Un village inuit du Nord canadien lève sa réglementation sur la vente d’alcool

À la fin du mois d’octobre, 60,8 % des résidents de Kugluktuk, au Nunavut, ont voté en faveur d’un système non restrictif. Un comité local devait auparavant étudier les demandes d’achat d’alcool en se basant sur le comportement et les antécédents judiciaires des demandeurs. (Mike Albans/Associated Press)
Près de deux mois avoir voté en faveur de la levée des restrictions sur la vente d’alcool, les résidents de Kugluktuk, une communauté de 1500 habitants située dans le territoire nordique du Nunavut, peuvent maintenant acheter et consommer de l’alcool quand bon leur semble.

Depuis jeudi, les résidents peuvent commander de l’alcool à l’entrepôt de la Commission des licences d’alcool du Nunavut à Rankin Inlet ou dans d’autres provinces et territoires du pays.

Un commerce permettant la vente d’alcool n’aura pas pignon sur rue jusqu’à nouvel ordre, selon la porte-parole du ministère des Finances du Nunavut, Janis Qaunirq.

Le 22 octobre, 60,8 % des résidents ont voté en faveur d’un système non restrictif. Le Comité d’éducation à la consommation d’alcool, composé de membres élus de la communauté, devait auparavant valider les demandes d’achat d’alcool en fonction de différents critères basés sur le comportement et les antécédents judiciaires des demandeurs.

« Les commerces qui désirent servir de l’alcool doivent désormais faire une demande auprès de la Commission des licences d’alcool du Nunavut », a indiqué Janis Qaunirq, dans un échange de courriels. Aucune demande n’a été déposée jusqu’à présent, selon la porte-parole.

Communautés « sèches »

Au Nunavut, il existe six communautés dites « sèches » où la vente d’alcool est interdite, dont Arviat, Coral Harbour, Gjoa Haven et Pangnirtung. Douze communautés disposent d’un système restrictif et 7 autres, dont le récent cas de Kugluktuk, ont décidé de lever toute réglementation sur le sujet.

Le taux d’alcoolisme dans les territoires du nord du pays est particulièrement élevé. Pour endiguer ce fléau, certaines communautés décident d’abolir la vente d’alcool. Mais d’autres préfèrent laisser le choix aux résidents de s’en procurer pour limiter le commerce illicite.

Dans l’Inuit Nunangat, qui regroupe les régions inuites du Canada, la consommation abusive d’alcool chez les Inuits de 15 ans et plus atteignait 47 % au Nunatsiavut (nord de Terre-Neuve-Labrador), 38 % dans la région inuvialuite (nord-ouest du Canada), 34 % au Nunavik (nord du Québec) et 20 % au Nunavut en 2012, selon Statistique Canada.

Plusieurs mesures permettre de réglementer la vente auprès des résidents, dont notamment la restriction des heures d’ouverture des commerces qui vendent de l’alcool ou l’imposition d’un nombre maximal de bouteilles par personne. D’autres communautés optent parfois pour la création d’une liste noire qui interdit, pendant une période déterminée par la police régionale et la municipalité, l’achat d’alcool aux personnes qui commettent des délits en été d’ébriété.

Les municipalités ont régulièrement recours à des référendums sur la question. En 2016, la communauté autochtone Behchoko, aux Territoires du Nord-Ouest, a voté en faveur du retrait du règlement sur la vente d’alcool.

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