Le Canada annonce de nouvelles mesures liées à l’exploitation pétrolière et gazière dans l’Arctique

En 2008, l’Institut de géophysique américain (USGS) a révélé que l’Arctique abritait 13% des réserves mondiales non découvertes de pétrole et 30% de celles de gaz naturel. (Jonathan Hayward/Canadian Press)
Le gouvernement canadien entreprendra des discussions avec ses territoires nordiques pour conclure un accord lié à l’exploitation pétrolière et gazière dans la mer de Beaufort, située dans le nord-ouest du pays.

Le ministre des Affaires intergouvernementales et du Nord, Dominic Leblanc, et le ministre des Affaires naturelles, Amarjeet Sohi, ont annoncé jeudi l’intention d’Ottawa de négocier une entente de cogestion et de partage des revenus du pétrole et du gaz dans la mer de Beaufort avec les gouvernements des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon ainsi que la Société régionale inuvialuite (SRI), qui administre cette région nordique de 3 500 habitants répartis dans six communautés.

Moratoire sur l’octroi de nouveaux permis

En décembre 2016, dans une déclaration conjointe avec l’ancien président américain Barack Obama, le premier ministre Justin Trudeau avait annoncé l’interdiction de délivrer de nouveaux permis d’exploration pétrolière et gazière dans les eaux arctiques pour une durée indéterminée. Ce moratoire devait toutefois être révisé tous les cinq ans en fonction de données océanographiques et climatiques.

« Nous comprenons parfaitement que la protection de l’environnement arctique et le développement durable et inclusif de la région dans l’intérêt des résidents du Nord et de tous les Canadiens sont essentiels à la croissance de l’économie du Canada. »

Amarjeet Sohi, ministre canadien des Ressources naturelles

En 2017, le président américain Donald Trump a signé un décret pour permettre de nouveaux forages dans l’océan Arctique.

Consultations publiques

Ottawa s’était aussi engagé à mener des consultations publiques d’un an auprès des communautés autochtones, des détenteurs de permis d’exploration et des gouvernements territoriaux du Nord.

« Au cours des vastes consultations que nous avons menées, nos partenaires ont été très clairs : ils veulent participer à la gestion des ressources extracôtières de pétrole et de gaz dans l’Arctique, et ils souhaitent une prospérité économique et des emplois qui bénéficieront aux Autochtones et à tous les résidents du Nord, sans nuire à la qualité de leur environnement », a indiqué le ministre des Affaires intergouvernementales et du Nord, Dominic Leblanc, par voie de communiqué.

Le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Bob McLeod, s’était à l’époque inquiété des conséquences de ce moratoire sur l’offre d’emplois. Selon le président et chef de la direction de la Société régionale inuvialuite (SRI) et président de la branche canadienne du Conseil circumpolaire inuit (CCI), Duane Smith, les communautés nordiques n’avaient toutefois pas été adéquatement consultées. Le CCI est un organisme chargé de représenter les intérêts des Inuits des États-Unis, du Canada, du Groenland (Danemark) et de la Russie.

« Cette modification, ainsi que les changements ultérieurs apportés aux principales lois ayant une incidence sur nos zones marines constituent des mesures incompatibles avec la manière dont la Couronne doit collaborer avec ses homologues autochtones. »

Duane Smith, chef de la direction de la Société régionale inuvialuite (SRI) président du Conseil circumpolaire inuit du Canada
Le chef de la direction de la Société régionale inuvialuite (SRI) et président du Certcle circumpolaire inuit du Canada, Duane Smith, se réjouit que son organisme soit inclut au sein des discussions. (David Thurton/CBC)

Au 31 décembre 2016, 15 permis d’exploration pétrolière et gazière étaient en vigueur dans la mer de Beaufort, selon les données du gouvernement fédéral. Les principales licences avaient été délivrées à Imperial Oil, Franklin Petroleum, ExxonMobil, ConocoPhillips et à la pétrolière British Petroleum (BP), qui est responsable de la marée noire survenue dans le golfe du Mexique en 2010.

L’Arctique canadien a connu un important engouement de l’industrie des énergies fossiles il y a quelques années, notamment à la suite de la publication en 2008 d’une étude de l’Institut de géophysique américain (USGS) qui révélait que l’Arctique abritait 13 % des réserves mondiales non découvertes de pétrole et 30 % de celles de gaz naturel. Mais l’exploration pétrolière et gazière reste coûteuse et risquée.

En 2013, l’entreprise Royal Dutch Shell PLC avait annoncé la suspension de son programme de forages pétroliers dans l’océan Arctique pour mieux préparer ses équipements et ses navires pour des explorations à venir.

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