québec (PCQ) n’a quant à lui pas donné suite à notre demande d’entrevue.

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