La coordinatrice d’un organisme du Yukon, dans le nord-ouest du Canada, est lauréate d’un prix national sur l’égalité des sexes

La coordinatrice du Conseil yukonais de la condition de la femme, Charlotte Hrenchuk, s’intéresse aux questions de l’itinérance, de la pauvreté, du logement et de la violence faite aux femmes. (Annie Rivard/Courtoisie de Charlotte Hrenchuk)
La coordinatrice d’un collectif féministe sans but lucratif du Yukon, situé dans le nord-ouest du Canada, a reçu l’un des Prix de la Gouverneure générale en commémoration de l’affaire « personne », décerné chaque année à des femmes qui ont contribué à la promotion de l’égalité des sexes au pays.

Charlotte Hrenchuk dirige le Conseil yukonais de la condition de la femme depuis 17 ans. Ce sont, entre autres, ses recherches portant sur les femmes en situation d’itinérance et sur leur expérience avec le système judiciaire qui lui ont valu cette distinction.

En 2007, elle a d’ailleurs contribué à la première étude panterritoriale réalisée « pour et par des résidents du Nord canadien » sur l’itinérance des femmes au nord du 60e parallèle. « L’une des choses qui est devenue claire à l’époque est que le [manque] de logements [abordables] et l’itinérance étaient des problèmes importants, mais personne ne réalisait leur ampleur réelle et aucune recherche n’avait été menée à ce sujet », rapporte-t-elle, en entrevue téléphonique avec Regard sur l’Arctique.

Seize recommandations adressées aux gouvernements fédéral et territoriaux ont découlé de ce rapport, dont notamment la mise en place d’une politique inclusive pour les femmes à l’échelle nationale en matière de logements et de stratégies de réduction de la pauvreté.

Améliorer l’expérience des femmes avec le système judiciaire

Selon Condition féminine Canada, le taux de crimes violents envers les femmes est plus élevé dans les territoires que dans le reste du Canada. En 2011, la proportion au Yukon était quatre fois supérieure à la moyenne nationale.

Charlotte Hrenchuk s’est aussi intéressée à l’expérience des femmes victimes de violences au sein du système judiciaire, une question sur laquelle s’est penché le programme Yukon Court Watch.

« Nous avons analysé des procès portant sur des cas de violence envers des femmes, en particulier [celles victimes] d’agressions sexuelles, pour voir quelle langue était utilisée, quelle était l’atmosphère dans la salle d’audience [et] si des mesures permettant d’aider les victimes à témoigner étaient appliquées », explique la coordinatrice du Conseil yukonais de la condition de la femme.

Selon Charlotte Hrenchuk, le programme Yukon Court Watch visait entre autres à améliorer l’expérience des femmes victimes de violences avec le système de justice et à les encourager à sortir de l’ombre.

Exploitation sexuelle

« Mme Hrenchuk a apporté son expertise auprès des gouvernements et de nombreux organismes pour venir en aide aux femmes victimes d’exploitation sexuelle. La portée de ses travaux est monumentale, et je me félicite de voir ses efforts récompensés à l’échelle nationale », a fait savoir jeudi la ministre responsable de la Direction de la condition féminine du Yukon, Jeanie Dendys, par voie de communiqué.

Récemment, le Conseil yukonais de la condition de la femme a piloté une étude sur les rouages de l’exploitation sexuelle au Yukon. L’organisme a notamment recueilli 22 témoignages anonymes de femmes qui sont actuellement travailleuses du sexe ou qui l’ont été au cours de leur vie.

« [L’étude] a pris beaucoup plus de temps que je l’avais imaginé, parce que [l’exploitation sexuelle] est encore très stigmatisée et [les victimes] ont peur d’en parler. »

Charlotte Hrenchuk, coordinatrice du Conseil yukonais de la condition de la femme
Prix de la Gouverneure générale en commémoration de l’affaire « personne »

La gouverneure générale, qui est la représentante de la reine Élisabeth II, attribue ce prix chaque année, depuis 1979, à environ cinq femmes qui ont contribué « d’une façon exceptionnelle à la promotion de l’égalité des sexes » au pays. L’affaire « personne », qui remonte à 1929, fait référence à la décision du plus haut tribunal du pays de l’époque, le Comité judiciaire du Conseil privé de Londres, de désigner les femmes comme étant des personnes au sens légal. Cette décision a permis aux femmes de devenir éligibles au Sénat.

Cette année, les six lauréates sont originaires du Nouveau-Brunswick, du Québec, de l’Ontario, du Manitoba et du Yukon.

Charlotte Hrenchuk doit être assermentée au mois de décembre par la gouverneure générale Julie Payette.

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