Un territoire du Nord canadien songe à taxer les boissons sucrées

Trop de sucre contribue à l’obésité. (iStock)
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest propose d’imposer une taxe sur les boissons contenant du sucre ajouté vendu au territoire. Un sondage et des consultations publiques seront tenus afin de sonder l’opinion de la population sur cette taxe qui pourrait être alors une première au Canada.

Selon le gouvernement territorial, 39 % des ténois âgés de 18 ans et plus souffraient d’obésité en 2015. C’est plus haut que la moyenne nationale de 26 %.

Pour contrer ce taux d’obésité, et les taux de diabètes qui y sont rattachés, le ministère des Finances du territoire a amené l’idée en 2017 d’une taxe sur les boissons sucrées.

Deux ans plus tard, le gouvernement propose aux Ténois une taxe sur les boissons édulcorées, c’est-à-dire les boissons contenant des sucres ajoutés comme les boissons gazeuses qui ne sont pas diètes, les boissons énergisantes et les jus à base de fruits.

Les jus de fruits purs à 100 %, les boissons gazeuses diètes ainsi que les produits à base de lait ou de yogourt, sont exclus de la taxe proposée.

La taxe exclut les jus de fruits à 100% et les boissons fait de lait ou de produit laitiers. (Radio-Canada)

Selon le gouvernement, même si ces boissons contiennent les mêmes sucres pouvant contribuer à l’obésité, elles fournissent aussi d’autres éléments nutritifs « particulièrement importants dans les Territoires du Nord-Ouest, où il est difficile d’obtenir des fruits frais à des prix abordables. »

La taxe proposée est de 5 cents par 100 millilitres pour les boissons préemballées.

Les boissons en fontaine seraient taxées selon la grosseur du contenant.

  • 10 cents pour moins de 250 ml
  • 20 cents pour 250 à 500 ml
  • 30 cents pour 500 à 750 ml
  • 45 cents pour plus de 750 ml

Les Ténois sont invités à offrir leur opinion au gouvernement en remplissant un sondage en ligne (en anglais), ou en assistant aux trois séances de consultations publiques qui auront lieu à Tuktoyaktuk et Inuvik le 28 janvier et à Yellowknife le 29 janvier.

Sous la taxe proposée, une bouteille de boisson gazeuse de 591 mL coûterait 30 cents de plus. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Une première au Canada

Même si l’idée d’une taxe sur les boissons sucrées circule dans plusieurs juridictions canadiennes depuis quelques années, et malgré la recommandation d’un comité sénatorial d’en imposer une au niveau fédéral il y a trois ans, la taxe envisagée dans le territoire deviendrait la première en son genre au pays.

Une idée qui réjouit le pédiatre et président de la Childhood Obesity Foundation (Fondation contre l’obésité infantile), Tom Warshawski, qui préconise l’adoption d’une taxe provinciale sur les boissons sucrées en Colombie-Britannique.

« Ces produits sont relativement sous-taxés pour les problèmes qu’ils causent. »

Dr Tom Warshawski, pédiatre et président de la Fondation contre l'obésité infantile

« Le tabac cause beaucoup de problèmes et il a une lourde taxe, explique le pédiatre. Les boissons sucrées causent beaucoup de problèmes de santé et elles sont à peine taxées alors que nous savons que ces produits coûtent très cher à la société. »

En se basant sur certaines études et sur des exemples comme au Mexique ou en Hongrie ou des taxes ont été imposées, il se dit persuadé que la taxe du gouvernement ténois aurait un impact sur la consommation de ces boissons.

Un docteur assis dans un bureau.
Dr Tom Warshawski est pédiatre et le président de la Fondation contre l’obésité infantile. (Tom Warshawski)

Le gouvernement a d’ailleurs utilisé ces mêmes exemples pour en venir à la conclusion qu’une taxe de 5 cents par 100 ml, sur une canette de 355 ml, pourrait faire diminuer la consommation de 18 % à 22 % dans la ville de Yellowknife, où les boissons sont les moins chères dans le territoire.

« À mon bureau, environ 20 % des enfants que je vois avec des problèmes de poids, c’est dû à leur consommation de boissons sucrées, dit-il. Quand on les aide à arrêter d’en boire, ils peuvent normaliser leurs poids en quelques mois, l’effet n’est pas instantané, mais c’est très rapide. »

Bien qu’il soit ravi pour les Territoires du Nord-Ouest, le docteur Warshawski est aussi de ceux qui aimeraient voir une taxe d’accise imposée par le fédéral directement aux manufacturiers de boissons sucrées.

Mario De Ciccio, Radio-Canada

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