Des ours encore en activité en décembre dans le nord-ouest du Canada

La population de grizzlys au Yukon compte entre 6000 et 7000 individus, selon les estimations du ministère de l’Environnement. (Gouvernement du Yukon)
Les autorités du gouvernement territorial du Yukon remarquent la présence d’ours plus tard en saison cette année et recommandent au public de faire preuve de prudence.

La semaine dernière, un grizzly a dû être abattu après s’être aventuré dans le village de Mayo, dans le centre du territoire. Les agents de conservation de la faune affirment que l’animal était en piètre état.

L’agent de conservation de la faune Aaron Koss-Young affirme qu’une saison difficile pour les petits fruits sauvages a contribué au fait que les ours étaient attirés vers les arbres fruitiers des arrière-cours. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

« L’activité tardive des ours peut être expliquée par de nombreux facteurs. Les ours sont peut-être en mesure de trouver encore de bonnes sources de nourriture, comme des carcasses de saumon, qui en valent la peine. Un ours peut peut-être aussi manquer de graisse pour hiverner et est désespéré. Ces ours peuvent être malades ou blessés ou tout simplement avoir du mal à trouver des sources de nourriture », explique l’agent de conservation de la faune Aaron Koss-Young.

La spécialiste britanno-colombienne des ours, Lana Ciarniello, confirme que la présence d’ours en activité plus tard en saison est observée ailleurs et croit que ce sera la nouvelle norme.

« C’est quelque chose que nous observons et étudions à mesure que les changements climatiques prennent effet. Nous remarquons partout au Canada où le climat se réchauffe et où les hivers sont plus doux que les ours restent dehors plus longtemps. »

Lana Ciarniello, biologiste spécialiste des ours

La situation est préoccupante, selon elle, parce qu’elle prolonge la période pendant laquelle les humains et les ours peuvent entrer en conflit.

Bombe à ours et poubelles sécurisées
Un projet pilote auprès de trois Premières Nations prévoit faire l’essai l’an prochain de poubelles sécurisées qui pourraient être utilisées pour des résidences. Chaque benne coûte environ 1000 $. (Wayne Vallevand/Radio-Canada)

Les autorités tiennent ainsi à rappeler aux résidents de continuer à prendre leurs précautions, notamment d’avoir une bonbonne de gaz poivré lors de sorties en ski ou même en allant chercher le sapin de Noël.

« Toutes les sources d’odeur peuvent attirer un ours. Les ordures, le compost, les arbres fruitiers, les mangeoires d’oiseaux, les barbecues peuvent tous mener à un problème. Les humains sont la source du problème, et nous devons agir pour prévenir des conflits inutiles », rappellent-elles.

Par ailleurs, la majorité des incidents survient dans la ville de Whitehorse et, en raison de l’augmentation constante de la population dans la capitale, le nombre d’incidents augmente également.

Année record

L’année 2018 aura été une année record pour le nombre de conflits entre humains et ours avec une augmentation de 25 % par rapport à l’année précédente pour un total de 267 interventions des agents de conservation de la faune auprès d’ours.

En tout, 54 ours ont dû être abattus, dont 21 dans des situations de légitime défense.

Six fois plus d’ours ont été toutefois relocalisés, pour un total de 58 en 2018 comparativement à 10 seulement en 2017.

Les agents de conservation de la faune soulignent que la relocalisation d’ours n’est toutefois pas un gage de succès. L’été dernier, un ourson transporté par hélicoptère à 100 km au nord de la ville est revenu sur le même terrain résidentiel du quartier de Riverdale, moins d’une semaine plus tard.

Radio-Canada

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