Le programme de langue et littératie autochtones produit 40 diplômés à l’Université McGill de Montréal

Quelque 40 diplômés font partie de la plus récente cohorte du programme de l’Université McGill. (Susan Bell/Radio-Canada)
L’Université McGill, à Montréal, a récemment diplômé une quarantaine d’étudiants de son certificat de langue et littératie autochtones. Le programme fait partie d’une série de formations offertes en langues crie, inuktitut, micmaque, naskapie et mohawk.

Mabel Sam se sentait un peu dépassée par les événements, lundi, alors qu’elle portait toge, mortier et écharpe. Cette grand-mère de la Première Nation Chisasibi a participé à une cérémonie spéciale organisée par l’Université McGill à la Place des Arts, à Montréal.

« Je suis très émue », a déclaré Mme Sam, qui s’apprêtait à recevoir un certificat en éducation en langue et littératie autochtones.

Le programme de 30 crédits est offert dans les communautés cries pendant trois ans, via une partenariat entre la Commission scolaire crie et le département d’éducation de l’Université McGill.

Mabel s’est inscrite pour qu’elle puisse donner un coup de pouce à ses petits-enfants dans leurs études. « [C’était] dans le but que je leur apprenne la langue crie et que je puisse les aider avec leurs devoirs. »

Un programme unique

Le certificat est offert grâce à l’aide du Office of First Nations and Inuit Education à l’Université McGill, et est destiné aux gens voulant améliorer leurs capacités langagières pour diverses raisons.

« Le programme est très important sur le territoire », affirme Mary Bear, coordonnatrice des cours offerts en cri. « Même si nous sommes nombreux à parler cri, nous oublions rapidement la langue. Bien des jeunes ne peuvent le parler. »

Mabel Sam est l’une des plus de 40 diplômés cris du programme, cette année, et le nombre d’inscrits est un signe de l’intérêt accru envers les langues autochtones, soutient Jim Howden, directeur du Bureau de l’éducation des Premières Nations et Inuits à l’université.

« Il y a 40 diplômés. C’est un grand groupe », ajoute M. Howden, qui précise qu’une cohorte compte habituellement de 20 à 30 étudiants.

« Il y a une reconnaissance du désir de se perfectionner en langue crie. »

Jim Howden, directeur du Office of First Nations and Inuit Education

Toujours selon M. Howden, ce qui rend le programme unique, c’est le fait qu’il soit offert dans des communautés autochtones, ainsi qu’en étroite collaboration avec les Premières Nations.

Rhonda Oblin-Cooper fait aussi partie des étudiantes ayant reçu leur diplôme. Cette employée de bureau et mère originaire de Waswanipi, dans le Nord-du-Québec, s’est inscrite pour améliorer ses connaissances de la langue crie après avoir vécu pendant plusieurs années à l’extérieur de sa communauté.

« J’ai réalisé qu’il était très facile de perdre [ma connaissance du cri] », reconnaît Mme Oblin-Cooper, qui donne maintenant des présentations d’affaires en cri et parle davantage la langue avec sa famille.

« Je pense que vous l’appréciez davantage lorsque vous partez et que vous en perdez une partie. Vous voyez à quel point il est facile de le perdre. »

Malgré la popularité croissante du programme, Mary Bear mentionne qu’il n’existe pas de plans, pour l’instant, pour mettre sur pied une autre cohorte qui comprendrait des membres de la communauté élargie.

Il existe deux autres programmes offerts en langue crie à l’Université McGill, dont un certificat de 60 crédits en éducation pour les Premières Nations et les Inuits, qui est spécialement conçu pour aider à former des enseignants de la Commission scolaire crie, où les besoins sont criants.

Mme Oblin-Cooper dit espérer que la commission scolaire continue d’offrir le certificat à la communauté.

« Il va falloir l’aide de tout le monde pour conserver cette langue, dit-elle. Il faudra que tout le monde la parle et que tout le monde développe ses connaissances. »

Selon un texte de Susan Bell, de CBC News

Radio-Canada avec CBC

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